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Avec 272 222 habitants, Strasbourg est actuellement la septième ville la plus peuplée de France. Mais sa place est menacée par Montpellier et ses 264 538 habitants, une ville au dynamisme démographique bien supérieur. À moins de deux mois des élections municipales le débat sur l'attractivité de la capitale alsacienne est relancé.

La population strasbourgeoise continue d'augmenter mais à un rythme bien plus faible que celle de Montpellier. Dans quelques années Strasbourg pourrait perdre son statut de septième ville la plus peuplée de France, une place symbolique mais aussi un indicateur de l'attractivité d'une grande ville. Selon les derniers chiffres de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), la croissance de la population est de 0,3 % par an ces dix dernières années dans la capitale alsacienne, contre 1,2 % par an pour la ville de Montpellier.

Montpellier rattrape Strasbourg | ©Julien Ricotta

Pour Yonas Echete, responsable campus des jeunes UMP du Bas-Rhin, cette situation est inquiétante. « La Communauté Urbaine de Strasbourg n'a pas perdu de population. De plus en plus de gens sont davantage attirés par l'agglomération que par Strasbourg même. » Pour le jeune militant, la ville ne parvient plus à séduire de nouveaux arrivants. « Il y a bien une raison : c'est un problème d'attractivité. Strasbourg n'est pas à la hauteur de sa réputation. Je veux une ville rayonnante, digne de son statut de capitale européenne. »

La capitale alsacienne est le siège du Parlement européen ou encore du Conseil de l'Europe. Selon une étude du cabinet EDR publiée en 2011, les institutions européennes emploient 11 234 personnes sur le territoire de la CUS et de Kehl, dont une grosse partie sur Strasbourg. Leur présence est un élément important de l'économie et de l'attractivité de la ville.

Une image à changer

Mais la capitale européenne souffre d'un réel déficit d'image comme le reconnaît Ada Reichhart, responsable fédérale des jeunes socialistes du Bas-Rhin et colistière du maire sortant Roland Ries (Parti Socialiste). « Nous nous efforçons de faire changer l'image de Strasbourg et de faire en sorte que la ville bouge. Strasbourg est beaucoup plus accessible depuis l'arrivée du TGV et de nombreux Parisiens peuvent venir visiter notre ville.»

Elle insiste également sur les mesures mises en place lors du dernier mandat du maire socialiste. « On a aussi ouvert les bars plus tard, et la vie culturellle peut compter sur d'importants festivals comme les Artefacts ou encore les Ososphères. Les gens commencent à comprendre qu'il se passe beaucoup de choses à Strasbourg et que ça vaut le coup de venir. »

Une université prestigieuse

Et Strasbourg attire du monde grâce à son secteur de l'éducation. La ville s'appuye principalement sur ses établissements d'enseignement supérieur, parmi les plus dynamiques en France. L'université de Strasbourg accueille chaque année plus de 44 000 étudiants et rayonne hors des frontières hexagonales. Elle a même remporté deux prix Nobel, un de médecine en 2011 et un de chimie en 2013. Le dernier en date est celui du chercheur en chimie Martin Kamplus, professeur à l'Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires de Strasbourg.

De plus l'université peut s'enorgueillir d'être classée à la 97ème place des meilleurs établissements d'enseignement supérieur au monde dans le prestigieux classement de Shanghai. Un gros atout selon Robert Morel, de l'INSEE. « Si je me fie à une population comptée à part dans nos statistiques, à savoir les étudiants, qui sont très nombreux à Strasbourg, la ville est encore très attractive. Le dynamisme démographique n'est qu'un élément de l'attractivité d'une ville. Il faut aussi prendre en compte les données économiques, comme le nombre d'entreprises étrangères présentes. »

L'Alsace, cinquième région pour les investissements étrangers

Sur ce point Strasbourg bénéficie d'un réel pouvoir d'attraction. La ville abrite des entreprises du monde entier, attirées par l'attractivité de l'Alsace. Selon l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), la région est la cinquième en France pour les investissements directs étrangers.

Et dans une étude du cabinet Ernst et Young présentée lors des vœux du maire Roland Ries, Strasbourg est même la troisème ville de région en termes « d'attractivité réelle », derrière Lyon et Toulouse. Si la capitale alsacienne n'est que la septième ville la plus peuplée de France, elle conserve un réel pouvoir d'attraction.

Julien Ricotta

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