La primaire démocrate américaine se tiendra le 5 mars… à Strasbourg.
Photo : AFP / Tasos Katopodis
Dans la course à l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2016, la victoire semblait acquise à Hillary Clinton. La bataille s'avère plus rude que prévue. Son concurrent Bernie Sanders, sénateur du Vermont et premier candidat à se présenter comme "socialiste", a effectué une remontée spectaculaire dans les intentions de vote, avant une victoire éclatante dans le New Hampshire, deuxième primaire sur les 57 qui se tiendront jusqu'en juin. A la veille de la primaire du Nevada, et bientôt de la Caroline du Sud, le 27 février, Bernie Sanders talonne l'ex-favorite : les derniers sondages le donnent juste en-dessous de sa rivale.
Viviane Beller, présidente des Democrats Abroad (Démocrates de l'étranger) à Strasbourg, section locale du Parti démocrate américain en France, est chargée de l'organisation de la primaire démocrate dans la capitale alsacienne, qui se tiendra le 5 mars 2016 pour les Américains de la région.
Comment la primaire démocrate de Strasbourg se déroule-t-elle?
Le vote se tient selon des règles codifiées par le Parti démocrate [les Américains de l'étranger peuvent voter du 1er au 8 mars, ndlr]. Il faut être membre du parti, posséder la citoyenneté américaine et ne pas avoir voté dans son Etat d'origine. Un électeur ne peut participer qu'à une seule primaire. A Strasbourg, nous attendons une douzaine de votants, et encore plus avec les procurations. Au final, 17 délégués représenteront tous les électeurs américains qui vivent à l'étranger : on est considéré comme un 51e État.
Les derniers sondages montrent un écart de plus en plus mince entre les deux candidats. Bernie Sanders peut-il gagner?
Bien sûr, la primaire est un processus démocratique. Tout est possible! C'est sans doute une surprise, mais ça ne nous affole pas. Nous comprenons bien le phénomène.
Comment expliquer cet engouement pour Bernie Sanders?
Il a mis le doigt sur des problèmes que tout le monde rencontre dans la société américaine. Il est crédible par rapport à son passé et à son expérience, et il reste ferme sur ses positions. C'est un discours qui plaît beaucoup aux jeunes, mais aussi à tous ceux qui sont confrontés aux problèmes qu'il dénonce. Les électeurs américains ont envie de quelque chose de nouveau. Le discours d'Hillary Clinton, on l'a déjà entendu en 2008.
Hillary Clinton est-elle contrainte de changer de stratégie face à la poussée de son concurrent?
Bernie Sanders tient un rôle très important pour nous, démocrates. Le discours d'Hillary Clinton est assez centriste. Elle a une tendance de gauche au fond d'elle, mais, en tant que personnalité politique, elle reste pragmatique et réaliste. Bernie Sanders tire la campagne vers la gauche. Et nous, on n'a rien contre cela! Il rend la campagne intéressante. On se lève chaque matin en se demandant ce qu'il va se passer aujourd'hui.
Barack Obama était sorti vainqueur des primaires de 2008 et 2012 pour les Américains de l'étranger. En 2016, un favori?
On verra ça le 5 mars!
Jérémy Bruno