Depuis mardi matin, représentants syndicaux et direction de la CUS sont réunis en conférence sociale. Le premier jour, consacré au temps de travail des agents et et à la déprécarisation des contrats -deux points relevés par la Chambre régionale des comptes, dans son rapport de février- n'a pas permis aux deux parties de se mettre d'accord.
« On est écœurés, on a été écoutés mais pas entendus. » A l'image de Mireille Bauer, secrétaire générale de la CFDT-CUS, les syndicats ne cachent pas leur déception à la sortie du premier jour de conférence sociale. « On nous reproche de ne pas travailler assez, d'avoir trop de congés et trop d'absences alors que ce n'est pas vrai », ajoute Laurence Siry, elle aussi de la CFDT-CUS. Dans son rapport rendu public le 15 février, la Chambre régionale des comptes (CRC) avait pointé du doigt plusieurs irrégularités liées au temps de travail des agents : qualification injustifiée en heures supplémentaires, absences accordées trop généreusement, abondance de jour de congés... autant de sujets sur lesquels la CUS souhaite revenir pour se mettre en conformité.
En conséquence, les agents de la CUS ne pourront plus profiter des trois jours et demi de congés exceptionnels dont ils bénéficiaient tous les ans. De même pour les autorisations spéciales d'absence qui seront supprimées : jusqu'alors, les agents avaient potentiellement droit à 27 jours d'absence pour événements familiaux.
« Ce n'était que des possibilités, cela ne veut pas dire qu'on les utilisait. Ce sont des choses ponctuelles qui arrivent une ou deux fois dans une carrière », se justifie Laurence Siry.
Sur ce sujet, pas de négociation. Les nouvelles règles devront être appliquées rapidement comme l’explique Pierre Laplane, directeur général des services.
Deux jours de congés excédentaires, accordés depuis 1998, seront eux soumis à la décision du ministère de l'Intérieur. « On nous enlève tout. La CRC avait aussi dénoncé les primes faramineuses touchées par certains cadres, celles-ci par contre vont être légalisées », s'énerve Mireille Bauer.
Autre dossier discuté mardi, la déprécarisation d'une partie du personnel, soulevée par la CRC.
Là encore, Mireille Bauer se méfie : « Ils vont faire des commissions avec leurs règles du jeu, pour définir qui pourra être requalifié. Certains vacataires vont voir leur contrat rompu. »
La négociation se poursuit ce mercredi. La journée sera consacrée aux régimes indemnitaires et aux avantages sociaux. « Ils nous ont promis des œufs dans le panier, on attend de voir. En fonction de ça, on réagira », prévient Laurence Siry.
Quentin Thomas