Les candidats sont en campagne et la radio vient à leur rencontre... en train. Le train Europe 1 des municipales a fait escale ce vendredi midi sur les rails de la gare de Strasbourg. Les auditeurs au téléphone et le public présent pouvaient réagir aux débats.
Un public strasbourgeois réactif dans le train des municipales. (Crédit photo/Gwladys Porracchia)
Quai n°6 en gare de Strasbourg, un train tout bleu, sans destination. Il est même interdit aux voyageurs puisqu'il ne va nulle part. C'est le train des municipales d'Europe 1. Des wagons sont aménagés en studio pour le journal de midi. Après avoir abordé le sujet incontournable de la situation en Ukraine, les débats prennent une tournure plus locale.
Une ville sans voiture, est-ce possible? C'est la question posée aux auditeurs et aux intervenants. Autour de la table, Jacques Fortier, journaliste des DNA, Frédéric Michel, journaliste à Europe1 et Didier Bollecker, président de l'Automobile club de Strasbourg. Les arguments fusent sur le coût des transports en commun, la pollution, la nécessité de la voiture ou encore les places de parking.
Wendy Bouchard, chef d'orchestre de l'antenne, recueille les questions du public. Jacques Fortier et Frédéric Michel apportent leurs réponses. (Crédit photo/Gwladys Porracchia)
La présentatrice donne ensuite la parole aux candidats strasbougeois aux municipales, qui réagissent sur le sujet, avant d'enchaîner sur la question des logements sociaux. Fabienne Keller, candidate UMP, est applaudie par les "voyageurs" lorsqu'elle critique la politique de "bétonisation" de Roland Ries. "Vous avez construit des barres sans penser l'espace public", reproche-t-elle au maire sortant. Jean-Luc Schaffhauser, pour le Rassemblement Bleu Marine appuie le propos. Alain Jund, candidat d'Europe Ecologie-les Verts, vante les vertus de l'habitat participatif, comme "une nouvelle manière de fabriquer la ville et de vivre ensemble". François Loos de l'UDI, aborde la question des rénovations thermiques. Une prise de parole décalée rattrapée par Wendy Bouchard qui lui rappelle qu'"on parle des logements sociaux".
A la question d'un auditeur sur leur vision de Strasbourg en 2050, les réponses divergent. Roland Ries évoque "un nouveau modèle de développement urbain à inventer en utilisant mieux le foncier et en intégrant la nature." Fabienne Keller rêve d'un meilleur équilibre entre les nouvelles construction et des "espaces de délassement", avec la gare au centre. Du côté du Rassemblement Bleu Marine, l'idée est de continuer d'"étendre la ville vers les espaces verts". Alain Jund, lui, insiste sur la nécessité d'être économe en énergie et en espace. Pour boucler la boucle, François Loos vante les mérites de la voiture partagée, sujet du premier débat.
Une fois l'émission terminée et les micros fermés, la campagne continue et les langues se délient au wagon bar. Fabienne Keller ne manque pas de rappeler qu'elle adore se déplacer à vélo, même par temps de pluie. Elle explique même comment rester féminine à vélo, avec des vêtements souples mais pas trop pour ne pas que ça s'envole. Elle termine ses anecdotes par une petite pique à son principal adversire : "je suis sûre que Roland Ries est venu en voiture, alors que moi je suis venue en tram."
Gwladys Porracchia