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Depuis fin janvier, les forêts au Chili brûlent. Pourtant, en été, les feux de forêt ne sont rien d’exceptionnel. Le pays est habitué à des milliers de feux par an, en général rapidement éteints par les brigades spécialisées. Ce qui est exceptionnel dans la situation actuelle, c’est que les feux ne sont plus contrôlables, explique Andrés Meza, ingénieur forestier et professeur en gestion des aires protégées a l’Université Catholique de Santiago au Chili.
Plus de 400.000 ha de forêt dans le centre-sud du pays ont déjà été engloutis par les flammes. À ce stade, les habitants des territoires concernés ne sont plus capables de faire face à ces feux. Les brigades de lutte contre les incendies de forêt du gouvernement central et des forces étrangères utilisent des avions et des hélicoptères. L’armée a pris contrôle de certaines régions concernées. 26 personnes ont perdu la vie dans les flammes – des civils, des membres de brigades et des pilotes d’hélicoptère. Andrés Meza était en première ligne dans la lutte contre les derniers feux extrêmes en 2017.
L'origine des feux de forêt au Chili
Plus de 500.000 ha de forêt ont été détruits en 2017, rapelle Patricio Pliscoff, professeur spécialisé dans les analyses de changement climatique sur la biodiversité à l’Université Catholique de Santiago de Chili. Il précise que presque tous les feux au Chili sont d’origine humaine. Ils peuvent être produits accidentellement par des engins agricoles, des feux mal éteints ou des câbles électriques mal isolés. Mais une grande partie des feux est aussi causée volontairement pour « nettoyer » des terres afin de les préparer à des plantations. Les médias parlent d’une vingtaine de personnes arrêtées, prétendument responsables du déclenchement des feux.
Chaleur, sécheresse et vent
Plusieurs facteurs défavorables sont responsables de ces feux gigantesques, expliquent les deux scientifiques. Le changement climatique cause actuellement des températures d’environ 40°C dans le centre-sud du pays, les températures les plus élevées jamais documentées au Chili. Avec une sécheresse extrême et un vent très fort, qui vient des Andes ils créent un scénario propice pour des feux catastrophiques. Les plantations de forêt offrent dans ces conditions le combustible parfait pour nourrir les flammes. Mais pourquoi les feux peuvent-ils s’étendre si rapidement dans ces plantations ?
La situation des forêts au Chili
« Les forêts naturelles ne sont presque jamais affectées par les feux de forêt », explique Andrés Meza. « Des arbres et arbustes d’âges différents protègent le sol de l’assèchement et permettent de garder de l’humidité dans la forêt. » Le Chili possède encore à peu près la même surface de forêts naturelles que la France. Mais 3,5 millions ha de forêts chiliennes sont des plantations industrielles pour l’exploitation du bois. Pour les rendre le plus rentable possible, des arbres à croissance rapide étaient importés.
Le pin et l’eucalyptus ne sont pas des espèces natives. Plantés en monoculture, ils offrent un combustible idéal. « Imaginez des énormes forêts où tous les arbres ont le même âge, le même code génétique. Ils sont donc affectés de la même manière par la sécheresse et des maladies », décrit Andrés Meza. Le bois d’eucalyptus contient en plus beaucoup d’huile. Une autre raison qui explique pourquoi cette espèce est très inflammable.
Une forte industrie du bois, un choix politique
Le pin et l’eucalyptus sont la base de l’industrie du bois au Chili. Elle représente aujourd’hui entre 2 et 3 % du PIB du pays, qui en est le principal exportateur. Une performance due à un choix politique fait en 1974, un an après le coup d’État militaire. A cette époque, le gouvernement du dictateur Augusto Pinochet a décidé de prendre une voie néolibérale pour l’économie au Chili. Il a fait passer le décret 701, explique Patricio Pliscoff. Les plantations à croissance rapide de pins et d'eucalyptus ont ainsi été subventionnées par l'État.
Comment ça peut changer ?
En tant que vice-président de Agrupación de Ingenieros Forestales por el Bosque Nativo, une association de chercheurs et ingénieurs de forêts, Andrés Meza s’engage pour des forêts naturelles et résistantes aux flammes. Il va intervenir dans les zones touchées une fois les feux contrôlés, pour voir comment les territoires peuvent être restaurés. La constitution actuelle du Chili, introduite par le régime de Pinochet, donne encore beaucoup d’influence à l’industrie du bois.
Un premier projet de nouvelle constitution aurait pu changer cela. Andrés Meza y était très impliqué pour proposer des nouvelles normes pour la protection des forêts naturelles. Le projet a été rejeté en septembre 2022. Un nouveau projet est en train d’être élaboré, l’association de Andrés Meza y participant également. Le nouveau président Gabriel Boric, en poste depuis 2022, est plus favorable aux questions écologiques et a compris la nécessité de réglementer les plantations, affirme Andrés Meza.
Mais l’industrie du bois reste un poids politique important dans le pays. « Maintenant c’est à nous, les scientifiques, d’insister sur l’importance d’un changement radical dans le modèle forestier au Chili. Une nouvelle Constitution de la République pourrait être la clé pour un modèle de développement forestier au Chili. »
Luise Mösle
Édité par Christina Genet
La lutte contre la corruption à l’ordre du jour
Au Parlement, les règles d’éthique sont en effet contrôlées par la Présidente et sont “souvent flexibles sur la transparence” selon Raphaël Kergueno de l’ONG Transparency International. De même, il existe un registre de transparence répertoriant les lobbyistes mais il ne concerne pas le Parlement. “Il n’est malheureusement obligatoire que pour la Commission” dénonce l’ONG.
Pour réformer l’institution, les députés européens ont déjà mis sur la table plusieurs mesures. On y trouve : l’obligation de l’inscription des lobbyistes au registre de transparence, une réforme du code de conduite, la mise en place d’une période de réserve à la fin des mandats parlementaires.... ainsi que la mesure phare : la création d’un organe indépendant d’éthique, un projet longtemps repoussé par le Parlement.
“Depuis qu’il y a des radars, les gens roulent moins vite !”
Ce sont les compétences de cet organe d’éthique qui divisent les élus européens. Les Verts (écologistes), par exemple, veulent un organe indépendant avec un fort pouvoir d’enquête et de sanction. Pour Philippe Lamberts, coprésident belge du groupe interrogé en conférence de presse, “l'organe a vocation à être un contre-pouvoir. Depuis qu’il y a des radars sur les autoroutes, les gens roulent moins vite. Avec la corruption, c’est la même chose !”. À droite, c’est dans les rangs du PPE (Parti Populaire Européen) que l’affaire bloque. Le groupe majoritaire conservateur, rejoignant les sociaux-démocrates, ne veut allouer qu’un pouvoir consultatif à ce gendarme de l’éthique. Dans les rangs de l’extrême-droite, qui a largement voté contre la résolution, les parlementaires dénoncent “l'hypocrisie” des groupes de gauche. Jean-Paul Garraud, du groupe Identité et Démocratie (ID, Identité et Démocratie), accuse ainsi le Parlement de vouloir “noyer le poisson dans l’eau et de faire diversion” en refusant une enquête parlementaire et en créant “un organe de plus qui ne servirait à rien”.
“C’est un enfumage”
Raphaël Kergueno, de l’ONG Transparency International, est pessimiste. “Malgré une réelle volonté de changement, le projet d’organe indépendant est un enfumage.” La Commission, qui a l’initiative législative, ne fera rien qui ira au-delà de la volonté du Parlement. Or, donnant raison aux groupes majoritaires, la résolution adoptée ce jeudi par les députés ne prévoit aucun pouvoir de sanction pour l’organisme européen.
Pourtant, il y a urgence. L’assemblée doit se réformer avant l’été. Passé cette date, la question de la corruption au sein des institutions européennes risquerait d’être au cœur de la campagne des élections de 2024. De quoi donner du grain à moudre aux extrêmes. Pour Raphaël Kergueno, “ce climat est dangereux, les forces anti-européennes s’emparent de cette histoire”.
Guillaume Colleoni et Célestin de Séguier
Le Parlement européen pousse les pays européens à faciliter l’accès au vote pour les citoyens européens installés dans un autre pays de l’UE. L’objectif : diminuer le taux d'abstention en vue des élections européennes de 2024. En effet, seulement 50 % ont exprimé leur voix en 2019.
Pour ce faire, les eurodéputés souhaitent, entre autres, que l’inscription sur les listes électorales soit immédiate pour les personnes qui déménagent dans un nouveau pays européen. Ils demandent également à ce que chaque citoyen puisse se procurer des informations sur ses droits électoraux dans sa langue. Ils veulent aussi inclure les personnes en situation de handicap notamment grâce à la mise à disposition dans les bureaux de votes de bulletins en braille, d’impression en grands caractères et la possibilité de communiquer en langue des signes. Ces propositions parlementaires doivent être adoptées à l’unanimité par le Conseil avant de devenir obligatoires. Une tâche qui s’annonce difficile d'après l’eurodéputé Damian Boeselager (les Verts, écologiste), “parce que nos dirigeants nationaux ne semblent pas trop s'en soucier”.
S’il peut contenir l’inflation, le redressement des taux directeurs risque d’être nuisible au développement de nouvelles énergies, selon les économistes. “Il faut arrêter d’augmenter les taux d'intérêt tous les trois mois. Les investisseurs ont du mal à anticiper et vont moins placer d’argent, y compris dans les énergies vertes”, précise Moïse Sidiropoulos.
Un sujet qui a bien occupé les eurodéputés. Pour eux, la BCE devrait s’atteler davantage à favoriser les investissements dans la transition écologique. Christine Lagarde n’a pas manqué de rappeler les prochains objectifs de la BCE dans ce domaine, notamment limiter les émissions des entreprises non financières avec une forte empreinte carbone, à partir de 2024.
Keziah Cretin et Clara Grouzis
La librairie Obscurae a ouvert le 8 février dernier, jour de la naissance de Jules Verne, l'auteur favori d’Antoine Gateau. Le gérant de la boutique spécialisée compte bien partager sa passion pour l’imaginaire à travers sa boutique.
Comme l’explique l’économiste Etienne Farvaque, professeur à l’université de Lille, la BCE ne dispose pas d’autre outil pour réguler l’économie de la zone euro. Mais “on peut reprocher à la BCE de s’y être prise trop tard. Par conséquent, la politique de redressement est trop brutale”, concède-t-il.
L’enjeu de la transition écologique
Moïse Sidiropoulos, cofondateur de l’Observatoire des politiques économiques en Europe (OPEE), s’inquiète aussi de l’impossibilité pour la BCE de s’adapter au marché économique de chaque pays. “Ces mesures vont avoir des effets fragilisants pour les États déjà dans des situations compliquées, cela va renforcer une asymétrie déjà existante”, explique-t-il.