La CFDT et Force Ouvrière seront les grands absents de la manifestation. (Crédit Photo Lyokoï)
Prévue de longue date par les opposants à Emmanuel Macron, la journée de mobilisation contre la réforme du droit du Travail le 12 septembre pourrait rassembler syndicats et partis politiques. À Strasbourg, tour d'horizon sur les mouvements qui manifesteront... Et ceux qui ne le feront pas.
Mardi prochain, en Alsace comme à Paris, la manifestation s'annonce hétérogène. Après la publication des ordonnances de réforme du droit du travail, jeudi 31 août, syndicats et partis politiques d'opposition de gauche diffèrent sur le mot d'ordre à adopter.
La manifestation partira à 14 heures, le 12 septembre, place Kléber. Dans l'Eurométropole, on suit souvent les mots d'ordre nationaux. Revue des troupes des principaux participants.
Ceux qui participeront
La CGT : La centrale syndicale avait appelé très tôt à manifester contre la réforme du droit du travail, bien avant que son contenu ne soit dévoilé. Elle est restée sur ses positions. Dans un communiqué du 16 juillet, la fédération du Bas-Rhin appelle même à une action "intersyndicale".
Sud-Solidaires : Le syndicat a lui aussi convié ses militants à s'opposer, dans la rue, aux réformes annoncées par le gouvernement. Il fait partie des premiers à avoir annoncé son opposition aux ordonnances, avant leur publication.
La France Insoumise : Le parti politique de Jean-Luc Mélenchon a annoncé une journée de mobilisation le samedi 23 septembre, laissant planer le doute sur sa présence à la manifestation du 12 septembre. Finalement, le parti politique de gauche radicale viendra rejoindre les rangs des manifestants, comme le précise un événement partagé le 1er septembre sur Facebook.
Europe-Écologie-Les-Verts : Le parti écologiste se mobilise aussi le 12 septembre contre la réforme du droit du travail. « Il y a un appel très clair d'EELV à manifester », précise à Cuej.info Michaël Kugler, ancien suppléant de la candidate Nathalie Palmier aux législatives de 2017.
Parti communiste français : Le parti a rejoint la CGT pour manifester le 12 septembre contre la réforme du droit du travail. Dans un communiqué, il précise qu'il veut « mettre en échec les ordonnances Macron ».
Le Mouvement des jeunes socialistes : Le MJS sera lui aussi dans la rue mardi prochain. La structure, indépendante des organes fédéraux du Parti socialiste a donc rejoint la position de Benoît Hamon, l'ex-candidat socialiste à la présidentielle. « Le mouvement [du 1er juillet] sera présent, on ne peut pas dire qui, quand, comment, mais il n'y a pas de raison que Benoît Hamon n'y aille pas », a indiqué Guillaume Ballas, son bras droit, à l'AFP.
Ceux qui ne participeront pas
La CFDT : Le syndicat réformiste, désormais premier syndicat du secteur privé, n'appelle pas à manifester la semaine prochaine. Bien que « déçu », il estime que le pire a été évité et qu'il a été en partie entendu par le gouvernement. « La CFDT a fait le choix de peser dans la concertation et elle a bien fait car cela a permis de contrer des mesures négatives », explique Laurent Berger dans une interview au Monde le 31 août (édition abonnés).
Force ouvrière : FO, pourtant plus dans la culture de l'opposition que la CFDT, ne manifestera pas à Strasbourg, ni en France, le 12 septembre. Isabelle Dupont, l'assistante de la secrétaire générale de la fédération du Bas-Rhin Christiane Heintz, demande même de «ne pas manifester ».
Le Parti socialiste : Dans un communiqué, ce matin, le PS indique soutenir « toutes les démarches de mobilisation », mais précise qu'il « ne sera pas pour autant co-initiateur de la manifestation du 12 septembre ». Une position ambiguë, donc. Pour Philippe Bies, président du groupe socialiste et républicain de la ville de Strasbourg, « on est contre les ordonnances de la loi Travail, mais c'est une manifestation syndicale ». Il indique qu'il ne sera « probablement pas » présent place Kléber.
Baptiste Decharme