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Brèves d'hémicycle


15 mars 2012

Ceux qui bossent

Jeudi, lors du débat portant sur la violation des droits de l’homme, Le député allemand Bernd Posselt (PPE) a exprimé son mécontentement contre le personnel du parlement. « Il y a beaucoup trop de bruits à l’extérieur, le personnel qui range le Parlement nous manque de respect » . Il a ainsi tenu à rappeler que le jeudi était « un jour de travail comme les autres ». « La session plénière ne se termine pas à 12 h 30 comme beaucoup le pensent », a conclu l’eurodéputé allemand.

Avec les basques pour la paix

Le groupe Verts/ALE appelle les députés à signer une déclaration en faveur de la résolution politique du conflit basque. Ce soutien permettrait d’appuyer la nouvelle "feuille de route pour la paix au Pays Basque" qui doit être établie le 29 mars prochain. "Il faut faire preuve de courage politique et de discrétion sur ce dossier, renoncer à l’électoralisme et à la photo" a exhorté la députée espagnole Izaskun Bilbao Barandica (ALDE), soutenue par François Alfonsi (Verts/ALE): "Le Parlement européen ne peut pas continuer à ignorer une situation aussi grave que celle du Pays Basque. Les députés doivent d’informer et s’associer aux efforts faits par les organisations internationales.  L’organisation ETA a déclaré renoncer à la lutte armée le 20 octobre 2011. Pour la députée écologiste Catherine Grèze, "le processus de paix est depuis bloqué, alors que pour la première fois il paraît irréversible".

Front polonais contre la cure de CO2

Le Parlement européen a approuvé jeudi l’échéancier de la diminution des émissions de CO2 à l’horizon 2050 à une faible majorité, 398 voix pour, 132 voix contre et 104 abstentions. Les 43 députés Polonais présents lors du vote ont tous voté contre. Cette attitude fait suite au refus de la Pologne de signer, le 9 mars, la déclaration du conseil sur la réduction des émissions de CO2 alors que les 26 autres Etats membres étaient d’accord. Les députés ont par ce geste fait front commun avec le gouvernement Komorowski. La feuille de route prévoit de réduire les émissions des pays industrialisés de 80% à 95% par rapport à leur niveau de 1990 en 2050. La Pologne soutient ne pouvoir s'engager que sur un effort qu’elle pourra réellement fournir. Varsovie met notamment en avant le fait que 95% de sa production d'électricité est fournie par des centrales au charbon, très polluantes.

Mourir de faim pour Öcallan

70 militants Kurdes, venus d'Allemagne et de Suisse, en grève de la faim pour 5 jours, se sont rassemblés mercredi 14 et jeudi 15 mars à Strasbourg devant le Parlement européen. Ils viennent soutenir les 15 grévistes de la faim installés Place Arnold qui en sont à leur deuxième semaine de jeûne illimité et se déclarent prêts à aller "jusqu'à la mort". Ils réclament la sortie de l'isolement d'Abdullah Öcallan, le leader historique du PKK, ainsi que la libération des 8000 militants kurdes prisonniers en Turquie (dont 400 en grève de la faim illimitée). Ils exigent également une "solution politique pour le Kurdistan". Les manifestants ont rencontré plusieurs députés européens verts et communistes.

 

Parler de l’eau

A l'occasion du Forum de Marseille, l’eau s’est invitée jeudi dans l’hémicycle. Gilles Pargneaux, eurodéputé SD, a donc constaté  que "rien dans la réforme de la PAC ne concerne la gestion de l’eau." Bien reçu: la Commissaire à l’action pour le climat, Connie Hedegaard, assure que les commissaires en discuteront. Dans ce domaine, où les compétences de l’Union européenne sont très indirectes, la législation est maigre:  une directive-cadre sur l’eau en 2000, une seconde sur la pollution des eaux souterraines en 2006. Elle est aussi peu respectée a rappellé Ewald Stadler, député autrichien (non-inscrits): "Voilà dix ans que la directive-cadre n’est pas appliquée dans plusieurs pays, dont l’Autriche." .

Graine d'hémicycle

Récidiviste, la petite Victoria, même pas deux ans, a pris place mercredi dans l'hémicycle de Strasbourg. Au programme : dessins et gribouillage pendant que sa mère, l'eurodéputée italienne Licia Ronzulli (PPE), vote. Déjà lors de la précédente session parlementaire, la petite tête blonde s'était faite remarquer des photographes, en mimant sa mère qui levait la main pour un vote. En septembre 2010, elle avait fait sa première entrée au Parlement européen, âgée d'à peine sept semaines.

 À tous… et à toutes

" Tout le monde a-t-il voté?" . Est-ce le vote sur l’égalité homme-femme dans l’UE hier qui a réveillé les consciences féministes de l’hémicycle? Quoi qu’il en soit, la députée socialiste grecque Anni Podimata s’est permise d’interrompre le président en pleine séance de votes pour lui rappeler que, lorsque la langue le permet, il convient d’utiliser les deux genres pour s’adresser aux députés. Cette petite leçon de langage, aussitôt huée par une partie de l’hémicycle, a été vigoureusement applaudie par de nombreuses femmes présentes. Amusé, le président s’empresse de rectifier. "Pourrait-on dire plus simplement, "est-ce que vous avez voté?",  propose un député agacé. Mais le président, qui ne tient pas à froisser la gente féminine conclut la séance par un "Je vous souhaite une bonne après-midi, à tous… et à toutes!"

Dialogue de mal entendants

Mardi, lors des questions à la Commission, l'eurodéputé grec Nicolaos Chountis (GUE/NGL) a évoqué le récent rapport de l'Organisation Internationale du Travail sur les implications de la crise sur le modèle social grec. Publiée le 8 mars, cette étude souligne les risques potentiels d'un dialogue social dégradé et conclut que les mesures prises pour augmenter la compétitivité de la Grèce sont contre-productives.  Le commissaire européen Lazslo Andor lui a répondu en reprenant les propos tenus par le président de la Commission José Manuel Barroso : « Il faut améliorer la qualité du dialogue social. Nous allons pour cela tenir compte des partenaires sociaux ».

Méga-camions, méga-pollution

Le député allemand Ismail Ertug a mis le doigt sur un « sujet sensible » a reconnu Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne.  Le député S&D a demandé pourquoi avoir « envisagé la possiblité d’autoriser les méga-camions de circuler alors qu’on sait qu’un quart des émissions de CO2 viennent des transports ».  « La décision doit être prise par les Etats membres eux mêmes » a répondu Siim Kallas, ajoutant que « la Commission n’avait pas de mandat juridique pour interdire à des 2tats membre de faire circuler ces camions monstres ». Au grand dam d’Ismail Ertug, pas vraiment fan de ces énormes camions de plus de 25 mètres et de 60 tonnes.

Nerfs à vif en Hongrie

Ce mardi 13 mars, le Parlement européen a approuvé la demande de levée d'immunité de la députée non inscrite, Krisztina Morvai. L'élue hongroise est poursuivie pour diffamation dans son pays par un résident allemand. Les faits remontent à 2005. La commisssion juridique du Parlement a estimé que les faits qui lui sont imputés n'ont pas de lien direct avec sa fonction parlementaire dans la mesure où elle n'occupait pas alors de siège de députée européenne.

A peine dépouillée son immunité, la député hongroise est revenue sur les relations que son pays entretien avec l’Union européenne, qualifiées de « tendues » par Siim Kallas, à qui elle a demandé s’il était « d’avis que la Hongrie reste membre de l’UE vu la situation actuelle ».  Le vice-président de la Commission européenne a appelé à « garder la tête froide et ne pas présenter d’arguments sur des critères émotionnels qui n’apportent rien. »

Libre circulation des cerveaux

Si Laszlo Andor a affirmé qu'il fallait "continuer de garantir la libre circulation des personnes dans l'Union", il a néanmoins reconnu que "cette circulation doit être circulaire et équilibrée". Le commissaire européen a ainsi donné raison à la député lituanienne, Vilija Blinkevičiūtė (S&D) qui s'inquiète de la fuite des cerveaux de certains pays. Si des raisons inhérentes à l'UE telles que le multilinguisme (23 langues) ont été évoquées, Laszlo Andor a souligné que les "travailleurs immigrés doivent pouvoir rentrer chez eux après avoir gagné de l'argent ou obtenu de nouvelles qualifications dans un autre pays". C'est dans cette optique, a-t-il ajouté, qu'a été développé le système Eures qui permet d'organiser le suivi des postes vacants au sein de l'UE.

Relance basque

Le Pays Basque devrait servir de modèle à la Commission européenne. Interrogé par l'eurodéputée espagnole Izaskun Bilbao Barandica (ALDE) sur l'opportunité d'étendre à l'Union Européenne des recettes qui ont fait leurs preuves au Pays Basque, le commissaire européen Laszlo Andor a reconnu l'évidence : "Grâce à l'entrepenariat social, le taux de chômage du Pays Basque est inférieur de moitié à celui de l'Espagne." Louant une région où la formation professionnelle est en adéquation avec les besoins de l'économie, le commissaire chargé de l'emploi et des affaires sociales a invité les Etats membres de l'Union Européenne à s'inspirer du modèle basque.

Les mots et les espèces

"Changez de vocabulaire, parlez d'espoir" a lancé l'eurodéputé Gay Mitchell (PPE) à Michel Barnier, lors d'un vif échange durant la séances des questions à la Commission. "L'Union Européenne est aujourd'hui haëe. Il est temps que les mots 'croissance' et 'stimulus' remplacent le mot 'austérité'." En réponse, le commissaire au Marché Intérieur a précisé qu'il n y avait pas d'argent public pour un tel stimulus locutoire. "Dans les pays où il importe de réduire les déficits et les dettes publiques, il faut dire la vérité au gens et corriger les erreurs du passé." Excédé, Gay Mitchell a retorqué que l'Allemagne n'aurait jamais bénéficié du plan Marshall si l'on avait tenu compte de ses erreurs passées.

Mafias polaires

Le Parlement a approuvé un accord de coopération avec la Norvège et l'Islande, visant à lutter contre le crime organisé et frontalier. Les règles en vigueur en matière d'entraide judiciaire dans l'Union européenne seront ainsi étendue à ces deux pays de l'espaces Schengen.  Le texte facilite ainsi la création d'équipes d'enquêtes communes à différents pays et les demandes d'informations bancaires et d'auditions de témoins.

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