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Jérôme-Olivier Delb rappelle aussi que redécorer le palais s’inscrit dans l’histoire des différents présidents de la République. «Pompidou avait aménagé le salon Paulin. Mitterrand avait fait percer toutes les fenêtres de la salle des fêtes car il n’y en avait pas avant. Tous ont apporté quelque chose à l’Élysée, et tous ont reçu des critiques.»

Est-ce que c’était mieux avant ? Non, tient à souligner l’architecte : «Pour le choix de la couleur, chacun voit midi à sa porte : pour moi, cette salle ampoulée et rococo était horrible ! On aurait dit un bordel ! Quand j’y suis allé, on y étouffait, c’était sombre, car la lumière est absorbée par le rouge. Alors que maintenant, le gris la réfléchit : ça se voit sur les photos...» 

Pendant 130 ans, cette salle aura accueilli des visites et des réceptions tout de rouge vêtue. C’est fini désormais : place au gris de la modernité. Bien qu’il reste possible de la revoir comme à l’origine… sur le petit écran. Mystère à l’Élysée, avec Clémentine Célarié, a été en partie filmé dans cette salle des fêtes. Quelques mois avant sa rénovation.

Vincent Ballester

Jérôme-Olivier Delb, architecte, ne comprend pas les critiques adressées à cette nouvelle décoration. «Je suis toujours méfiant envers l’avis populaire : si on l’avait écouté, on n’aurait pas de tour Eiffel ou de pyramide du Louvre. Rénover ce salon, ce n‘est pas de la mégalomanie, ce n’est pas un caprice ! L’Élysée n’a pas été ravagé !»

«C’est le fruit d’une réflexion globale avec les architectes du patrimoine» poursuit-il. «C’est un marché public, avec une architecte recrutée sur concours, avec des artisans qui interviennent sur tous les grands monuments nationaux. Il s’agit de préserver le patrimoine : on a retiré les tapisseries des Gobelins pour les restaurer. Elles étaient là depuis un siècle, elles risquaient de se déchirer.»

 

 

L’écrivaine de 35 ans a clos son histoire. Désormais elle la réécrit «pour les tout petits» avec le niveau de langage adapté. Au risque, à force de réécrire, de s’ennuyer ? «On a des projets en parallèle, on travaille avec des écoles et il faut assurer le lien avec les enseignants. Avec tous ces projets, c’est toujours sympa d’embrayer sur autre chose, ça nous permet de faire une pause dans l’univers de l’histoire», assure-t-elle.

Pour développer les projets, Epopia a presque bouclé une levée de fonds d’1,5 million d’euros auprès de fonds d’investissements, business angels et entreprises. Objectif : internationaliser le concept. «La Belgique cette année, on espère le Canada début 2020, et fin 2020 être prêts à nous lancer dans une nouvelle langue», ajoute Rémy Perla, qui vise le million de chiffre d’affaires cette année. D’ici-là, une quatrième histoire est en préparation pour septembre et décembre. L’univers des pirates ou le space opera à la Star Wars retiennent particulièrement l’attention de l’entrepreneur.

Camille Wong

Lydie Rott, 35 ans, écrit Ma Réserve naturelle. /Camille Wong

Des «écrivains» chefs de projets

«Chez nous, un écrivain va être malheureux», tranche Rémy Perla, le CEO. «Les rédacteurs doivent bien sur avoir une bonne plume et un bon style, mais ce n’est qu’une compétence parmi d’autres. Il faut être analytique, et avoir les connaissances suffisantes pour avoir des histoires qui ont de la valeur, qui sont “vraies”», poursuit-il. C’est le cas de Franck mais aussi de Lydie Rott, détentrice d’un master de biologie et en charge de Ma réserve naturelle. Dans cette histoire, Célestine, après avoir bu une potion, se transforme progressivement en éléphant.

 

 

Corentin Mager, 37 ans, s’occupe de l’illustration. /Camille Wong

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