Roland Ries était en tournée vendredi dans le quartier Centre de Strasbourg avec l'adjoint du quartier, Robert Herrmann qui est aussi son premier adjoint. Objectif : rencontrer les habitants et écouter leurs éventuelles doléances.
« La parole est libre », s'exclame Roland Ries, vendredi, à 11h15 sur le parvis de la grande synagogue de Strasbourg. Devant lui, un groupe d'une trentaine d'habitants qui l'attend pour évoquer la vie du quartier. Un exercice que l'édile connait bien et qui, il l'assure, n'a rien à voir avec les élections de l'an prochain. « Je fais ces tournées dans les différents quartiers de Strasbourg depuis 2008. C'est bien de lire des rapports mais je veux aussi connaître le ressenti des habitants. Il reste encore un sixième du mandat et je ne veux pas changer », affirme-t-il.
Roland Ries (de dos) et Robert Herrmann devant les habitants, rue du Dôme à Strasbourg Crédit photo: Marc Schmitt
A charge pour les habitants d'attirer rapidement son attention sur leurs difficultés et à lui de saisir l'ambiance du quartier. Interpellé sur des problèmes précis, le maire n'a pas eu droit vendredi à une remise en cause générale de sa politique.
Sur le parvis de la grande synagogue, il a d'abord beaucoup été question des vélos. « Les vélos roulent sur les trottoirs », « 80 % d'entre eux n'ont pas de lumière la nuit » s'emportent des riverains en majorité d'âge mûr. « Allez-vous faire respecter le code de la route ? », finit par demander franchement un habitant.
« Le problème, ce n'est pas l'utilisation du vélo c'est la manière dont il est utilisé, tempère Roland Ries. Il faut que chacun respecte les règles : les piétons doivent rester sur leur emplacement et les cyclistes sur le leur. Avec l'introduction d'un système d'amende minorée à 45 euros (au lieu de 90 euros) depuis quelques mois, nous avons demandé à la police d'être plus sévère sur les infractions des cyclistes ».
« Le problème du quartier, les incivilités »
Autre interrogation, cette fois d'une personne à mobilité réduite sur l'accessibilité de la ville aux personnes handicapées. « Strasbourg devrait être prête, comme le prévoit la loi, en 2015. Ce qui est loin d'être le cas de toutes les communes. Mais là aussi, si les voitures stationnent là où c'est interdit, sur un trottoir abaissé par exemple, cela ne peut pas fonctionner », explique Roland Ries. Les automobilistes peut-être, mais aussi les services de la mairie. Quai Zorn, un conteneur posé par la Ville et gênant le passage sur le trottoir sera ainsi prochainement enterré, a indiqué le premier adjoint Robert Herrmann.
Deuxième étape de la tournée, la rue du Dôme. Roland Ries s'y rend en tram toujours accompagné de Robert Herrmann et de quelques membres de ses services. Il y retrouve un public plus nombreux, une quarantaine de personnes, et multi-générationnel. Interpellé concernant des sans domicile fixe qui ont établi résidence sur les quais et dans la rue, le premier magistrat concède : « Il faudra que l'on s'occupe de ce problème ». Il est ensuite également question des travaux de réfection des rails du tram rue de la Mésange. « Ils ont lieu à 3h du matin et ça fait un bruit d'enfer. Il faut trouver une autre organisation. Un ou deux jours je veux bien mais là, encore trois semaines sans dormir c'est juste impossible », témoigne un riverain. « Je vais contacter le directeur général de la CTS cet après-midi pour voir cela avec lui », promet Roland Ries.
« Le quartier Centre est un peu bousculé. Il n'a jamais connu autant de travaux depuis le chantier de la place des Halles. Cela demande beaucoup d'adaptation pour les riverains. Ses travaux permettent aussi de générer 1800 emplois », synthétise Robert Herrmann. « Mais le plus gros problème ici ce sont les incivilités : nuisances sonores, bris de bouteille etc », conclut-il, rappelant notamment qu'un arrêté a été pris interdisant la consommation d'alcool et la détention de bouteilles la nuit sur la voie publique.
Marc Schmitt