Après deux jours de huis clos, la conférence sociale s’est achevée ce mercredi soir. L’administration de la CUS a revu à la hausse le temps de travail des agents. Les syndicats dénoncent « un recul social historique ».
Passage du régime indemnitaire de 420 à 520 euros par an pour les régimes les plus faibles, augmentation des chèques vacances ou encore meilleure prise en charge des repas : telles sont les principales mesures prises par l’exécutif, en terme de pouvoir d’achat. La CUS procédera également à « la mise en forme réglementaire » des primes de certains agents et des heures spécifiques et supplémentaires.
Des mesures jugées insuffisantes par les syndicats « Il ne s’agit en rien de compensations », prévient en conférence de presse Robert Hermann, vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg, nous n’en avons pas les moyens ». « La rigueur s’impose aujourd’hui », souligne Robert Hermann. « Non seulement pour être conforme à la loi mais aussi vis-a vis du contribuable. »
Des exigences renforcées
Durant cette conférence sociale, la CUS a répondu aux exigences de la Chambre régionale des comptes (CRC), qui dans un rapport, rendu public en février dernier avait dénoncé plusieurs irrégularités liés au temps de travail des agents.
L'exécutif de la CUS a donc décidé de faire travailler plus ses agents. Exit les trois jours de pont et la demi-journée foire européenne accordée chaque année. Il en va de même pour les 5 jours attribués suite à la remise de la médaille d’or du travail (au bout de 20 ans de service). Celle-ci sera remplacée par une indemnisation à hauteur de 337 euros bruts. Si la Direction générale des collectivités locales (Ministère de l’intérieur) l’approuve, le temps de travail annuel des agents sera réévalué à 1593 heures, soit 14 heures de plus qu’actuellement. Deux jours de congés seront donc supprimés.
Les trois jours d’absence possibles sans aucune justification médicale, qui avait été supprimé avec l’instauration de la journée de carence, ne seront pas rétablis malgré la disparition de cette dernière, annoncée par la ministre Marylise Lebranchu . Enfin les autorisations spéciales d’absences pour raisons familiales, devraient être revues à la baisse. Par ailleurs, la déprécarisation de l’emploi, précédemment évoquée, ne devrait concerner qu’un tiers des mille vacataires, pointés du doigt par la CRC.
Les mesures annoncées ce mercredi en clôture de la conférence sociale, en faveur du pouvoir d’achat des agents, n’y changeront rien. Les syndicats dénoncent dans un communiqué des propositions minimalistes face à la « confiscation pure et simple des acquis sociaux »
Menace de grève ou pas ? Les syndicats se réuniront lundi 11 mars en conférence intersyndicale pour décider « de la suite ».
Emilie Jehanno
Quentin THOMAS