Dimanche 22 septembre, 61,8 millions d'électeurs allemands se rendront aux urnes pour renouveler le Bundestag, le parlement de la République fédérale. A l'issue de cette journée unique de vote, ce sont 598 nouveaux députés qui seront élus, et l'on pourra alors deviner le nom du futur chef du gouvernement fédéral Allemand. En effet, l'Allemagne étant un régime parlementaire, ce sont les députés du Bundestag qui élisent le chancelier fédéral. Ainsi, selon la majorité qui se dégagera des urnes (en toute probabilité soit la droite du CDU/CSU, soit la gauche du SPD), Angela Merkel conservera son siège ou sera remplacé par son adversaire Peer Steinbrück.
Un système d'élection complexe
Les élections du Bundestag sont divisés en deux scrutins. Le 22 septembre, en une seule journée de vote, chaque électeur devra ainsi donner deux voix, à l'aide d'un seul bulletin de vote. Le premier vote, le « Erststimme », est un scrutin uninominal à un tour et permet d'élire 299 des 598 députés. La deuxième voix, le « Zweitstimme », est un scrutin à la proportionnel national. Il permet de rééquilibrer la composition du Bundestag, pour que ses 598 mandats soient au final partagés équitablement entre les différents partis. Afin de garantir cette stricte proportionnalité, la composition du Bundestag est assez souple : selon les résultats elle peut augmenter son nombre de sièges.
Une fois élue, le Bundestag est la principale chambre législative Allemande et représente le peuple Allemand. Son premier pouvoir est d'élire le chancelier, qui dirigera le gouvernement pendant 4 ans. En coopération avec le Bundesrat (le Sénat Allemand) il adopte les lois fédérales et les révisions de la Loi fondamentale. Il ratifie également les traités et adopte le budget fédéral. Le Gouvernement fédéral est responsable devant lui.
L'autre chambre législative, le Bundesrat, représente lui les seize länder Allemands, avec 69 membres nommés par leurs gouvernements respectifs. Le Bundesrat reçoit et donne en premier son avis sur les initiatives de l'Etat fédéral, avant le Bundestag. Lors des votes concernant le pouvoir et l'organisation des länder, l'accord du Bundesrat est obligatoire. Son pouvoir de veto permet un jeu d'équilibre des pouvoirs avec le gouvernement fédéral. Régulièrement le Bundesrat et le Bundestag n'ont pas la même majorité, ce qui amène à une cohabitation de fait. Récemment, le rôle du Bundesrat s'est accru : il est désormais chargé des rapports entre l'Allemagne et l'Union Européenne.
Le gouvernement Allemand est composé d'une quinzaine de ministres fédéraux. Ils sont désignés par le Président de la RFA, sur proposition du chancelier fédéral. Le cabinet Merkel comprend à titre d'exemple seize personnes, dont quatorze ministres avec portefeuille, un ministre sans, et la chancelière elle-même.
Les principaux partis politiques Allemands
Les principaux partis du pays sont représentés au Bundestag. Le grand parti actuellement au pouvoir est la droite du CDU/CSU, avec 238 membres sur 621. L'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne, le CDU, est le grand parti de droite. Créé après la Seconde Guerre mondiale autour des idées démocrates chrétiennes de Konrad Adenauer, ses militants sont souvent appelés « les Noirs ». En Bavière, l'Union chrétienne-sociale (CSU) est le pendant de la CDU. La CSU st traditionnellement conservatrice en matière de mœurs mais a longtemps été porteuse d'une certaine vision sociale en ce qui concerne l'économie.
Le grand parti d'opposition est le Parti-social démocrate d'Allemagne (SPD), avec actuellement 146 députés. Idéologiquement social-démocrate à l'origine, il a progressivement évolué vers le social-libéralisme. Les militants de ce parti sont souvent appelés les « rouges ».
Le Parti libéral-démocrate (FDP) se revendique du libéralisme et fait partie depuis la fin 2009 de la coalition conservatrice au pouvoir : CDU-CSU-FDP. Il compte 93 membres et se surnomme « les jaunes ».
L'Alliance 90/Les Verts est issu de la fusion d'un parti écologiste de la RFA et d'un groupement de militants des droits de l'homme de l'ex RDA. Partenaires fidèles du SPD dans les années 1990, les verts allemands s'associent cependant parfois aux partis de droite dans des coalitions locales. C'est actuellement le plus petit parti au Bundestag, avec 68 membres.
Enfin le 5ème parti représenté et le plus à gauche sur l'échiquier politique est Die Linke. Ce nouveau parti né en 2007 de la fusion du Parti du socialisme démocratique (PDS, lui même issu du parti historique du SED en ex-RDA) et de l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG). Die Linke compte désormais 76 membres au Bundestag, et grignote à chaque élection un peu plus de déçus de la gauche plus centriste du SPD.