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Les députés divisés sur la crise libyenne


11 mars 2015

 

« La gravité de la situation en Libye nous met devant une situation d'urgence. » La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est exprimée aujourd'hui en séance plénière sur la situation instable en Libye, qui « représente une menace pour tous les pays européens ».

Elle a appelé l'Union à agir au plus vite en appuyant les pays voisins dans leur dialogue avec la Libye et à « soutenir les initiatives qui permettraient une reconstruction du pays et la mise en place d'un gouvernement d'unité national» .

L'accent a également été mis sur la politique migratoire de l'Union européenne. La Libye est un des principaux foyers d'immigration vers l'Europe, que ce soit pour des citoyens libyens ou des personnes en provenance de régions voisines comme la corne d'Afrique ou la Syrie. Federica Mogherini a demandé que le nouvel agenda européen pour l'immigration soit prêt au mois de mai. Il s'articulera autour de la lutte contre l'immigration clandestine et des réseaux de passeurs. Le but sera aussi « d'établir des relations avec les pays d'origine [des migrants] pour une meilleure gestions de la migration en engageant un dialogue sur ses causes .»

Ces propos n'ont pas fait l'unanimité parmi les députés. Marie-Christine Vergiatpour la GUE/GNL, a dénoncé la volonté de coopération avec des dictatures. Le conservateur Charles Tannock a quant à lui estimé que les Etats de l'Union devaient mettre en place un appui militaire, sans quoi la Libye « tombera dans le chaos et deviendra un abri pour les jihadistes ». Même constat pour Elmar Brok (PPE), qui s'est dit favorable à un soutien à l'Egypte.

Fabio Massimo Castaldo, député EFDD, a pris la position inverse en demandant à ses collègues de « ne pas céder à l'appel des sirènes » en optant pour un affrontement militaire. L'appel à une solution pacifique plutôt qu'à une nouvelle guerre a été relayé par Barbara Lochbihler (Verts/ALE) , pour qui « l'UE devrait être contre les interventions militaires dans la région », mais « soutenir ceux qui recherchent le dialogue »

La Libye est en proie à une instabilité grandissante depuis la chute de Kadhafi il y a 4 ans. Deux gouvernements se disputent la souveraineté du pays : l'un installé à Tripoli et soutenu par les islamistes et l'autre situé à Tobrouk et reconnu par la communauté internationale. De nombreuses factions paramilitaires contrôlent également de grands pans de territoire.  

Volodia Petropavlovsky

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