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Ⓒ Lorela Prifti

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« Il y a une forte biodiversité et des écosystèmes stables »

Laura Bouriaud
Professeure à la faculté de sylviculture de l'université Ștefan cel Mare de Suceava

« De manière générale, nos forêts perdent en qualité et en densité »

Cristian Neagoe,
Porte-parole de Greenpeace Roumanie, section Forêts et Biodiversité

Un « parallèlisme ethnique » croissant

Interrogés sur le but des financements hongrois, les fans refusent de parler politique. Les experts sont plus loquaces : grâce à sa générosité, le populiste Orbán impose ses thématiques conservatrices et gagne à sa cause une réserve d’électeurs. En 2011, Budapest a octroyé à sa diaspora la double citoyenneté et le droit de vote qui l’accompagne. Parmi les Transylvaniens qui ont voté aux législatives hongroises d’avril 2022 (environ un quart), 94 % ont plébiscité le parti d’Orbán – un modèle de « clientélisme politique », lâche Sergiu Mișcoiu. 

Les subventions ont un autre effet, plus insidieux : à l’instar des clubs amateurs, les théâtres en hongrois ou les écoles où le roumain est enseigné comme une langue étrangère fleurissent, et Hongrois et Roumains vivent de plus en plus séparés. C’est ce que Tamás Kiss nomme le « parallélisme ethnique », un projet poussé par les élites hongroises de Transylvanie depuis la chute du communisme comme substitut à l’autonomie politique, et renforcé par les florins venus de la mère-patrie. « C’est bien que chaque groupe ethnique ait des institutions qui le représentent, mais il faut aider davantage les gens à sortir de leur cercle et à aller d’une institution à l’autre », juge Anna Maria Popa, chignon mauve et ongles aussi colorés que le théâtre roumain qu’elle dirige à Sfântu Gheorghe. Cette fervente supportrice du Sepsi, fille d’un Hongrois et d’une Roumaine, voit dans le club une manière de « rassembler la communauté multiculturelle de la ville ».

Mais si Sfântu Gheorghe, où les langues hongroise et roumaine coexistent sur les devantures des magasins, apparaît comme un exemple de cohabitation paisible, une hostilité latente entre les deux ethnies ressurgit de façon erratique lorsque le Sepsi joue loin de chez lui. Lors de la demi-finale à Craiova, dans le sud du pays, des supporters adverses ont scandé « Les Hongrois dehors », rappelle un partisan du Sepsi dans le bar du centre-ville où des dizaines de personnes se sont réunies pour regarder la finale. Dans les gradins de Bucarest, un groupe dissident de fans du Sepsi a rétorqué en tournant le dos à l’hymne roumain – les images circulent sur les réseaux sociaux. Mais pour László, un quinquagénaire râblé venu assister à la retransmission avec des amis, ces tensions ne ternissent pas la victoire du Sepsi contre les Voluntari de Bucarest (2-1) : « C'est juste une histoire de politique. Nous, on n’a pas de problème avec les Roumains. »

Emilio Cruzalegui et Yasmine Guénard-Monin

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Depuis le début de la guerre, les marchandises ukrainiennes transitent d'Odessa jusqu'en Roumanie. © Enora Seguillon

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