A l'approche de la primaire de la droite et du centre, les militants se mobilisent. A Strasbourg, les partisans d'Alain Juppé reçoivent un accueil plutôt favorable, sans grand engouement non plus.
Benoît, ce mercredi midi, près des Halles, à Strasbourg: "je le trouve Juppé rassurant, de par son âge et son expérience". (Crédits : Pierre-Antoine Lefort)
Sous un soleil de plomb, Benoit, Clément et Pierre ont tracté ce jeudi midi. Sur les dalles chaudes des Halles, les trois militants d' "Alain Juppé 2017" ont distribué leurs prospectus, annonçant la venue de l'ancien Premier ministre le 13 septembre à Strasbourg. "Depuis une semaine, on a distribué près de 40.000 tracts, souligne Pierre, 28 ans et coordinateur Bas-Rhin de la campagne, on se donne rendez-vous devant des lieux stratégiques, comme la gare, les marchés ou, comme ici, devant les centres commerciaux", ajoute-t-il.
Environ 15% de passants agressifs
A chaque lieu, une méthode et un objectif différent. Au marché, des discussions profondes sur le projet, aux Halles, une distribution plus automatisée. "Il faut toujours être poli, sourire, dire merci, bonne journée. Même quand on n'est pas bien reçu", explique Benoît, 24 ans, comme dans un cours accéleré de militantisme. Le jeune homme, qui a rejoint Les Républicains en décembre 2015, estime qu' "environ 15% des personnes sont agressives. Ça peut arriver, quand on tombe sur un socialiste ou un mec d'extrême droite." Ce midi, les échanges sont courts, mais courtois. Les passants semblent plutôt receptifs.
Sur le terrain pour annoncer la venue d'@alainjuppe ce 13/09/16 pour son meeting à Strasbourg @ajpourlafrance pic.twitter.com/WidCHJuyOw
— AJ pour le Haut-Rhin (@AJHautRhin) 6 septembre 2016
Si la plupart du temps les tractages se passent bien, Clément reconnaît que le comportement de certaines personnnes peut "démotiver un peu. Mais l'idéal prend le pas sur la déception sur le terrain. Il faut savoir entendre ce que disent les gens, et savoir pourquoi ils sont mécontents."
Sarkozy, dans la ligne de mire
Dans les propos des militants, on arrive à comprendre qui est la cible principale. "J'ai toujours apprécié Juppé", livre Clément, venu du Modem en janvier 2015. "Surtout le personnage, je le trouve apaisant, c'est quelqu'un de modéré, même dans les propositions." "On n'a pas honte d'aller tracter pour lui. Il n'est pas nerveux et rassure de par son âge et son expérience", complète Benoit, qui tempère : "Nous devons rester au dessus de la mélée, comme Alain Juppé, et ne pas taper sur les autres candidats." Il reconnaît tout de même ne pas savoir s'il soutiendrait la campagne de Nicolas Sarkozy s'il était choisi à la primaire.
Pierre-Antoine Lefort