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Le 27 août 1944, Clermont-Ferrand est libérée. Quelques mois plus tard, Gabriel Maugain, doyen honoraire de la faculté des lettres de Strasbourg, met des mots sur ses émotions, publiés dans le recueil Mémorial des années 1939-1945 (Les belles lettres, 1947).

Place de Jaude, la foule attend les troupes libérant Clermont-Ferrand.

Place de Jaude, la foule attend les troupes libérant Clermont-Ferrand.

Retrouver sa famille

A la Libération de la France succède celle des camps de concentration en Allemagne, de janvier à juin 1945. Certains déportés strasbourgeois libérés préviennent par courrier de leur retour prochain et tentent d'informer au mieux du sort de tous. Georges Straka était lecteur à la faculté des lettres de Strasbourg. Raflé le 25 novembre 1943 et déporté à Buchenwald, il écrit en avril 1945 au doyen pour annoncer la libération du camp et donner des nouvelles des quelques professeurs et étudiants qui s'y trouvent.

Le télégramme de Georges Straka au doyen de la faculté de lettres.

Mais les informations sont parcellaires et de nombreuses personnes restent encore sans nouvelles de leurs proches. La guerre a dispersé certaines familles. De Montignac, en Dordogne, la mère de Gaston Mariotte écrit au recteur d'université de Strasbourg le 13 avril 1945.

La lettre de Mme Mariotte au recteur.

Le retour à Strasbourg

Avec la Libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, le retour de tous ceux qui s'étaient exilés devient possible. Ils découvrent une ville bombardée, leur appartement parfois vidé, les difficultés du ravitaillement, l'essence encore rare.
Ils retrouvent ceux qui sont restés en Alsace, avec lesquels il faut réapprendre à vivre. Pierre Feuerstein se souvient de la joie qu'il a ressentie, mais aussi de l'incompréhension à laquelle il a été confronté.

Pierre Feuerstein raconte les problèmes de communication après la Libération entre ceux revenus de la France de l’intérieur et ceux restés en Alsace.

Rétroviseur

Comment les témoins appréhendent-ils cette période aujourd'hui ?
Paul-Antoine Joanny et Jean Salomon ont fait des études de pharmacie. Le premier, Clermontois, à l'Université de Clermont-Ferrand. Le second, Strasbourgeois, à l'Université de Strasbourg repliée à Clermont. Les deux étudiants se lient d'amitié, Jean Salomon est hébergé par la famille Joanny. A la Libération, Paul suit Jean pour terminer ses études à Strasbourg et s'installe provisoirement chez les Salomon. Puis Jean épouse la sœur de Paul.
Regards croisés, recueillis à Clermont-Ferrand, la ville où ils vivent aujourd'hui, à 89 ans.

Devenus beaux-frères, Paul-Antoine Joanny et Jean Salomon n’évoquent pas cette période avec les mêmes mots.

Pour faire face à tous ces sentiments, l'écriture est souvent libératrice. Jean Salomon a posé sur le papier ses mots il y a quelques années. Il nous les lit aujourd'hui.

Jean Salomon a d’abord été ouvrier agricole en Auvergne avant d’entrer dans la Résistance.

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