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09/09/14
17:30

Branle-bas de combat contre l'indépendance de l'Ecosse

L'Ecosse flirte avec l'indépendance. Un sondage a donné gagnant le "oui" pour la première fois depuis le début de la campagne pour le reférendum du 18 septembre. Dès demain, David Cameron se rendra en Ecosse, à qui il a déjà promis une autonomie accrue.

Oui je le veux. Samedi 6 septembre, la foudre s'est abattu sur Londres. A douze jours du reférendum sur l'indépendance du pays, le "oui" est sorti en tête et les indépendantistes ont frappé un grand coup. Et comme pour asseoir leur victoire, un second sondage sorti aujourd'hui a confirmé la tendance, unionistes et indépendantistes étant au coude à coude (38% contre 39%).

"Il n'est pas étonnant de constater cette évolution dans les sondages en Ecosse", affirme Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman. "Plus on est loin du scrutin, moins ils ont une idée forte et plus on se rapproche, plus ça s'affine".

Riposte enclenchée à Londres

A Londres, la riposte a déjà été déclenchée. Dès demain, le chef du gouvernement conservateur britannique David Cameron et Ed Miliband chef du parti Travailliste et Nick Clegg, chef de file des libéraux vont se rendre en Ecosse pour défendre le non à l'indépendance. Les trois grands partis nationaux britanniques en proie à une extrême nervosité s'emploie dès aujourd'hui à vendre leurs promesses d'autonomie accrue à l'Ecosse, dans l'espoir d'enrayer la montée du "oui" au référendum d'indépendance du 18 septembre. "Il y a beaucoup de choses qui nous divisent mais il y a une chose sur laquelle nous sommes d'accord, passionnément: nous sommes mieux ensemble au sein du Royaume-Uni", ont déclaré les trois dirigeants dans un communiqué commun.

Plus exactement, les conservateurs et libéraux démocrates au pouvoir à Londres, exceptionnellement alliés à l'opposition travailliste, ont confié à leurs représentants locaux à Édimbourg le soin de sonner le branle-bas de combat. Face à eux, Alex Salmond, premier ministre écossais et chef des indépendantistes, visiblement galvanisé. Dans une tentative d'enrayer la progression du "oui", qui affole milieux politiques et économiques, David Cameron s'apprête à dévoiler un nouveau plan de transfert de pouvoirs à Edimbourg. Ce plan, appuyé par les travaillistes, qui militent également pour un maintien de l'Ecosse dans le Royaume-Uni, devrait être publié dès aujourd'hui. Il prévoit d'attribuer aux Ecossais, qui disposent déjà d'une Assemblée et d'un chef de gouvernement, une autonomie plus importante en matière budgétaire, fiscale et sociale.

"Londres panique"

En 1997 déjà, le gouvernement britannique avait tenté de brider les velléités d'indépendance de l'Ecosse en accentuant les pouvoirs de son parlement, devenu exécutif en matière d'éducation, de justice, de santé, d'agriculture, de transport et de tourisme. En revanche, Westminster avait gardé la main sur les questions de la monnaie, de la défense et du budget. Les Ecossais espéraient qu'avec le temps, les pouvoirs du parlement seraient élargis mais Londres a toujours esquivé habilement cette question. Aujourd'hui, la position du Royaume-Uni vis-à-vis de l'extension des pouvoirs de l'autonomie a donc changé. Pourtant, Alex Salmond n'est pas dupe. "Ces mesures urgentes sont dues à la panique de Londres face au soutien croissant de la campagne pour l'indépendance", a-t-il déclaré. Le premier minisre écossais ne souhaite pas entendre parler d'autonomie et se veut rassurant. Pour lui, l'Écosse indépendante conserverait la même monnaie, son appartenance à l'Union européenne (UE) et la Reine Elizabeth II serait toujours la souveraine du pays. Pourtant, rien n'est moins sûr.

Des possibles retorsions économiques

Sur le plan économique (alors que les sondages du week-end ont déjà fait vaciller la valeur de la livre britannique), le Scottish National Party (SNP) souhaite continuer à utiliser cette monnaie. Ce droit lui est dénié pour l'instant par Londres qui refuse uCliquez pour agrandirne union monétaire sans union politique. "Une union monétaire est incompatible avec la souveraineté" de l'Écosse, a répété aujourd'hui le patron de la Banque d'Angleterre Mark Carney. Dans le même registre, les performances économiques du pays nouvellement souverain dépendent largement de ses relations avec son voisin britannique. Et en cas de sortie du giron, le reste du Royaume-Uni avec l'Angleterre en tête de proue pourrait décider de mesures de retorsions économiques qui affecteraient grandement le pays.

 

(Cliquer pour agrandir)

Un effet domino ?

Les relations économiques et politiques entre l'Ecosse et le reste du Royaume-Uni vont problement être dégradées en cas de victoire du "oui". Par extension, l'Union Européenne pâtirait également de cette déflagration selon Pascale Joannin, de la Fondation Robert Schumann "Il est vrai que si le "oui" l'emportait, ce serait un tremblement de terre. Cela donnerait des idées à d'autres provinces comme la Catalogne. Encore faudrait-il que l'Espagne accepte d'autoriser un referendum d'auto-détermination pour la province. Mais ce serait un séisme pour un certain nombre de décideurs qui ne sont même pas forcément concernés par des velléités sécessionnistes".

Mark Ionesco

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