La Roumanie, un des pays les plus pauvres de l’Union Européenne, doit relever de nombreux défis.
Celui de l’environnement d’abord. Depuis que la Chine a fermé ses portes aux déchets du monde entier en janvier 2021, une partie d’entre eux atterrit en Roumanie. Des cimenteries comme celle de Fieni, utilisent des déchets pour alimenter l’usine et produire du ciment au prix d’une pollution affectant toute la ville.
Dans l’Ouest de la Roumanie, le lac de décantation d’une mine de cuivre ouverte à l’époque communiste a englouti le village de Geamăna. Ce lac, plein de résidus miniers toxiques, ne cesse de croître et de menacer l’existence de ceux qui vivent encore sur ses rives. Pourtant, dans la même vallée, à Rosia Montana, les écologistes ont gagné une bataille contre l’ouverture d’une mine d’or à ciel ouvert. Mais la victoire a un prix. Sans activité minière, quel avenir pour la région ?
Défis dans les domaines de la santé et l’éducation : Le pays compte une faculté de médecine réputée à Cluj. Elle attire des étudiants de toute l’Europe. Mais les diplômés quittent le pays pour exercer dans d’autres pays de l’Union Européenne. Dans les campagnes, où les médecins vieillissent et peinent à être remplacés, il est de plus en plus difficile de se faire soigner.
La communauté des Roms de Roumanie continue de souffrir de la pauvreté et de la discrimination. Près de Cluj Napoca, 1600 d’entre eux habitent dans un bidonville adossé à la décharge de Pata-Rat. Des enfants, pour la moitié d’entre eux. Les emmener sur les chemins de l’école est un combat de tous les jours.
Autre défi, raviver la mémoire de la Shoah. En 1941, 13000 juifs ont été assassinés par l’armée Roumaine dans la ville de Lasi. Un drame peu connu des Roumains qui a longtemps été absent de l’histoire officielle du pays. En 2021, une loi qui rend obligatoire l’enseignement de la Shoah au lycée a été votée.
Le pays doit également faire face à l’accueil des réfugiés ukrainiens : L’actuelle guerre déclenchée par la Russie a forcé des dizaines de milliers de personnes à s’installer en Roumanie voisine. Chacun essaie de reconstruire un semblant de vie en attendant la fin des combats.
Les étudiants en spécialité "télévision" du CUEJ se sont rendus sur place pour vous raconter.
C’est un des endroits les plus toxiques au monde – et pourtant, y vivent encore des gens. Dans les montages Apuseni en Roumanie, le lac de décantation d’une mine de cuivre a englouti le village de Geamăna. Et ce lac pollué ne cesse de croître – une catastrophe écologique ainsi qu’un drame pour les derniers habitants qui assistent impuissants à la disparition de leur village.
Dans la même vallée, à Roşia Montană, une catastrophe similaire aurait pu se reproduire. Ce village, où se trouvent les plus grandes réserves d’or et d’argent d’Europe, a failli été dévoré par un projet minier de grande envergure. C’est grâce à la mobilisation de la société civile que Roşia Montană a été sauvé. Mais sans activité minière, quel avenir pour la région ?
Pauline Sachs, Louise Schöneshöfer
Plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début du conflit. La Roumanie est le deuxième pays d'accueil en Europe avec un million de réfugiés.
Alors que le conflit en Ukraine s'installe dans le temps, ces réfugiés n'ont pas d'autre choix que de se projeter dans un pays qui n'est pas le leur. Comment se loger ou encore trouver du travail, dans un pays, où la langue est inconnue ? Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ?
Une vie en pointillée, des femmes et enfants tenus en haleine par la guerre en Ukraine...
Laurine Jeanson, Lucile Marcon, Camille Plaisant, Loïc Gorgibus et Quentin Gilles sont allés à leur rencontre, à Constanta, aux bords de la mer Noire. Et à Cluj-Napoca, principale ville d'accueil de ces réfugiés en Roumanie.
Quentin Gilles, Loïc Gorgibus, Laurine Jeanson, Lucile Marcon, Camille Plaisant
À Cluj, la faculté de médecine est réputée au-delà des frontières de la Roumanie. Avec des cours totalement en français et pas de concours d’entrée, la faculté attire plus de 1000 étudiants français. Paradoxe : le pays fait face à un manque criant de médecins généralistes, et c’est souvent les campagnes qui en pâtissent le plus. En Roumanie, c’est 1/4 des communes qui n’ont pas de docteurs. Certains patients sont obligés de faire plus de 15 kilomètres pour trouver un medecin. Et pour les docteurs qui décident de s’installer dans les campagnes, les conditions ne sont pas simples : un nombre de patients importants et l’impossibilité de prendre sa retraite.
Maryline Boudot, Paulina Flad, Valentine Heitz, Clara Pierré
200 000 Juifs ont été exterminés en Roumanie par le régime d’Antonescu pendant la seconde guerre mondiale. Des crimes longtemps occultés mais depuis le début des années 2000, le gouvernement entreprend un lent travail de mémoire pour mettre la lumière sur cette page sombre de l’histoire. Un pas en avant pour raviver la mémoire de la Shoah sous fond de montée de l’extrême-droite roumaine.
Alexis Cécilia-Joseph, Cindel Duquesnois, Septia Khairunnisa
Ils constituent la plus importante minorité d’Europe. Les roms habitent pour une majeure partie d’entre eux dans les pays de l’est, et notamment en Roumanie.
A quelques km de Cluj Napoca, ils sont 1600 à vivre dans la décharge de pata-rat Plus de la moitié sont des enfants.
Pour eux, aller à l’école est un combat de tous les jours. Cet accès à l’éducation constitue l’une des seules porte de sortie du bidonville pour les plus jeunes. C’est cette émancipation qui peut leur permettre de construire un avenir.
Claire Blondiaux, Elise Coussemacq, Adrien Fuzellier, Mathilde Iehl
La plus ancienne cimenterie de Roumanie fait vivre et mourir les habitants de Fieni.
Pneus, déchets pétroliers, huiles usagées, déchets ménagers triés… Sous prétexte d’économie circulaire, le groupe Heidelbergcement brûle, depuis 2006, des déchets en tout genre pour alimenter l’usine et produire son ciment.
Tous les jours, des sacs de ciment sortent de l’usine mais ce ne sont pas les seuls… La fumée qui s’échappe de la forteresse pollue toute la ville.
Les habitants voient leurs fleurs et leurs poumons dépérir. Pourtant peu se mobilisent face à l’inertie des autorités et les pressions de la cimenterie.
Buket Bagci, Manon Martel, Marie Petitjean, Amandine Poncet