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L'ex-chef de la sécurité du réseau social, Peiter «Mudge» Zatko, devait être auditionné par le Sénat américain ce mardi, après avoir révélé de nombreuses failles dans le système de sécurité.
Sevrés de compétition pendant la crise sanitaire, les fans de ballon rond sont de retour et les incidents en tribune s’enchaînent. Un phénomène aux causes multiples.
Vers une légalisation de « l’aide active à mourir » ? Le débat sur la fin de vie est relancé à la suite d’un rapport du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), rendu public ce mardi 13 septembre. Dans son avis majoritaire, le Comité s’est prononcé pour une légalisation de l’euthanasie « strictement encadrée ». Huit de ses membres ont émis des doutes.
Emmanuel Macron, qui attendait la publication de l’avis avant de lancer l’une des réformes sociétales de son second quinquennat, a annoncé dans la foulée une convention citoyenne sur le sujet. D’une durée de six mois, elle commencera en octobre, et permettra d’aboutir à un texte de loi en 2023.
Le CCNE, qui se refusait jusqu’ici à modifier la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur « le droit à une sédation profonde et continue jusqu’à la mort » pour les patients en soins palliatifs, ouvre désormais d’autres possibilités concernant la fin de vie. Mis en place en juin 2021, le groupe de travail a ainsi abouti à deux recommandations importantes sur « le renforcement des mesures de santé publique dans le domaine des soins palliatifs » ainsi que sur « les exigences éthiques incontournables en cas de dépénalisation de l’aide active à mourir ».
L’importance du rôle de confiance, peu utilisé par les Français
La première recommandation découle du constat d’une « mise en œuvre insuffisante, voire défaillante, des dispositions législatives et réglementaires en vigueur ». En cause, un manque de formation et d’informations sur les soins palliatifs. Ainsi, le CCNE encourage à « valoriser les soins relationnels, l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches » tout en mettant en place des « processus délibératifs nécessaires pour aboutir à des décisions justes ».
Le rôle de la personne de confiance, pour les patients qui ne sont plus en capacité d’exprimer leur volonté, est également mis en avant. Un dispositif peu, voire pas assez utilisé, selon l’institution. Il faudrait donc « renforcer le rôle de la personne de confiance, en particulier lors de décisions de limitation ou d’arrêt de traitements » et « inclure la rédaction des directives anticipées dans le processus d’accompagnement des patients qui s’apprêtent à vivre leur fin de vie ».
Selon les membres du Comité, la médecine doit également renouer avec le rapport à la mort, pensé non pas comme un échec, mais bien « une donnée absolue et incontournable de l’existence humaine ».
Des repères éthiques en cas de dépénalisation de l’aide active à mourir
L’un des rapporteurs du CCNE, Alain Claeys, a détaillé le cadre dans lequel cela pourrait intervenir : « Il existe une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir, à certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger ». Pour la première fois, le Comité d’éthique envisage une évolution, sans se prononcer sur la loi elle-même. « Si le législateur décide de légiférer », indique le rapport, cela nécessitera des prérequis.
L’accès légal à une assistance au suicide pourrait alors concerner les patients majeurs « atteints de maladies graves et incurables (…) dont le pronostic vital est engagé à moyen terme », et dont les souffrances sont intolérables. Les conditions soulevées sont « la demande, de façon libre, éclairée et réitérée, analysée dans le cadre d’une procédure collégiale », où les médecins pourront bénéficier d’une clause de conscience en cas de refus de leur part.
Pour les autres situations, le CCNE « laisse au législateur (…) la responsabilité de déterminer alors la démarche la plus appropriée ». Le revirement de la part des membres du Comité ne s’est pas fait à l’unanimité. Joint en complément, le texte de réserve soulève des questions liées aux difficultés actuelles du système de santé, et encourage en priorité à ce que l’accès aux soins palliatifs soit uniformisé sur l’ensemble du territoire.
Tara Abeelack
Édité par Matei Danes
« Qu’est-ce-que c’est, dégueulasse ? », demandait Patricia dans À bout de souffle. La mort de Jean-Luc Godard, pourraient rétorquer les policiers, dans une fin alternative du chef d'oeuvre du réalisateur. Le pionnier de la Nouvelle Vague a eu recours au suicide assisté en Suisse, à l’âge de 91 ans, a annoncé ce matin Libération. Le Mépris, Pierrot le fou, La Chinoise, Détective... Sa filmographie détonnante et provocatrice a profondément marqué l’histoire du cinéma.
Né à Paris le 3 décembre 1930 de parents de nationalité suisse, Jean-Luc Godard grandit entre les deux pays dans un milieu privilégié : son père est médecin et sa mère, née Monod, est issue d’une riche famille protestante. Après une scolarité classique au collège de Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon, à Paris, le jeune Godard intègre la Sorbonne afin d’étudier l’anthropologie. Il partage son temps entre la Cinémathèque et les salles obscures du quartier latin. Dans les années 1950, il rencontre François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer alors qu’il s’essaye à la critique dans les Cahiers du cinéma, La Gazette du cinéma et Arts.
Coup de tonnerre dans l’histoire du cinéma
En 1954, Godard passe derrière la caméra. Il réalise son premier court métrage, Opération béton, un documentaire sur la construction du barrage de la Grande-Dixence où il s’est fait engager en tant qu’ouvrier. Six ans plus tard, le 16 mars 1960, son long métrage À bout de souffle, fait l’effet d’une bombe. Godard bouleverse les conventions du septième art à coups d’ellipses sauvages et de destruction du quatrième mur. Jean-Paul Belmondo incarne Michel Poiccard. Il bafoue les lois et tutoie la caméra : « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre. » Le film remporte un immense succès et inaugure la Nouvelle Vague. Jean-Luc Godard continue de chambouler les règles narratives du cinéma : Le Mépris (en 1963), Pierrot le Fou (en 1965) ou Masculin-Féminin (1966) deviennent cultes.
Réalisateur et militant
Les secousses de mai 68 poussent le réalisateur à s’éloigner de l’industrie du cinéma pendant un temps. Après avoir appelé à l’annulation du festival de Cannes la même année, Godard tourne quelques films politiques avec Jean-Pierre Gorin, jeune journaliste du Monde qui l’a introduit dans des cercles maoïstes. Leur tentative de cinéma révolutionnaire, sous le pseudonyme collectif “Groupe Dizga Vertov”, échoue. Le public le répudie, sa femme Anne Wiazemsky le quitte et même la télévision rechigne à diffuser ses films. Après dix années tumultueuses, le réalisateur revient enfin au grand écran en 1980 avec Sauve qui peut (la vie). Godard a mis de l’eau dans son vin. Le militant se fait discret, mais son esprit disruptif transparaît. « Travailler avec Godard, c'est être dirigé par un très grand chef d'orchestre, mais il faut être bon musicien, parce qu'il oublie de vous donner la partition », résume Jacques Dutronc, son acteur principal.
« Devenir immortel…et ensuite mourir »
S’il a souvent été détesté pour son originalité et son hostilité aux académismes, Jean-Luc Godard a toutefois réussi à faire l’unanimité à plusieurs occasions : Ours d’or et d’argent lors des festivals de Berlin, Lion d’or à la Mostra de Venise, César d’honneur. De multiples récompenses ont couronné le génie du plus radical des metteurs en scène de la Nouvelle Vague. En 2018, il a reçu une Palme d’or Spéciale pour l’ensemble de sa carrière et son film Le livre d’images. Jean-Luc Godard a brûlé les codes du cinéma. « Quelle est votre plus grande ambition dans la vie ? Devenir immortel…et ensuite mourir. » Jamais cette réplique de À bout de souffle n’aura trouvé meilleure incarnation.
Audrey Senecal
Édité par Luc Herincx
« Le jeudi soir, les gens disent qu’il faut se mettre une race, c’est une mentalité. » Nathalie sait de quoi elle parle. Etudiante de 21 ans en licence de psychologie à l’université de Strasbourg, elle s’investit régulièrement dans la vie associative du campus. Passée par la faculté de mathématiques, l’Alsacienne déplore les conséquences délétères de l’alcool sur le quotidien des étudiants. « Au bureau de mon association, on me disait que le meilleur moyen d’intégrer les nouveaux venus était de les faire consommer. Il n’était même pas rare que l’on contourne la légalité en vendant des boissons à des mineurs. » Nés en fin d’année, les nouveaux étudiants n’ont pas encore 18 ans au moment de la rentrée et peuvent déjà acheter de l’alcool. Un sondage réalisé en 2021 par l’assurance Macif indique que 32,5% des 18-30 ans boivent au moins une fois par semaine.
« Il y a un décalage avec mes amis qui boivent »
Lorsqu’elle entre à l’université, la jeune femme sort toutes les semaines. Chaque prétexte est bon pour boire. « Si tu veux danser avec des gens alcoolisés, tu te poses très vite la question de le faire aussi pour être dans le même délire qu’eux. Ce n’est pas une pression explicite, mais elle existe bel et bien. »
En mai 2021, la jeune femme est hospitalisée à l’hôpital de Hautepierre, à Strasbourg. En cause : un malaise lié à une consommation excessive d’alcool. Pendant 12 heures, elle est gardée en observation sous l’œil attentif des soignants. Un souvenir qu’elle relate de manière lacunaire, en raison d’un blackout au cours de la soirée. « Aujourd’hui, je suis traumatisée de boire. Il y a un vrai décalage avec mes amis qui continuent à le faire. Quand minuit arrive, je fatigue et mon envie de rentrer chez moi se manifeste là où les autres ont un regain d’adrénaline. »
« Oh, t’es pas fun Adèle ! »
La boisson est solidement ancrée dans l’inconscient collectif comme un moyen de socialisation. « Quelqu’un qui ne boit pas est considéré comme déviant et anormal car il transgresse la norme sociale. Sa place dans le groupe peut être questionnée à travers des moqueries, des humiliations, voire une exclusion », décrypte auprès du Figaro Gregory Lo Monaco, docteur en psychologie sociale et professeur en sciences de l’éducation à l’Université d’Aix-Marseille.
Adèle en a fait les frais durant ses études : « Lorsque je quitte ma ville natale pour m’installer à Montpellier, je me dis que je vais profiter des sorties pour pallier mon isolement. Je buvais pour faire comme tout le monde, mais le goût ne m’a jamais attirée. » Plutôt que d’opter pour des sirops ou des sodas, l’étudiante de 24 ans continue à se forcer pendant deux ans pour éviter les remarques des autres étudiants. « Les personnes qui venaient en soirée avec un soft étaient cataloguées comme ennuyeuses. Personnellement, je n’étais pas en mesure de finir les doses qu’on me servait, ceux qui avaient une grosse descente devaient les finir. »
Une glorification dont les contours ne s’arrêtent pas seulement aux soirées. « Lors du repas de Noël, mes parents étaient surpris que je refuse du champagne. Lors d’une après-midi avec des amis, je prends un jus d’ananas et on me rétorque “Oh, t’es pas fun Adèle !” »
Qu’importe, sa conviction reste la même : ses soirées, elle les passe désormais à jeun.
Milan Busignies
Édité par Amjad Allouchi
Rendu public ce mardi, l’avis du Comité consultatif national d’éthique sur la fin de vie a été suivi par le lancement par Emmanuel Macron de démarches en vue d’un éventuel changement de loi.
Chaque année, le mois de septembre est marqué par le retour des soirées étudiantes et des week-ends d’intégration. À cette occasion, les prétextes pour consommer abondamment de l’alcool se multiplient, le tout en banalisant sa nocivité. Témoignages.
Tantôt admiré, tantôt décrié, au cours de ses 60 ans de carrière, le cinéaste franco-suisse s’est éteint mardi 13 septembre à l’âge de 91 ans. Figure de la Nouvelle Vague, il laisse derrière lui plus de 100 films.