Titre reportage

/ Mado Oblin

Les marques régionales fleurissent à travers l'Europe. Pour ancrer une production sur leur territoire et rester compétitives sur un marché européen, les régions tentent de valoriser leurs savoir-faire.

L’Alsace se démarque

« Produit en Bretagne », « Savourez l’Alsace » : ces marques régionales valorisent les produits locaux et séduisent des consommateurs de plus en plus attentifs à la provenance des aliments.

Des centaines de logos vantent la provenance d’un produit, sa conception ou sa qualité. Au milieu de cette jungle des sigles, les régions ont fait le pari de jouer sur l’attachement des consommateurs à leur terroir. L’Alsace ne fait pas exception.

En 2015, L’Agence d’attractivité de l'Alsace, l’Association régionale des industries alimentaires (Aria), la Chambre d’agriculture et l’Institut régional de la qualité agroalimentaire ont créé une marque spécifique à l’alimentation : « Savourez l’Alsace - Produit du Terroir ». L’idée est simple : il s’agit d’apposer un logo reconnaissable, un bretzel en forme de cœur rouge, sur les emballages. Pour adhérer, les entreprises doivent remplir deux conditions : leur produit doit être transformé en Alsace et composé d’au moins 80 % de matières premières de la région. C’est le cas pour les 25 entreprises et filières qui se sont rangées sous cette bannière.

Un surcoût pour les entreprises

Utiliser des matières premières alsaciennes implique parfois un surcoût que les entreprises doivent répercuter sur le prix de vente. Ce qui n’inquiète pas Yves Demangel, directeur du pôle « Marque et réseaux » de l'Agence d’attractivité de l'Alsace : « Le consommateur est de plus en plus éduqué et de plus en plus militant. La tendance est d’aller vers un produit qualitatif et de proximité. »

D’ailleurs, selon l’Association nationale des industries alimentaires, 81 % des Français se déclarent disposés à payer plus cher si un produit est régional. L'Observatoire de la consommation responsable révèle quant à lui qu’un Français sur quatre est « localiste », c’est-à-dire intéressé par l’origine des produits qu’il consomme pour soutenir l’économie locale, diminuer l’impact de ses achats sur l’environnement, entretenir le lien avec les producteurs locaux ou simplement acheter des produits de meilleure qualité.

81%

des Français prêts à payer plus cher pour du local

Les revenus n'augmentent pas pour autant

Pourtant, être adhérent ne permet pas aux producteurs d’augmenter leurs revenus de façon significative. Mais Fabien Digel, directeur de l'entreprise de conseil « Planète légumes », explique que « Savourez l’Alsace - Produit du Terroir » suscite l’intérêt des distributeurs. Ceux-ci consentent parfois à acheter la marchandise à un prix légèrement supérieur car ils ont la garantie qu’elle est produite dans la région. Pour faire face à la demande croissante des consommateurs « la grande distribution a besoin de produits locaux, explique Fabien Digel. Il y a même des distributeurs qui cherchent à contractualiser leur approvisionnement. » Cela donne aux maraîchers la garantie que leurs produits seront achetés à un prix fixe pour une quantité donnée. Une démarche rare pour les distributeurs, habituellement réticents à s’engager.

Mado Oblin, en Alsace

Une marque ou un label ?

Au sens de la propriété industrielle, la marque est un « signe », comme un mot ou un slogan permettant de distinguer précisément les produits ou prestations de services d'une entreprise de ceux de ses concurrents.

Un label est une marque collective qui se matérialise par des signes distinctifs (nom, logo,..) pouvant être utilisée par les entreprises se conformant au cahier des charges du label. Il vise à assurer et faciliter la reconnaissance de certaines caractéristiques du produit.

En France, cinq sont reconnus par l’État : l’Appellation d'origine protégée et Appellation d'origine contrôlée (AOP-AOC), l’Indication géographique protégée (IGP), la Spécialité traditionnelle garantie (STG), l’Agriculture biologique (AB) et le Label Rouge.

Mado Oblin

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