Lettre d'information, mai 2025

Cette année encore, plus d'un millier de personnes ont présenté leur candidature pour intégrer le Cuej. La plupart ont dû passer par le biais du redouté concours d'entrée pour espérer décrocher l'une des soixante places ouvertes en première année de Master Journalisme (48 en filière générale, 12 en filière franco-allemande).

Afin d'assurer un recrutement plus équitable, plus diversifié et moins sensible aux fraudes numériques, l'équipe pédagogique a décidé de renouveler les épreuves. Le concours 2025 s'est déroulé en trois temps. En mars, les personnes inscrites ont été invitées à compléter en ligne, et en temps limité, un questionnaire portant sur leur suivi de l'actualité et leur culture générale.

Les candidat·es retenu·es ont ensuite passé l'épreuve de description, particularité du concours du Cuej depuis longtemps. Nouveauté cette année, il fallait rédiger non pas un mais deux textes sur la base d'une même brève vidéo : le premier devait en donner une description la plus fidèle et la plus complète possible, alors que le second devait, à l'inverse, en proposer une interprétation subjective, plus littéraire. Le croisement des deux rendus a permis d'appréhender avec plus de finesse les capacités d'observation, de synthèse mais aussi d'écriture des candidat·es.

Troisième et dernière épreuve : l'oral d'admission. De fin avril à début juin, ce sont près de 300 candidat·es, soit 100 de plus que les années précédentes, qui ont l'occasion de montrer leur motivation et leurs connaissances à des jurys composés de membres de l'équipe pédagogique et de journalistes professionnels.

La liste des admis·es sera finalisée le 10 juin. Les lauréat·es du concours rejoindront alors la poignée d'étudiant·es étranger·es et de personnes en reprise d'études sélectionné·es à l'issue d'un processus tout aussi sélectif (sur dossier et sur entretien) pour constituer la promotion 2025/2027 du Cuej. Nous avons hâte de les accueillir à la rentrée prochaine pour les former avec rigueur et exigence à ce beau métier !

Depuis lundi 5 mai, 57 étudiantes et étudiants de Master 2 du Cuej sont en Serbie dans le cadre de la délocalisation. Et le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont pas le temps de chômer !

Dès le lendemain de leur arrivée, ils ont fait la connaissance de la vingtaine d'étudiant·es de la Faculté des médias et de la communication (FMK, Fakultet za medije i komunikacije) de l'Université Singidunum de Belgrade avec qui ils collaborent. Leurs homologues leur ont expliqué les raisons du mouvement de contestation qui les ont conduit·es, comme dans les autres universités, à occuper leur faculté depuis près de six mois. Les Cuéjien·nes ont également eu la chance d'échanger longuement avec le professeur Igor Štiks, l'un des meilleurs spécialistes des mobilisations protestataires dans l'ancienne Yougoslavie.

Organisé·es en une dizaine de groupes, les M2 ont ensuite découvert en autonomie les différents quartiers de Belgrade, depuis les nouvelles tours luxueuses (et très controversées) de Waterfront, jusqu'aux périphéries plus populaires de Novi Beograd ou de Mirijevo. Une journée de déambulation et d'échanges avec les habitants de la capitale serbe leur a permis de préciser les grands enjeux sur lesquels enquêter : le mouvement étudiant en cours bien sûr, mais aussi les projets immobiliers et industriels qui défigurent le pays, la pollution croissante des terres et cours d'eau, la défiance persistante d'une grande partie de la population à l'égard de l'Union européenne ou encore les attaques répétées du président Aleksandar Vukic contre l'Etat de droit.

Après de longues heures de documentations complémentaires, d'échanges avec leurs encadrant·es et de conférences de rédactions, les étudiant·es ont arrêté collectivement les sujets qui seront traités dans leur magazine News d'Ill (en Presse Ecrite et Multimédia), dans leurs podcasts (en Radio) et dans leurs reportages vidéos (en TV). Ils sont alors partis enquêter sur le terrain, aux quatre coins du pays, pour y ramener la matière qui fondera leurs productions journalistiques. Rendez-vous début juin pour les découvrir en kiosque et sur notre site Cuej.info !

• Aurore Ployer (Master 2, Rédacteur TV) a remporté la Bourse Jean-d’Arcy 2025 de France Télévisions dans la catégorie Rédacteur-Reporter. Félicitations à elle et aux membres de l'équipe qui l'ont accompagnée tout au long de sa formation !

• Samedi 24 mai, à 17h00 à la librairie Kléber (1 rue des Francs-Bourgeois) : Rencontre avec Thibaut Martinez-Delcayrou (promotion 2019) autour de son ouvrage "Les Caméléons, Enquête sur l’arnaque aux faux conseillers bancaires" paru le 14 mai chez Flammarion. Participation libre sur inscription.
• Du mardi 3 juin au vendredi 6 juin : le Cuej organise la première édition des "Journées du Cuej" : un cycle de conférences sur le journalisme, ses enjeux et ses relations avec le monde scientifique, co-organisées par l'équipe pédagogique et les étudiants de première année au master, avec le soutien de Tactus, le label SAPS obtenu par l'Université de Strasbourg. Entrée libre pour toutes les conférences.
• Mardi 3 juin, Ateliers et table-ronde sur la couverture médiatique des enjeux environnementaux :
• de 13h45 à 17h : les journalistes pourront suivre un atelier au choix parmi huit, en partenariat avec l'association Hop la Transition, pour approfondir une thématique environnementale : biodiversité, climat, énergie, eau, mobilité, agriculture et alimentation, numérique. Lien d'inscription sur demande à adrien@hoplatransition.org
• à 17h30 : présentation de la plateforme comprendre2050 créée par le Shift Project pour les journalistes.
• de 18h à 20h, amphithéâtre Hélène-Sinay, bâtiment Escarpe : "Enjeux environnementaux: que peuvent les médias locaux?", table ronde avec : Frédéric Vézard, rédacteur en chef des DNA et de L'Alsace, Régine Willhelm, rédactrice en chef adjointe de France3 Alsace, Nina Fasciaux, journaliste et formatrice du Solutions Journalism Network, Léonard Dermarkarian, association QuotaClimat et Juliette Quef, Vert, La Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique.
• Trois conférences (en anglais) sur la pratique du journalisme et les enjeux de la (dés)information au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans l'Union européenne :
• Mercredi 4 juin de 13h00 à 14h30 (Amphithéâtre Hélène Sinay (ancien amphithéâtre n°29) du bâtiment Escarpe) : Rencontre avec Andrew Harding, correspondant de la BBC à Paris.
• Jeudi 5 juin de 13h30 à 15h00 (Amphithéâtre Hélène Sinay (ancien amphithéâtre n°29) du bâtiment Escarpe) : Rencontre avec Catherine Porter, correspondante de The New York Times à Paris.
• Vendredi 6 juin de 13h00 à 14h30 (Amphithéâtre n°23 du bâtiment Escarpe) : Rencontre avec Sarah Wheaton, correspondante politique en chef à Politico Europe.
• Trois conférences les mercredi 4 juin, jeudi 5 juin et vendredi 6 juin sur le journalisme scientifique (1), le journalisme et les évolutions technologiques (2) et les relations entre sciences sociales et journalisme (3). La programmation est en cours de finalisation et sera publiée prochainement sur le site et les réseaux du Cuej.

Deux questions à Raphaële Taquard, promotion 2015, spécialisation TV, rédactrice TV indépendante et réalisatrice.

Peux-tu nous parler de ton métier ?

Lorsque je revêts ma casquette de journaliste rédactrice, ma journée commence en conférence de rédaction dans les locaux de France 3. Les quelques heures avant les JT s'enchaînent vite entre tournage, interviews ou direct. Du champs de maïs au conseil municipal, il faut savoir s'adapter à toutes les situations, passer d'un sujet à un autre avec aisance. Arrivée en salle de montage, la magie s'opère. En moins de deux minutes, l'essentiel doit être dit, avec style et clarté. Je change de dimension lorsque je porte ma casquette de réalisatrice. Les temps d'écriture et de tournage sont plus longs, plus calmes. J'entretiens un rapport très personnel avec le sujet qui anime ou parfois hante mes journées pendant des mois. Avec mes personnages, je tente de mettre en place une relation de confiance avant de les confronter à la caméra. Deux rythmes, deux ambiances qui m'emmènent à la découverte d'univers impénétrables, et c'est ce que je préfère dans ces métiers.

Que t'a apporté le Cuej ?

Je suis arrivée au Cuej par le biais de l'alternance avec la webtélé StrasTV.com Mon souhait était de me professionnaliser pour rejoindre l'équipe du média strasbourgeois à la fin de ma formation. Mais mes plans ont été bousculés. L'école m'a poussée à franchir les portes des grandes rédactions parisiennes et je me suis retrouvée propulsée à TF1 dès l'obtention de mon diplôme. Je garde un excellent souvenir des ces deux ans à l'Escarpe. Originaire d'Alsace, j'ai pu aider mes camarades à la prononciation des noms des villages ou à la compréhension des spécificités de chaque territoire. Cela m'a fait du bien de rencontrer ces étudiants venus des quatre coins de France. Ils restent aujourd'hui des amis précieux. J'ai pu notamment réaliser mes deux films documentaires avec deux anciens Cuejiens : Thomas Gathy et Quentin Cezard.

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