Dans la soirée du 8 septembre dernier, un jeune homme âgé de 25 ans et un mineur de 16 ans ont menacé six personnes dans les rues de Strasbourg avec une arme à feu. Récidiviste, le plus vieux comparaissait, ce lundi, au tribunal de grande instance.
« Donnez-moi un bracelet électronique, des travaux d’intérêt général (TIG), ce que vous voulez », demande le prévenu en pleurs à la barre, ce lundi 10 septembre. Agé de 25 ans, A.D comparaissait devant le tribunal de grande instance pour violence avec usage ou menace d’une arme sans incapacité en récidive.
Dans la soirée du samedi 8 septembre, vers 21 heures, ce Strasbourgeois, accompagné d’un mineur en fugue âgé de 16 ans, taxe nerveusement une cigarette à deux militaires en repos qui se baladent sur le quai de Paris. Les victimes refusent, le prévenu tente alors d’intimider l’un des militaires. « Il a soulevé son tee-shirt pour me montrer une arme », assure une des deux victimes. La situation apaisée, les deux suspects poursuivent leur soirée, qui s’est avérée mouvementée.
« Tu fais moins le malin maintenant que j’ai un flingue »
Quelques heures après, les deux complices croisent et bousculent volontairement un jeune homme qui marchait dans le quartier de la gare avec sa petite-amie, son beau-frère et l’amie de ce dernier. Voyant la situation dégénérer, le beau-frère, un gendarme en repos, intervient. Les deux jeunes l’insultent alors d’assassin ou encore de « fils de pute ». Se sentant menacé, ce dernier porte un coup de poing léger au prévenu avant de s’en aller avec ses amis.
Mais les deux jeunes n’en sont pas restés là. Ils suivent le groupe jusqu’au pont de Paris où A. D pointe son arme sur les victimes. « Tu fais moins le malin maintenant que j’ai un flingue », aurait-il lancé au gendarme. Son ami réussit à se jeter sur l’arme et la jette à l’eau. Les vidéos surveillance n’ont pas permis d’éclairer les témoignages.
15 mentions sur son casier judiciaire
Au fil de l’audience, le prévenu a apporté des éléments nouveaux par rapport aux premières auditions. Il assure que l’arme ne lui appartient pas, mais lui a été confié par son ami mineur alors qu’ils étaient sur le pont de Paris. Le jeune homme promet également qu’il n’a pas pointé son arme sur le groupe mais l’aurait seulement dégainée. Selon lui, toutes les victimes se connaissaient et cela ne se serait pas passé en deux séquences distinctes.
Loin de croire aux nouvelles déclarations du prévenu, le procureur de la République a requis 8 mois de prison ferme et demandé un mandat de dépôt. Une peine jugée nécessaire au vu du passé turbulent du prévenu. Violence entraînant une incapacité de travail, vol en réunion, transport d’arme, inexécution de TIG, dégradation de biens d’utilité publique etc., quinze mentions sont effectivement inscrites sur le casier judiciaire de l’Alsacien.
« Il faut prendre en compte les efforts du prévenu pour retourner vers une vie stable », demande l’avocat de celui-ci. Sorti de prison il y a tout juste un an, le jeune homme devait se présenter à un rendez-vous avec sa concubine, ce mardi, dans l’espoir d’obtenir un logement.
Les deux militaires ont réclamé 300 euros pour le préjudice moral et 2 300 euros ont été demandés pour chacune des quatre autres victimes par l’avocat du groupe d’amis. Le mineur sera, quant à lui, jugé ultérieurement devant la justice des mineurs.
Louise Claereboudt