Les débats, lors du conseil municipal du 16 février, se sont envenimés au sujet du plan social mis en place par la Ville. Photo Julien Pruvost-cuej
Passe d'arme au conseil municipal. Quinze membres de l'opposition (UMP, UDI et FN) se sont abstenus lors du vote de validation du plan de réduction des effectifs de la Ville, pendant le dernier conseil qui s'est tenu lundi. Les débats se sont envenimés, provoquant notamment le départ temporaire de la conseillère UMP, Fabienne Keller.
"Nous avons comme obligation de nous moderniser", a insisté le premier adjoint au maire, en charge des ressources, Alain Fontanel. En novembre dernier, la Ville annonçait la réduction de 10 % de ses effectifs, soit environ 800 emplois d'ici 2020. De 2015 à 2017, près de 500 emplois seront concernés. L'élu de l'opposition UMP, Jean Emmanuel Robert, a tenu à dénoncer le "flou absolu" de ce plan. Du même parti, Pascal Mangin, estime que "personne ne sait quel poste sera touché, ni à quelle hauteur". Le centriste François Loos, considérait quant à lui, n'avoir "jamais vu un tel exemple de langue de bois".
Alain Fontanel n'en démord pas : "Nous avons trois objectifs. D'une part maîtriser la qualité de service public, d'autre part son coût, et enfin les conditions de travail des employés." Et pour ce faire, la municipalité compte externaliser certaines activités (comme les missions de nettoyage des bâtiments publics) et développer des partenariats privés avec des entreprises, mais aussi avec le milieu associatif. Et il précise : "Il n'y aura aucun licenciement, ce sera un transfert continu des compétences."
Qualité du service rendu aux usagers & amélioration des conditions de travail des agents : 2 exigences d'#eelv en #cmstras #servicepublic
— Eric SCHULTZ (@eschultz_) 16 Février 2015
En réponse à l'intervention du premier adjoint au maire, Fabienne Keller a tenu à "féliciter" Alain Fontanel, "pour sa campagne de communication", pointant du doigt la visite qu'il avait organisée auprès des éboueurs de la commune en décembre dernier. Une visite indépendante du mouvement social des éboueurs contre la Ville, auquel Fabienne Keller fait allusion, qui s'est, lui, déroulé début février.
Fabienne Keller quitte temporairement la salle du conseil
"Vous ne voulez jamais rien remettre en cause". Pour Robert Herrmann, président de l'Eurométropole, l'argumentaire de Fabienne Keller était en soi une preuve de son côté "polytechnicienne de surface". Une réplique qui provoque le départ temporaire du conseil de l'ancienne maire de Strasbourg, et l'ire de ses collègues de droite. "Ces mots ne sont pas dignes d'une personnalité", a fait ensuite savoir Eric Senet, UDI.
Qd Robert Herrmann, Pdt PS de l'Eurometropole, traite @fabienne_keller de "Polytechnicienne de surface", c'est très classe #cmstras #UMP #PS
— Jean-Philippe Vetter (@JPVETTER) 16 Février 2015
Pascal Mangin a, quant à lui, pointé du doigt "la poigne de fer imposée à l'administration", dont a fait preuve Roland Ries, le maire de Strasbourg.
Au moment du vote, quinze conseillers municipaux se sont abstenus de voter, ce qui n'a pas empêché l'approbation de ce point, l'un des deux principaux de l'ordre du jour. Les autres délibérations ont été votées à l'unanimité, sauf en ce qui concerne le contrat triennal, qui a pour vocation à asseoir la portée européenne de Strasbourg, auquel les deux conseillers FN se sont opposés.
Arnaud Salvat et Julien Pruvost