Sayim Burak, étudiant, a été condamné ce mardi à un mois de prison avec sursis pour rébellion commise en réunion lors d'une manifestation contre la loi travail. Son explication n'a pas convaincu le juge.
"Il ne conteste pas les faits mais leur interprétation", a d'emblée précisé l'avocat de Sayim Burak qui n’a pu empêcher sa condamnation d'un mois de prison avec sursis pour rébellion commise en réunion. En marge d'une manifestation contre la loi travail, le 9 avril, alors qu’une femme était en train de taguer un mur, trois policiers sont intervenus pour l’arrêter. Sayim Burak, 25 ans, s’est alors interposé et a repoussé une policière qui s'est portée partie civile.
Interrogé par le président du tribunal, l'étudiant turc en culture latino-américaine a tenté de se justifier :
- "Je cherchais à protéger une femme qui criait à l’aide."
- "Vous vous êtes mêlé de ce qui ne vous regardait pas, vous avez entravé une intervention."
- "Je ne savais pas que c’était des policiers, ils n’avaient pas d’uniforme. Dès que je l’ai su, je me suis arrêté."
Une justification qui n’a pas convaincu le procureur, citant trois sources policières.
- "Même si les policiers n’étaient pas en uniforme, ils portaient des brassards orange fluo où était inscrit «police». Il y avait aussi d’autres agents en uniforme sur les lieux. Le droit de manifester ce n'est pas celui de commettre des infractions."
- "Les policiers sont assermentés, ils mentent selon vous? Ils vous connaissaient ?", a directement interpellé le président.
Une question auquel le prévenu n'a pas répondu, son avocat arguant seulement qu'il n'y avait eu ni caractère intententionnel ni violence caractérisée. Pas suffisant pour empêcher la condamnation de Sayim Burak.
Alexis Boisselier