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Le secrétaire d'État au Trésor, Timothy Geithner, est auditionné ce mercredi après-midi devant le Congrès. Il défend le budget 2013 du président Obama. Dans ce projet, une part importante est accordée à la relance de l'économie. Fortement critiqué par les républicains, il risque d'être rejeté par la Chambre des représentants.

Timothy Geitner, le secrétaire d'état au trésor. (Crédit Flick'r/Medill DC)

Barack Obama a présenté lundi 13 février le budget 2013. Loin des plans d'austérité européens, ce projet fait la part belle à la relance de et par l'économie. Le gouvernement américain prévoit par ailleurs d'augmenter les prélèvements sur les plus aisés. Ce budget, qui doit s'appliquer à partir du 1er octobre, un mois avant le scrutin présidentiel, ressemble à un programme électoral.

Ce projet doit être défendu ce mercredi après-midi devant le Congrès par Timothy Geithner, le secrétaire d'État au Trésor. La chambre de représentants, majoritairement républicaine, va vraisemblablement voter contre.

Dès la présentation du projet par le président Obama, l'opposition l'a critiqué le jugeant trop dépensié. "En un mot, la réponse de la Maison Blanche à l'augmentation de notre dette est bof", a ironisé lundi matin Brendan Buck, le porte-parole du président républicain de la Chambre John Boehner, sur son compte Twitter.

Barack Obama a présenté un budget de 3 800 milliards de dollars. Il s'appuie sur des prévissions de croissance de 2,7% pour 2012 et de 3% pour 2013. Des estimations supérieurs à celles du Front monétaire international. Ce budget arrive alors que l'économie américaine repart doucement. Le chômage a baissé pour la première fois depuis 2007 de 8,7% à 8,3%. Il prévoit un déficit de 901 milliards de dollars en 2013.

Les grandes mesures du budget 2013:

• La relance par l'économie

Parmi les priorités gouvernementales américaines, l'emploi. 350 milliards de dollars sont destinés à la création d'emplois. Les effectifs dans l'éducation, la police et chez les pompiers vont être augmentés. Les niches fiscales servant à doper l'emploi font être prolongées.

La relance passe par une vague de grands travaux sur les infrastructures, notamment les réseaux routiers et ferrés pour un montant de 476 milliards de dollars. 30 milliards sont réservés pour la rénovation des écoles.

Le gouvernement veut augmenter de 19% les aides aux secteurs de l'industrie, de la recherche et du développement. Les fonds pour les bourses éducatives du programme Race to the top vont être augmenté de 55%.

• Les hausses d'impôt pour les plus aisés

La mesure emblématique du budget 2013 est l'augmentation d'impôt pour les plus aisés avec la Règle Buffet. Les foyers dont les revenus annuels dépassent 700 000 dollars seront taxés au minimum à 30%. Cette mesure vise les Américains qui tirent l'essentiel de leurs revenus des dividendes financiers. Ceux-ci sont taxés à 15%. Cette règle a été proposée par le milliardaire Warren Buffet pour que ces contribuables "ne paient pas un taux d'impôts inférieur à celui de leur femme de ménage".

Le budget 2013 prévoit par ailleurs une augmentation de la tranche supérieur du barème d'imposition à 40%. Les dispositifs de cadeaux fiscaux consentis par Georges W. Bush vont être supprimés. Cela devrait entraîner des économies de 360 milliards sur 10 ans.

Ces mesures devraient déplaire fortement à l'opposition. Le candidat à l'investiture républicaine Mitt Romney a affirmé que ce budget constituait "une insulte aux contribuables américains".

Le gouvernement Obama instaure une "Taxe sur la responsabilité dans la crise financière". Elle vise les banques et les institutions financières jugés responsables de la situation économique. Elle doit permettre de lever 61 milliards de dollards de recettes supplémentaires en 10 ans.

Pour favoriser le développement des énergies propres, les déductions fiscales octroyaient aux groupes pétroliers et aux producteurs de charbon vont être revues à la baisse. Elles devraient être de 40 milliards de dollars sur 10 ans.

• Les grandes coupes budgétaires

Malgré les mesures de relance, le projet du gouvernement américain prévoit aussi quelques mesures d'austérités. Le budget de Barack Obama touche aussi les aides sociales notamment celles au logement. Les programmes de "sécurité sociale" sont eux aussi touchés. Le financement de Medicare et de Medicaid va être réduit de 360 milliards de dollars sur 10 ans.

Les coupes touchent également les programmes de la Nasa et de l'Agence pour l'environnement. Les dépenses militaires vont baisser. Le budget du Pentagone diminue de 5%.

Auditionné mardi 14 février au Sénat, Timothy Geithner a défendu ce projet devant un élu républicain le jugeant socialement "juste". Le représentant de l'opposition lui reprochait qu'"1% des contribuables rapportent 40% des recettes fiscales". Le débat autour du budget prouve que la bataille idéologique en vue des élections présidentielles a commencé. Les républicains prévoient dès maintenant de revoir le projet s'ils arrivent au pouvoir.

Marion Michel