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Vincent Cabaret au châlet de la Croix Rouge au marché de Noël de Haguenau. Crédit : Arthur BLANC
Il est jeune et pourtant, Vincent Cabaret a déjà des responsabilités à la Croix Rouge. A 21 ans, cet apprenti dans la métallerie originaire de Bischwiller est directeur adjoint de l’unité locale de Haguenau. Une ascension rapide qui n’effraie pas le bénévole.
Son histoire d’amour avec le secourisme a débuté sur un coup de tête. « En 2014, il y avait le forum des associations à Haguenau et j’allais faire la promotion de mon club de badminton », explique Vincent Cabaret. La suite ? Il s’attarde sur le stand de la Croix Rouge. Quelques jours plus tard, il prend rendez-vous pour intégrer l’association.
L’engagement associatif est une affaire familiale chez les Cabaret. « Avec mon père, on a souvent été dans des associations. Il a commencé aux alentours de 2004-2005 en tant qu'entraîneur d’une section sportive de tir à la carabine. J’ai fait deux ans avec lui. Un jour, j’ai lancé l’idée à la maison d’aller faire du badminton et ça a plu. Tout le monde s’est inscrit. Alors, avec mon père, on a commencé des formations d’entraîneur de badminton. » Le secourisme a toujours trotté dans un coin de sa tête. « Quel gamin à 5 ans n’a jamais fantasmé devant un camion rouge et des gyrophares ? » Découragé par les exigences physiques du métier de pompier - « j’ai quelques kilos en trop » - Vincent Cabaret se tournera finalement vers le bénévolat. « Il fallait que je me motive et que je fasse pas mal de sacrifices. La Croix Rouge était un bon compromis. »
Le bénévole affiche rapidement ses ambitions au sein de l’unité locale de Haguenau. « Très tôt quand je suis arrivé, j’ai mis mon nez dans ce qu’il se passe dans la vie courante. » Son investissement est payant : il est nommé responsable du matériel, huit mois seulement après son entrée à la Croix Rouge.
L’ascension ne s’arrête pas là. « Le directeur vient me voir un soir puisque son adjoint était parti pour des raisons professionnelles. Il me prend à part au bureau et me dit qu’il a besoin d’un adjoint et qu’il pense à moi. » Vincent Cabaret accepte le poste sans hésiter. Cette année, il a appris le rôle de chef d’équipe, à Modane (le centre national de formation de la Croix Rouge). Le directeur de l’unité de Haguenau quittera prochainement ses fonctions. Un nouveau tremplin ? Certainement pas. « Mine de rien, je fais toujours partie des plus jeunes de l’association. Je manque encore un peu d’expérience pour devenir directeur », analyse Vincent Cabaret, lucide. Une trajectoire à laquelle il n’était pas forcément destiné. Il l’avoue sans sourciller : « J’ai toujours été légèrement fainéant, à me rapprocher de la solution de facilité ». Le « baobab géant » qu’il avait dans la main est désormais déraciné grâce à la Croix Rouge, de même que sa tendance à s’exiler devant les écrans.
Cela fait trois ans maintenant qu’il jongle entre plusieurs casquettes. Outre ses activités à la Croix Rouge, il est apprenti dans le domaine de la métallerie. Un travail qui s’ajoute à la vingtaine d’heures hebdomadaires que lui demande l’association. « Je n’ai pas eu de week-end depuis septembre, confie le bénévole. C’est raisonnable dans le sens où je n’en suis pas encore au point d’avoir mis un sac de couchage à l’unité locale. » Sur le marché de Noël de Haguenau, avec la jovialité qui le caractérise, il distribue des vins chauds et du jus de pomme avec d’autres bénévoles. Il est déjà reconnu dans le secteur. Des jeunes de son club de badminton s’arrêtent au stand pour lui offrir des cadeaux. Ça se taquine et ça prévoit le planning de la soirée, Vincent est toujours jeune après tout.
C’est la vie familiale qui fait les frais de ce rythme effréné - d’ici le mois de mars, Vincent devrait quitter le domicile parental. « Chez moi, il y a quand même un peu de sacrifices. Actuellement, c’est un peu la guerre avec mes parents. Il y a la vie de la maison à gérer à côté, ne serait-ce que pour s’occuper du jardin ou des animaux. »
Arthur BLANC
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