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" Des problèmes de communication dans leurs démarches administratives "

Deux intervenantes de la Croix Rouge de Fribourg animent ce samedi la formation des futurs interprètes sur la journée. "Quand nous avons commencé le projet en 2012, Kehl était la première ville de l'Ortenau à se lancer. Aujourd'hui, elle fait partie d'un réseau de plusieurs villes et villages qui mettent en oeuvre ce concept", explique Claudia Mündel, du service de travail social communautaire de la ville de Kehl. Edgar Berg, du service social de l'église protestante, qui a lancé le projet avec elle, ajoute : "Une grande partie des habitants de Kehl a des origines étrangères et rencontre parfois des problèmes de communication avec les services sociaux ou dans les démarches administratives. Nous avons remarqué que très souvent les enfants, qui apprennent la langue du pays d‘accueil plus rapidement que leurs parents, sont obligés de faire les interprètes. Nous voulions leur venir en aide."

En effet, ce rôle de médiateur fait peser une énorme responsabilité sur les épaules des enfants : si leur traduction se fait dans le cadre d'une démarche administrative avec des conséquences négatives pour la famille, ils culpabilisent. Parfois, ils servent de traducteur entre un médecin et un parent gravement malade ou lors de rendez-vous chez le banquier. D'où l'idée de faire appel à des tiers comme interprètes bénévoles.

Le but de cette formation d'une journée est d'abord de sensibiliser les bénévoles au fonctionnement de l'interprétation, de la communication et de leur propre rôle. Ils sont aussi invités à orienter les gens vers les cours de langue : les interprètes donnent aux étrangers les contacts de lieux où ils peuvent apprendre l'allemand. " Nous encourageons aussi nos bénévoles à savoir refuser une mission pour laquelle ils ne se sentent pas à l'aise - s'ils connaissent personnellement les gens concernés ou si le sujet, qui peut parfois toucher des histoires de violence et d'abus, leur paraît trop lourd ", dit Edgar Berg.

Après cette journée de sensibilisation essentiellement centrée sur la pratique, leurs coordonnées figurent dans une base de données en ligne, accessible aux institutions partenaires du service : écoles, services sociaux et municipaux et cabinets de médecins.

Pour assurer la confidentialité, les bénévoles signent un accord leur imposant le secret professionnel.

Comment assurer la communication entre les institutions et les migrants tout juste arrivés dans le pays? La ville de Kehl a mis en place un système d'interprètes bénévoles, co-financé par d'autres organisations de l'Ortenau. Samedi 14 octobre, une quinzaine d'habitants a participé au séminaire d'initiation pour rejoindre le groupe d'interprètes.

Anna Mioara Valentina vient de Roumanie. Elle fait partie de la quinzaine de personnes réunies à Villa RiWa, le centre social du quartier Kreuzmatt, à Kehl. Toutes ont des origines très différentes : allemande, roumaine, française, bulgare, syrienne et même pakistanaise. Hommes, femmes, jeunes et plus âgés, de tous milieux professionnels, se retrouvent pour une journée de formation plutôt intense.

Crédits photos: Franziska Gromann

Alors, objectif atteint ? Le coût du repas, selon Sophie Fauroux, s'élève à moins d'un euro par personne. Hors main d'oeuvre, évidemment. La preuve qu'il est possible de se faire plaisir à petit prix à condition d'avoir envie de cuisiner. 

Kévin Brancaleoni

La préparation du repas dans les cuisines de la Résu.

Idrick Akhoun (à gauche) est le président de l'association Vrac Strasbourg. Le premier Vrac (Vers un Réseau d'Achat en Commun) est né près de Lyon fin 2013. Avec Justin, ils présentent le pain tunisien qu'ils ont préparé et fait cuire. 

Pour le ravitaillement en légumes frais et bio, les paniers de la ferme Riedoasis déposés dans des points de collecte permettent de s'assurer un arrivage régulier en produits sains et de saison. 

Sophie Fauroux est l'animatrice de la Résu (Rencontre, Écoute, Solidarité, Unité), une ancienne église protestante devenue lieu de vie du quartier. Elle y accueille plusieurs associations et s'occupait déjà des paniers de légumes de Riedoasis. Elle porte avec Jean-Pierre les gratins qui seront servis au cours du repas.

Utilisant ces produits, des bénévoles installés dans les locaux de l'association La Résu ont cuisiné un repas entier, servi gratuitement aux habitants du quartier préalablement inscrits. L'objectif ? Démontrer qu'on peut manger des plats sains et savoureux à très petit prix. 

Dans le Neuhof, des initiatives se mettent en place pour permettre à chacun d'améliorer son alimentation sans vider son porte-monnaie. Un repas gratuit était organisé mercredi 18 octobre pour présenter aux habitants intéressés les solutions s'offrant à eux.

Qui a dit que les bons produits sont forcément hors de prix ? Pas les Neuhofois en tout cas, grâce à deux systèmes de distribution innovants. L'association Vrac (Vers un Réseau d'Achat en Commun), spécialisée dans les grandes quantités, permet aux habitants du quartier de commander ensemble leurs huiles, farines, légumineuses... dans des conditionnements de grande taille, jusqu'à 25 kilos parfois, pour faire baisser le prix des denrées.

Véronique, 62 ans, 40 années de pratique : « Avant tout, ça me fait du bien. Après avoir combattu le cancer du sein, le yoga m’a aidé à sentir que partout dans mon corps, j’étais guérie. Le yoga, ça concerne toute l’unité de la personne. Je suis chrétienne, et j’ai une dimension chrétienne dans le yoga : accueillir mon corps comme créature, et d’essayer de le recevoir le mieux possible pour qu’il porte le plus de fruit possible après. »

 

Jacques, 68 ans, trois années de pratique : « C’est ma femme (Véronique ndlr.) qui m’a converti ! Spontanément, je n’y serai pas allé. Je suis raide, j’ai un genou un peu rouillé. Le yoga, ça me permet de domestiquer mon corps et mon mental. Le plus dur reste le mental. J’ai beaucoup de mal avec les exercices de recherche intérieure. J’ai un singe fou qui tourne dans ma tête. Pendant les exercices, il se calme un peu mais il revient très vite ! »

 

Josette, 86 ans, 15 années de pratique : « Le yoga me fait bouger et me permet de garder une bonne respiration. J’ai des troubles de l’équilibre, alors dans la salle, je m’installe toujours près du poteau. Il m'aide beaucoup. Quand je sors, je me sens plus détendue. Je fais de la gymnastique aussi. J’avoue que je préfère, c’est plus tonique. »

 

Françoise, 74 ans, dix années de pratique : « Grâce au yoga, j’ai appris à bien respirer. C’est idéal pour mon bien-être et pour mon dos. A la fin du cours, je suis toujours en pleine forme. Quand je suis fatiguée, j’utilise la respiration que j’ai apprise ici et ça m’aide à me sentir mieux. A mon âge et avec mon corps, je ne peux plus faire de gymnastique tonique. Alors que pour le yoga, il n'y a pas d'âge ! » 

 

Simon Cardona et Sophie Motte

 

 

Tous les mardis de 10h30 à 11h30, l’Escale, le centre socio-culturel de la Robertsau, accueille un cours de yoga pour adultes. Un horaire qu’affectionnent particulièrement les retraités du quartier. Un moyen de se ressourcer et de prendre soin de son corps.

Véronique et son mari, Jacques, tout comme Josette et Françoise apprécient chacun à leur manière ce cours hebdomadaire.

LEGENDE

Après plusieurs années passées à récolter les fonds nécessaires à leur voyage, neuf jeunes du Neuhof de 16 à 21 ans s'envoleront en fin de semaine pour Los Angeles. L'aboutissement d'une longue préparation pour réaliser leur «rêve américain». 

D'un coté, des jeunes impatients de partir, de l'autre, leurs parents, circonspects. Ce vendredi soir, à l'espace jeune du Centre socioculturel (CSC) du Neuhof, c'est l'ultime réunion. Celle qui permet de régler les derniers détails et de présenter le déroulé du voyage tant attendu à Los Angeles.

Mais lorsque Jamila Haddoum, responsable du service jeunesse du CSC, ouvre la réunion, elle commence d'abord par faire un point sur cette aventure. «Notre premier autofinancement, c'est en octobre 2014», rappelle t-elle. A cette époque, un petit groupe de six jeunes rêve de partir loin, mais cherche les moyens d'y parvenir. Jamila et Kenny Tanovan, deux animateurs du CSC, décident alors de les prendre sous leur aile et de les aider à trouver les fonds pour entreprendre leur voyage. Il faut dire que le centre a déjà accompagné deux projets comme celui-ci: un voyage au Canada et à New-York en 2010, et un autre à Miami et aux Bahamas en 2013.

«A plusieurs reprises on a failli lâcher»

Pendant trois ans, un groupe de neuf jeunes se construit, et se fédère autour des projets «d'autofinancement». Ils organisent régulièrement des événements comme des barbecues, des loto-bingo, ou des tournois de foot, mais effectuent aussi des services à la personne, comme du jardinage. Ces activités leur permettent de réunir 17 000 euros, sur les 25 000 que coûte le voyage. Le reste est récolté via des dons et la participation personnelle de chaque jeune, qui s'élève à 250 euros. 

Mais le chemin jusqu'à L.A. n'est pas un long fleuve tranquille. «On va pas mentir, à plusieurs reprise on a failli lâcher», se souvient Jamila. Elle et Kenny aident alors le groupe sur leur temps libre, en tant que bénévoles, et ont parfois du mal à faire face à la démotivation des jeunes. Certains d'entre eux abandonnent d'ailleurs l'aventure en cours de route, tandis que d'autres se greffent au projet. «On a dû prendre des décisions très difficiles», explique Jamila. «Il y avaient beaucoup de personnes interessées mais on a gardé ceux qui venaient le plus souvent, qui étaient les plus motivés.»

Ibrahim, Nacer, Lydia, Camellia, Ryan, Souhaïla, Soraya, Ali, Carla, et leurs quatre accompagnants s'envoleront pour la Californie le 20 octobre. Les Neuhofois ont vu les choses en grand: ils occuperont une villa à Los Angeles, et passeront quelques jours à Las Vegas à la fin de leur séjour, avant de rentrer en Alsace. Jamila se veut rassurante pour les parents: «C'est pas parce que vos enfants sont majeurs qu'ils seront autorisés à sortir seuls. On sortira toujours tous ensemble.»

Mais du coté des parents, on s'inquiète quand même un peu. On pose des questions sur la logistique: l'heure du départ, les assurances... «C'est un peu l'inconnu quand même, explique un papa. Et puis 15 jours c'est trop long. Dix c'est bien. On les aura sur Facebook mais on est un peu inquiets quand même.» 

Du côté des jeunes en revanche, pas d'inquiétude particulière. C'est l'impatience qui domine, et l'envie de voir Hollywood Boulevard fait déjà briller des étoiles dans leurs yeux. 

Anne MELLIER

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