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7h28. Les 680 places de parking sont loin d’être occupées, surtout en cette période de télétravail. Pourtant, Marie, 25 ans, le trouve bien pratique. Comme à chaque fois qu’elle doit se rendre à Strasbourg, la Wissembourgeoise y gare sa voiture avant d’emprunter le tramway. Aujourd’hui, l’étudiante se rend à une formation de cuisine à Illkirch-Graffenstaden où elle suit des cours dans un établissement de formation en hôtellerie. “Je n'ai pas envie de m'embêter à traverser le centre-ville de Strasbourg en voiture. En plus, il y a peu de places pour se garer devant mon centre de formation”, explique-t-elle. Dans le fin brouillard, la jeune femme allume une cigarette avant de quitter le parking.
7h04. En ce mois de novembre, le jour se lève à peine. Caché dans les nuages, le soleil peine à réchauffer les quelques voyageurs qui patientent. Parmi eux, un quinquagénaire fait les cent pas sur le quai de la gare. Cet opticien, qui vit à Hoenheim mais travaille à Mulhouse, passe près de 5h30 dans les transports chaque jour. Aujourd’hui, il cumule les problèmes. “Le premier train pour Strasbourg a été annulé à cause du confinement. Je suis obligé de prendre celui de 6h59 qui me fait arriver 30 minutes plus tard. Et en plus il est en retard !”, se plaint-il. À 7h19, le train tant attendu entre enfin en gare.
Le contrôle de l’armée allemande n’empêche pas les voyageurs d’emprunter les lignes de tram. Elles deviennent même très utiles aux Strasbourgeois qui vont s’approvisionner à la campagne en raison des pénuries. Appelée Hamsterfahrt, cette pratique est pourtant prohibée. En 1918, le réseau de tramways géré par la CTS atteint 105 km.
Photo prise entre 1914 et 1918 à l’actuel 158, route de Bischwiller (Schiltigheim).
© Strasbourg-Tramway © Emma Steven
À Schiltigheim, les cyclistes dénoncent l'insécurité qui règne sur la route de Bischwiller. Élus locaux et associations pro-vélo s’accordent sur la nécessité de nouveaux aménagements cyclables, mais divergent sur les objectifs et la façon de les concrétiser.
“J’évite le plus possible de prendre cette route à vélo avec les enfants, c’est tellement dangereux que si je l’emprunte je préfère monter sur les trottoirs…”, confie Maud Trabin, une mère de famille schilikoise à propos de la route de Bischwiller. Absence de pistes cyclables, route étroite et trafic automobile important, cet axe est redouté des cyclistes. Une nécessité d’aménagement reconnue par la municipalité et par les associations pro-vélo.
Pour la nouvelle municipalité écologiste, au pouvoir depuis 2018 et réélue en juin 2020, l’enjeu est de taille. “Notre objectif est d’apaiser la circulation sur la route de Bischwiller grâce à une politique de mobilités douces. L’un de nos projets est de prolonger la piste cyclable sud de l’ancienne brasserie Fischer jusqu’à la médiathèque”, expose le premier adjoint Patrick Maciejewski, chargé des mobilités.
“Il faut faire de la place aux vélos et instaurer un maillage cycliste sécurisé”, revendique Benoît Ecosse, du mouvement Vélorution. “Entre la mairie qui a été pro-voiture pendant vingt ans et la présidence de Robert Herrmann (2014-2020) à l’Eurométropole qui a mis beaucoup de bâtons dans les roues concernant les aménagements cyclables, Schiltigheim doit rattraper son retard”, déclare Dominique Montero, co-présidente de Cadr67, association partenaire de l’Eurométropole et de Schiltigheim.
Pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918), les tramways sont placés sous le contrôle de l’autorité militaire. L’entretien du matériel est fortement dégradé par le manque de main-d'œuvre et la pénurie de matière première. Quatorze motrices sont réquisitionnées par l’armée allemande pour transporter des blessés. À partir de 1915, 260 femmes sont employées par la CTS pour pallier le manque de personnel masculin.
Photo prise entre 1914 et 1918 à l'actuel croisement entre la route de Bischwiller et de l’avenue de Périgueux (Bischheim).
© Strasbourg-Tramway © Loïc Gorgibus