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Municipales : Cahn abandonne, Trautmann à la rescousse

05 février 2020

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Les Sims, toujours dans le « game »

05 février 2020

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« Rien d’étonnant, constate une directrice, dont l’établissement est concerné par le matériau toxique. Ces écoles ont été construites avant 1997, date à partir de laquelle l’amiante a été interdite en France. Dès lors, comme 99% des bâtiments érigés avant cette époque, elles aussi en contiennent. »

Des fibres cancérigènes qui se retrouvent dans les faux plafonds, dans les colles des dalles de sol, dans les tuyauteries… « Mais c’est de l’amiante inerte [solide et non-volatile, ndlr], martèle la directrice. Il n’y a donc aucun risque pour la santé des enfants. »

  • Parfois, des travaux de désamiantage réalisés a posteriori

Toutes les données de l’ONS ne sont pas à prendre aux pieds levés : aucune mise à jour des fiches des établissements n’a été réalisée depuis 2016. Résultat, en quatre ans, certains établissements strasbourgeois ont pu connaître des chantiers de désamiantage - sans que l’on ne sache, pour l’heure, combien d’écoles seraient précisément concernées.

« Nous avons depuis changé les dalles et les plafonds, explique par exemple un proche de la direction du lycée Jean-Monnet. Il n’y a donc plus d’amiante dans nos locaux. »

En 2016, le lycée Louis-Couffignal indiquait quant à lui à l’ONS que des travaux de rénovation devaient avoir lieu dans deux bâtiments de l’établissement. Faute de suivi, il est impossible, à partir des données de l’Observatoire, de savoir si ces travaux ont bien eu lieu et s’ils ont permis de supprimer la présence de l’amiante. L’administration du lycée n’était pas joignable au moment du bouclage de cet article.

  • L’absence de diagnostic technique amiante, pourtant obligatoire

En se plongeant dans le fichier, on découvre également que huit chefs d’établissement strasbourgeois étaient incapables, en 2016, de déterminer si un diagnostic technique amiante avait bien été réalisé dans leurs locaux. « Je ne suis pas en possession de ces informations », indiquait le directeur de l’école maternelle Niederau à l'ONS. Ou encore : « n’ayant pas les informations nécessaires pour renseigner cette enquête, je vous prie de vous adresser à la mairie », écrivait le chef d’établissement de l’école élémentaire Marguerite-Perey.

Sauf que depuis 2001, la loi rend obligatoire la mise en place d’un diagnostic technique amiante, qui vise à déterminer la présence ou non du matériau toxique et à le localiser précisément. Un document qui doit être mis à jour tous les trois ans, pour vérifier l’état de vétusté. “Cela afin de ne pas faire courir de risques d’exposition lorsque des travaux sont réalisés dans les bâtiments”, explique Cyril Verlingue.

Difficile cependant de savoir si un diagnostic technique amiante a bien été réalisé, aujourd’hui, dans chaque établissement de la ville.  “La Région a diligenté il y a quelques années une enquête pour établir un diagnostic d’amiante dans tous les lycées”, veut rassurer une directrice d’un établissement strasbourgeois. “La Ville de Strasbourg vérifie la réalisation des documents techniques amiante dans les établissements recevant du public lors de ses contrôles”, annonce la collectivité sur son site internet.

  • Des chefs d’établissement pas toujours au fait des règles

Mais quand le précieux document existe bel et bien, certains directeurs se retrouvent, aujourd'hui encore, souvent dans l’embarras lorsqu’on demande à consulter le diagnostic amiante, comme le permet pourtant la loi. “Je ne sais pas où il est, regrette une directrice d’une école élémentaire. Peut-être dans le cahier de maintenance… Mais on a déjà tellement de choses à gérer ! S’il fallait en plus s’occuper des documents de maintenance, on ne s’en sortirait pas.”

D’autres responsables d'écoles nous ont confirmé que des affichettes étaient bien placardées dans les couloirs des établissements, pour informer le public qu’une consultation du dossier était possible sur demande.

  • Absence de recensement public à l’échelle locale

Reste une dernière question : existe-t-il, à Strasbourg, un document unique et en consultation publique, recensant les données sur la présence d’amiante dans les 185 établissements scolaires ? Contactée, la Ville n’était pas en mesure de nous fournir l’information ni le moindre document au moment du bouclage de cet article.

Au rectorat, on renvoie la responsabilité vers les collectivités locales (communes pour les écoles, départements pour les collèges, région pour les lycées), qui ont la charge de l’entretien des bâtis.

“Le minimum, ça serait d’avoir au moins l’information”, témoigne une parent d’élève devant la grille d’une école maternelle de l’Esplanade. Pour l’heure, ce minimum ne s’acquiert qu’en faisant le tour des établissements, un par un, pour compiler les diagnostics techniques amiante. Si les chefs d’établissement savent encore où ils sont.

Nicolas Arzur

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