Un mois après sa sortie de prison, Martin S. est pris à nouveau en flagrant délit après avoir volé des bouteilles de parfums dans une boutique du centre-ville. Quatre mois ferme.
Il revendait les bouteilles à 50 mètres du magasin où il les a volées. Photo: Manoela Padilha
Martin S., 43 ans, est un habitué des bancs du tribunal, depuis 1996 son casier judiciaire comporte 22 mentions, principalement pour des vols. Le 4 septembre, il est interpellé place de l’Homme de Fer à Strasbourg alors qu’il essaye de vendre quatre bouteilles de parfums encore dans leur emballage d’origine. Il s’avère que ces bouteilles proviennent de la boutique de parfumerie située à 50 mètres du lieu de l’interpellation. Martin S. nie dans un premier temps, mais le visionnage des bandes de vidéosurveillance du magasin, où il apparait en train de dissimuler les parfums sous sa veste, le poussera à avouer son délit.
Martin S. ressort à peine de prison pour des faits similaire. Il est condamné le 8 mars à 5 mois de prison ferme et 6 mois de sursis avec mise à l’épreuve, pour avoir dérobé des enveloppes timbrées dans toutes les postes de l’Eurométropole. Martin S. est libéré le 26 juillet. Dans son rapport, le juge d’application des peines soulignait la bonne volonté du prévenu de se remettre dans le droit chemin.
Durant l’audience le président l’interroge : " Pourquoi avez-vous recommencé à voler un mois à peine après votre sortie de prison? Etait-ce pour la drogue comme en mars dernier? " Il répond qu’il n’ " y avait plus rien dans le frigo ". L’avocate de la défense décrit également la situation précaire de l’homme. Ex-bénéficiaire du RSA, Martin S. a été privé de cette allocation à sa sortie de prison le temps que le département mène une enquête à son sujet. L’avocate insiste sur la " détresse " de son client, " s’il a commis ce vol, c’est par pure nécessité, dans un moment de pulsion. " Si le butin est d’une valeur totale de 313 euros, il ne demandait que " 20 euros par bouteille, signe qu’il ne voulait pas s’enrichir, mais seulement subvenir à ses besoins ". Un argument que la procureure de la République ne retiendra pas dans son réquisitoire: " Il existe d’autres moyens de s’en sortir que le vol. Beaucoup de gens ont recours aux aides sociales. Des associations caritatives existent aussi pour aider les personnes dans le besoin ".
Le président prononce une condamnation de 4 mois ferme et d’une révocation partielle de 3 mois du sursis avec mise à l’épreuve de sa condamnation précédente. Il passera donc 7 mois derrière les barreaux pour cette récidive.
Paul Salin