Malgré de nombreuses campagnes d'information, 61,5% des étudiants alsaciens ne se sont jamais fait dépister, selon les derniers chiffres de la MGEL, la mutuelle étudiante du grand Est.
67,8% des étudiantes alsaciennes privilégient la pilule.
(Crédit photo: Flickr/Gnarls Monkey)
Inondés d'informations sur la sexualité, les étudiants n'ont pas encore adopté les bons réflexes pour se protéger. C'est le constat dressé par l'Union nationale des mutuelles étudiantes régionales (Usem) qui a rendu lundi son rapport sur la contraception et le dépistage des maladies sexuellement transmissibles chez les étudiants pour l'année 2011. En Alsace, 69,1% des étudiants affiliés à la MGEL déclarent utiliser systématiquement un moyen de contraception. Ils sont 61,5% à n'avoir jamais fait aucun dépistage.
Voici les dernières données collectées par la MGEL, la mutuelle étudiante du grand Est.
- 69,1% des étudiants alsaciens interrogés déclarent utiliser systématiquement un moyen de contraception lors d'un rapport sexuel (68% en France). Un chiffre en augmentation de 4,6% depuis 2009. Sur ce point, les femmes (76%) sont plus prudentes que les hommes (60,5%).
- Les étudiants privilégient la pilule (67,8%) au préservatif masculin (47,5%). L'utilisation de celle-ci augmente, contrairement à l'utilisation du préservatif. Ils sont 7,2% d'étudiants à n'utiliser aucun moyen contraceptif (6,8% en France).
- 92,5% des étudiants s'estiment suffisamment informés sur les différents moyens de contraception (91% en France), les hommes davantage que les femmes. S'ils sont 49,6% à se renseigner chez un professionnel de santé, 47% d'entre eux se tournent vers Internet et 8,2% disent ne pas savoir où trouver des réponses.
- 33,7% des étudiantes ont déjà eu recours à la « pilule du lendemain » (35,7% en France). 22,1% y ont eu recours deux fois ou plus au cours des douze derniers mois.
- 2,9% des étudiantes ont déjà eu recours à une intervention volontaire de grossesse (IVG).
- 55% des étudiantes consultent chaque année un professionnel de santé pour effectuer un bilan (52,1% en France). Celles qui ne consultent pas expliquent qu'elles n'osent pas aller chez un gynécologue (16%), qu'elles ont renoncé à cause des délais d'attente trop longs (7,7%) ou qu'elles ne savent pas où aller (5%). La consultation est trop chère pour 2,9% des personnes interrogées.
- 59,5% des étudiantes ont été vaccinées, la plupart entre 15 et 23 ans.
- 61,5% des étudiants n'ont pas fait de dépistage. Les plus vigilants ont principalement réalisés des tests pour le Sida (32,5%), l'hépatite B (19,1%) et les infections sexuellement transmissibles (14,1%).
Au vu de ce rapport alarmant, l'Usem recommande la création d'un bilan gynécologique par an pour les femmes de 16 à 25 ans. Il serait pris en charge à 100 % par l'Assurance-maladie.
Floriane Leclerc