Les chiffres de la Banque de France révèle une année 2013 en demi-teinte. L'industrie et les services sont en baisse mais la construction progresse. La fin de la crise n'est pas pour tout de suite.
Des chefs d'entreprise alsaciens sont venus assister, ce mardi 18 février, à la conférence de la Banque de France sur les résultats de l'économie alsacienne en 2013 et sur ses perspectives pour 2014. L’enquête annuelle de la Banque de France portait sur 548 entreprises de la région et a été réalisée entre la mi-décembre et la mi-janvier. Il en ressort que 2013 marque une amélioration par rapport à 2012, mais l'Alsace reste malgré tout loin d'être sortie de la crise.
« Après une année 2012 décevante, 2013 est restée sans grand dynamisme. Le redémarrage s’annonce timide dans l’industrie et les services alors que le BTP pourrait enregistrer une baisse d’activité », résume Elisabeth Eschbach, du service des affaires régionales à la Banque de France.
Il y a un an, l’établissement tablait sur un rebond des chiffres d’affaire de l’industrie de 2,5%. Finalement, ils auront reculé de 0,6 %. « La récession est enrayée », note Elisabeth Eschbach. Mais cette baisse se traduit dans l’emploi. Les effectifs se sont repliés de 1,6% et le recours à l’intérim a lui diminué de 9,5%. En 2014, l’emploi dans l’industrie pourrait poursuivre la même trajectoire, la Banque de France prévoit un nouveau recul de 1,7 %.
Le directeur régional de la Banque de France, Philippe Gabarra, cite la chimie, la pharmacie, les biotechnologies et l’aéronautique comme filières qui incitent à l’optimisme.
Surprise dans le bâtiment
Le secteur de construction était attendu en repli, c’est tout l’inverse qui s’est produit. « L’année a été plus active que prévue grâce au renouvellement des carnets de commande entre le printemps et l’automne », détaille Elisabeth Eschbach, avant d’annoncer une dégradation de leur volume d'activité survenue à la fin de l’année.
Cette tendance au retournement devrait se poursuivre en 2014. Le climat d’incertitude reste particulièrement fort dans ce secteur, qui a réduit de presque 14% ses investissements en 2013.
Les services marchands pénalisés
Le ralentissement de la demande et la baisse des prix ont pesé sur les services, dont les chiffres d’affaires ont baissé de 2,2%.
Bonne nouvelle en revanche sur le front de leurs investissements qui se sont redressés. Un regain d'optimisme apparemment fondé. 2014 pourrait marquer un retournement positif sur l’activité et l’emploi dans le secteur des services.
Ce trait ressort d'ailleurs des enquêtes : « les entreprises ne sont pas pessimistes », se réjouit Jean-Luc Heimburger, le président de la chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin. Ce sentiment confirme l'amélioration de l’indicateur du climat des affaires au niveau national.
Guillaume Jacquot