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Dans l’ancien périmètre du Port autonome de Strasbourg, quelques immeubles sont encore occupés par des habitants. Plus pour très longtemps, car la Ville souhaite les démolir pour réaménager le quartier.
Jean-Pierre Haessig, Robert Peter et Valérie Wild habitent dans des immeubles éparpillés sur d’anciens terrains du Port autonome de Strasbourg. Ils ont aussi comme propriétaire leur employeur, le Port autonome, ou l’ancienne Coop. Mais depuis 2013, la Ville a entrepris de réaménager la rue du Péage, qui se situe à hauteur de la rue du Port-du-Rhin, au nord, et de la route nationale 4, au sud. Le projet consiste à transférer la circulation de la route du Petit-Rhin vers la rue du Péage. De ce fait, la plupart des habitations vont être rasées et leurs occupants relogés.
Ancienne zone portuaire aux fonctions de glacis militaires, le Heyritz s'est radicalement transformé depuis les années 1990. Au sud de l'hôpital civil, entre le bassin de la Porte de l'hôpital et la N4 (E52), il révèle son nouveau visage depuis 2013, après un grand projet de réaménagement. Si le nouveau quartier du Heyritz est visible aux yeux des promeneurs, le vieux, beaucoup plus discret, vit toujours.
© Juliette Vilrobe
Наши соседи - русские немцы
Они живут в нескольких километрах от Страсбурга : в Келе, Ларe или Оффенбурге, но их история мало известна. История, которая началась два века назад в Баден-Вюртемберге и в Пруссии. По приглашению императрицы Екатерины II миллионы немцев покидают свою Родину, чтобы работать на благо Российской империи и развивать её экономику. Многие поселяются на берегах Волги и Чёрного моря и мирно там живут около столетия.
Вторая мировая война нарушает их быт. Советские граждане с немецкими корнями беспокоят руководство страны. В один день Сталин депортирует сотни тысяч мужчин и женщин, детей и стариков. Леса Сибири и казахские степи становятся их новым домом. Начинается долгое изгнание, которое будет длиться пятьдесят лет.
Только после развала Советского Союза русские немцы смогли, наконец, вернуться на землю своих предков. По другую сторону Рейна действует принцип права крови : те, чьи предки были немцами, смогли попросить немецкое гражданство, чтобы эмигрировать в Германию. Через две сотни лет семьи русских немцев возвращаются в Баден-Вюртемберг.
Ольга Патапенка и Нина Готлебер встретились с этим сообществом, которое находится между двумя культурами.
Ольга Патапенка и Нина Готлебер
70 % des synagogues et des cimetières israélites du pays se trouvent en Alsace. Depuis le Moyen-Âge et jusqu’à la Seconde guerre mondiale, c’est à la campagne que vivait une grande partie de la communauté juive. Aujourd’hui, les traces de cette histoire tendent à disparaître.
Reportage d’Arnaud Richard et de Julia Gnann
Dans le cadre de l'exposition « Laboratoire d'Europe », la médiathèque Sud a choisi d'explorer la fin du XIXe siècle et l'entre-deux guerres, dans la commune à travers une exposition de cartes postales de la « Belle époque ». Issues des archives municipales et des fonds des associations locales, elles font la part belle aux loisirs comme le sport, la musique ou la restauration. Jusqu'en 1918, Illkirch-Graffenstaden est un territoire allemand, mais le français est toujours pratiqué. Conjuguée à la forte activité industrielle (SACM, ferronneries...), cette double identité va accoucher d'une étonnante vitalité. « Mes ancêtres sont venus de l'Est de l'Allemagne pour travailler ici, relate Véronique de Robert, responsable de l'exposition. La région était alors très attractive. »
Les sociétés de gymnastique essaiment. La première, dont les membres forment une pyramide sur une carte postale, est créée en 1868. Plusieurs naissent dans les décennies suivantes. Toujours promptes à enchaîner les figures lors des fêtes, elles jouent un grand rôle dans la cohésion sociale. Le basket-ball trouve aussi sa place, avec quelques photographies de la SIG (Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden) à ses débuts, en 1928, lorsqu'elle s'appelait encore Sportive d'Illkirch-Graffenstaden.
Mais c'est surtout le nombre de débits de boisson qui surprend. Les légions d'ouvriers leur offraient une fidèle clientèle. « Au Cerf, c'était un sacré grabuge, raconte Véronique de Robert. Les bagarres éclataient souvent et finissaient dans l'Ill. » Le restaurant Waldhorn était situé à même le quai, et certains clients venaient de Strasbourg en bateau pour y manger. Les établissements avaient toujours d'autres activités en parallèle. L'un faisait blanchisserie, l'autre tailleur de limes. A l'instar du restaurant Tankstelle, avenue de Strasbourg, certains ont encore pignon sur rue. Beaucoup ont néanmoins fermé pour des raisons sanitaires : « Les toilettes étaient à l'extérieur, ce qui était devenu contraire à la réglementation. » Et se sont transformés : un restaurant se tenait à l'emplacement actuel du Crédit Mutuel. Un autre abrite aujourd'hui un cabinet de radiologie.
Le paternalisme industriel a favorisé l'émergence des sociétés de musique. La SACM en avait une, la Vulcania, devenue harmonie en 1895. Elle avait également sa chorale, aujourd'hui nommée « Chœur de l'Ill ». « L'usine était présente dans la vie quotidienne des gens, explique Véronique de Robert. Y compris dans leur temps libre. » Le curé dirigeait de son côté une fanfare, « l'Union ». « Les gens avaient le sens de la fête, conclut Véronique de Robert. La joie de vivre régnait malgré la difficulté du labeur à l'usine. »
Thomas Porcheron
Illkirch, Belle époque, médiathèque sud, jusqu'au 10 novembre.
Crédit: Cuej/ Ferdinand Moeck
Trois fois par semaine, la médiathèque du Neuhof propose une formation individuelle au numérique. Mustapha El Yassiri, qui anime la session, aide les personnes à se familiariser avec le web et les accompagne aussi dans leur démarches sur Internet, qui peuvent constituer un obstacle dans leur recherche de travail.
Dans une salle de la médiathèque du Neuhof, Mustapha El Yassiri attend les deux inscrites pour la formation. Entre-temps, l’enseignant du cours essaie de résoudre un problème avec Internet qui ne marche pas.
Mustapha El Yassiri donne des formations numériques depuis 2006 dans les médiathèques de Strasbourg. Avec ses collègues, il a créé un guide numérique « l@ppli », qui aide à se familiariser à l’usage du web. Pendant la formation, il explique aux participants comment protéger ses données personnelles, rédiger un CV ou des lettres de motivation, voire écrire un mail. « Je montre comment faire et après il faut le réaliser ici et à la maison. C’est une formation », résume-t-il.
Lorsqu’il téléphone, ce mardi, pour savoir pourquoi Internet ne fonctionne pas, les deux inscrites du jour, Nina Gvantsa Davitachvili et sa mère Dali Gamreklidze, sont déjà entrées dans la salle, pour se trouver face à des ordinateurs n'affichant rien d’autre qu’un message d'erreur. Ça ne les empêche pas de poser des questions sur l’usage de l'engin et d’exposer leurs difficultés face au numérique.
Difficultés face au numérique
« Nous avons beaucoup de choses à comprendre », raconte Dali Gamreklidze en s’excusant presque. « Pour tous les problèmes, il faut quelqu'un qui nous aide », dit-elle en regardant Mustapha El Yassiri. Depuis début septembre, les deux femmes viennent à cette formation proposée plusieurs fois par semaine gratuitement dans différentes médiathèques à Strasbourg.
A 72 ans, Dali Gamreklidze veut au moins essayer d’écrire et de recevoir des mails. « Nous avons beaucoup d’intérêt, beaucoup de volonté. » Pour sa fille Nina Gvantsa Davitachvili, elle-même peintre, utiliser Internet est vital.
Née en 1967 à Tbilissi, capitale de la Géorgie, Nina y avait un poste comme professeure en sein de l’Académie des Arts avant de venir en France avec sa mère Dali il y a 18 ans. Mais le rêve de poursuivre son ancien travail comme peintre et professeure ne s'est pas réalisé. Après des expositions à Paris et dans l’Hôtel de Ville de Strasbourg ainsi qu’un CDD à l’Académie des Beaux-Arts de Strasbourg entre 2011 et 2012, Nina Gvantsa Davitachvili fait partie des 24% des gens au chômage dans le quartier du Neuhof.
Afin d’être plus visible, elle a créé sa propre entreprise et en assure la promotion sur Internet. Mais elle ne gagne pas d’argent. La formation, c'est aussi un moyen de lutter contre l’isolement. « Je veux rencontrer des gens. C’est comme ça que l’intégration fonctionne, non ? », s'interroge Nina Gvantsa Davitachvili.
Internet: l'impératif de nos jours
Pour des gens comme Nina Gvantsa Davitachvili, cette formation proposée est l'un des rares moyens d'apprendre à s’orienter sur le web. Une compétence aujourd'hui incontournable. « S’inscrire ou se réinscrire, comme demandeur d’emploi. Effectuez votre inscription directement en ligne avec Pôle emploi », peut-on notamment lire sur le site de pôle emploi.
La formation numérique se déroule sous forme théorique ce mardi 17 octobre: après deux heures de session, les ordinateurs ne marchent toujours pas. Mustapha El Yassiri donne rendez-vous à Nina Gvantsa Davitachvili et sa mère Dali Gamreklidze la semaine prochaine pour continuer leur formation.
Ferdinand Moeck