Titre reportage

/ Mathilde Delvigne

L'agriculture ne suffit plus toujours pour gagner sa vie. Gîtes et production d'électricité permettent de générer un revenu secondaire. Exemples en Italie, pionnière de l'agrotourisme et en Allemagne, promoteur d'énergies vertes.

Ils sauvent leur ferme grâce aux touristes

En Emilie-Romagne, terre du jambon de Parme et du parmesan, les agriculteurs misent sur le tourisme pour diversifier leurs sources de revenu. Chambres d'hôtes et dégustations séduisent une clientèle étrangère et assurent les fins de mois des producteurs.

Charlène Personnaz, en Emilie-Romagne en Italie

Biogaz, l'énergie qui s'empare des champs

Depuis sa sortie du nucléaire, l’Allemagne cherche à diversifier son mix énergétique. Le gouvernement fait la promotion des énergies renouvelables et encourage les agriculteurs à se lancer dans la production de biogaz. C’est le pari qu’à fait Dirk Peters, céréaliers dans la région du Brandebourg.

Lucie Duboua-Lorsch, Sarah Hofmeier, Christina Molle, en Allemagne de l'Est

En Allemagne, des agriculteurs dorés au soleil

En Bade-Wurtemberg, la majorité des agriculteurs ont choisi de se diversifier dans le domaine de l’énergie renouvelable. A tel point que pour certains d’entre eux, la première source de revenus n’est plus l’agriculture.

Il n’est pas rare, dans les campagnes allemandes, de voir des panneaux photovoltaïques sur le toit des fermes. Depuis 15 ans, les agriculteurs du pays se sont massivement tournés vers les énergies renouvelables pour compléter leurs revenus. Dans le Bade-Wurtemberg, dans le sud de l’Allemagne, pas moins de 60 % des exploitants ont aujourd’hui fait ce choix.

Eleveur laitier à Eutingen, à une cinquantaine de kilomètres de Stuttgart, Winfried Vees, 57 ans, a installé dès 2004 une usine de méthanisation de déchets sur son terrain. Une manière de compenser la perte de revenus dus à la baisse des prix du lait. Deux ans après, il est allé plus loin, en posant sur les toits de sa maison et de son étable des panneaux photovoltaïques, abandonnant la production de lait.

Winfried Vees, agriculteur, devant ses panneaux solaires. / Winfried Vees

« Nous étions très peu à faire ce choix, se souvient-il. Mais je voulais prouver que le photovoltaïque était rentable. » Nouvelle étape en 2012, financée pour moitié par sa commune : la création d’une ferme solaire. Il s’équipe ainsi de panneaux photovoltaïques, posés au sol sur deux hectares. « Cette situation est beaucoup plus rare car ce type d’installation au sol est très réglementée », explique Martin Armbruster, membre du BLHV, un syndicat des agriculteurs du Land de Bade-Wurtemberg.

Je voulais prouver que le photovoltaïque était rentable.

Adoptée en 2000, la loi allemande qui promeut les énergies renouvelables rend cet investissement particulièrement attractif pour les agriculteurs. L’Etat garantit en effet pendant 20 ans le prix de l’électricité ainsi produite par les exploitants. Les pouvoirs publics versent également une subvention pour chaque kilowattheure généré. Une aide néanmoins en baisse constante depuis 2006.

Winfried Vees, qui gagne la plupart de ses revenus grâce au biogaz, ne regrette pas sa conversion au photovoltaïque. « Tout le monde devrait le faire », s’enthousiasme-t-il. Non seulement son exploitation lui permet de valoriser un sol peu fertile de manière écologique, mais en plus elle requiert très peu d’entretien.

Melina Lang, en Bade-Wurtemberg

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