Dimanche 9 septembre, des passagers sont tombés d’un bateau électrique de la société Marin d’eau douce sur la rivière strasbourgeoise. Une analyse est en cours afin de connaître les causes de l’accident.
La balade ne s’est pas terminée comme prévu pour les neuf plaisanciers. Hier après-midi, ils s’apprêtaient à rejoindre la base nautique située quai du Woerthel à la Petite France, quand leur embarcation a rencontré un incident moteur. Elle a dérivé vers la passerelle des Moulins, où le pilote a perdu le contrôle à cause du courant, et le bateau a chaviré. La société Marin d’eau douce propose la location de bateaux sans permis pour naviguer sur l’Ill depuis juillet.
Selon les DNA, les sapeurs-pompiers plongeurs de la caserne Finkwiller sont intervenus rapidement, et un passant s’est jeté à l’eau pour venir en aide aux naufragés. Trois personnes légèrement blessées ont été emmenées au CHU de Strasbourg-Hautepierre : une femme de 78 ans et deux hommes de 80 et 58 ans. L’une d’entre elles présentait des égratignures.
« Tout mettre en œuvre pour maximiser la sécurité de chacun »
« Soit des algues se sont coincées dans l’hélice et ont cassé le moteur, soit les clients l’ont coupé, volontairement ou involontairement », résume Nicolas Couderc, cofondateur de Marin d’eau douce. La société et les pompiers mènent des recherches afin de préciser les causes de l’accident. « C’est une panne du moteur, c’est rarissime mais ça peut arriver », estime-t-il. Nicolas Couderc et Olivier Douin ont ouvert le premier Marin d’eau douce à Paris en 2014, avant d’importer le concept à Meaux, puis à Strasbourg. « En cinq ans, on a transporté plus de 100 000 personnes, et c’est le premier accident », d’après Nicolas Couderc.
« Chaque pilote suit une formation de 10 à 15 minutes avant de louer un bateau sans permis. On leur explique comment manœuvrer, couper le moteur, le rallumer », ajoute-t-il. Un employé de l’entreprise à Strasbourg détaille : «On leur apprend à éviter les algues, et on rappelle les règles de priorité. Un bateau de sécurité tourne régulièrement sur l’Ill pour veiller à leur respect. »
Jean-Baptiste Gernet, adjoint au maire en charge des mobilités alternatives, a réagi sur son compte Facebook : « Sur l’eau comme sur la route ou ailleurs, nous devons tout mettre en œuvre pour maximiser la sécurité de chacun ».
La société avait pour projet la mise en place d’un filin de sécurité au niveau du barrage. « Il y avait déjà des discussions en cours, l’incident d’hier risque d’accélérer la prise de décision. » En cas de panne, la corde empêcherait les bateaux d’être emportés par le courant.
Mathilde Obert