A un mois des municipales, une nouvelle tête de liste vient de se faire connaître à Strasbourg. Armand Tenesso, débutant en politique, porte les couleurs de l'Union Sociale Démocrate. Rencontre.
Entre dossiers judiciaires et tracts de campagne, Armand Tenesso alterne les rendez-vous professionnels et les rencontres pour les municipales dans son cabinet de Strasbourg. © Olivier Mougeot
Armand Tenesso le reconnaît : oui, les Strasbourgeois ne le connaissent pas. Oui, il est "un petit candidat" et oui sa candidature est tardive. Mais le "candidat du bon sens" affirme ne pas avoir hésité à se présenter. "Voilà six mois que nous nous y préparons. J'y vais par devoir." Être peu connu implique de se faire connaître le plus rapidement possible et devient un enjeu de tous les instants. Un défi qu'il veut relever par le biais de nombreux procédés : "Les réseaux sociaux, le tractage, le porte-à-porte, sont autant de possibilités pour cela. Ma participation aux grands débats de la campagne également." Pour autant, cette nouvelle tête de liste n'a pas une stratégie clairement fixée. "Tous les moyens sont bons à prendre", observe-t-il.
Quasi débutant en politique, Armand Tenesso, docteur en droit spécialisé en droit administratif, n'en connaît pas moins les rouages de la société démocratique. A 46 ans, il n'en est pas à son premier engagement politique. Candidat malheureux aux législatives de 2007, il entame aujourd'hui sa première véritable campagne. Il avait voulu se présenter aux municipales de 2008 mais n'avait finalement pas pu, car déclaré inélligible après que ses comptes de campagne de 2007 aient été invalidés par le Conseil constitutionnel, "non pas pour fraude, mais à cause de mon amateurisme politique".
Une liste sans politicien "pour l'instant"
Loin d'occuper le devant de la scène médiatique, comme le parti qu'il représente, la tête de liste pour l'Union Sociale Démocrate (USD), mise sur le soutien des Strasbourgois. Et l'assure : "Tous les candidats sur ma liste sont issus de la société civile. Il n'y a aucun politicien. Du moins pour l'instant", concède-t-il dans un sourire.
Le candidat USD manque de visibilité, n'a aucun "soutien prestigieux". Mais il ne manque pas d'idées qu'il distille quand bon lui semble dans les médias régionaux. Sa liste ? "Elle est complète", même s'il faudra attendre début mars pour la connaître. Son programme ? "Il est fini" mais hors de question de le dévoiler tout de suite ; "les grands candidats pourraient s'en inspirer". Les autres candidats ? Il en parle finalement assez peu.
Le candidat "au-dessus des partis"
Lorsqu'il se compare à eux, c'est pour dire que lui seul est "un véritable Strasbourgeois, qui vit la réalité quotidienne." L'avantage, quand on se dit candidat sans étiquette, "au-dessus des partis", c'est que toutes les idées sont bonnes à prendre, d'où qu'elles viennent. "De la gauche, du centre, ou bien de la droite. Croyez-vous vraiment que les Strasbourgeois sont attachés à un parti ?", interroge-t-il.
Cette connaissance "pratique" de "la vraie vie", il la doit, notamment, à sa famille nombreuse. "Avec quatre enfants mineurs scolarisés, les problématiques de la petite enfance ne me sont pas inconnues." Et il en fait, d'ailleurs, un de ses axes principaux de campagne en promettant, s'il est élu, "de multiplier par trois le nombre de places en crèches pour arriver à 1000 places supplémentaires sur l'ensemble de ma mandature".
Autre idée forte de son programme : ramener le siège unique du Parlement européen à Strasbourg et, "du coup, 3000 fonctionnaires." En matière d'écologie, Armand Tenesso promet de déplacer l'école maternelle Louise Scheppler, située rue du Fouday, au bord de l'autoroute. "Depuis des décennies, des écoliers scolarisés dans cette école coincée à côté de l'autoroute sont atteints de maladies liées à la pollution. C'est inadmissible."
Pour rappel, en 2008, c'est Jamal Boussif qui s'était présenté comme tête de liste USD. Il n'avait alors recueili que 0,72% des suffrages. L'enjeu pour Armand Tenesso sera d'atteindre au moins 5% et ainsi se faire rembourser ses frais de campagne.
Olivier Mougeot