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Halte aux enlèvements d'enfants au Soudan du Sud


12 mars 2015

Face à la détérioration de la situation humanitaire au Soudan du Sud, le Parlement a appellé jeudi 12 mars toutes les parties prenantes au conflit à un cessez le feu «sans condition, complet et immédiat ». Les députés leur demandent  de faire cesser les violences, de former un gouvernement de transition d'unité nationale et d'assurer l'accès à l'aide humanitaire

IIs dénoncent en particulier les attaques contre les établissements scolaires et l'utilisation d'écoles pour le recrutement d'enfants-soldats. Les enfants sont les instruments et les principales victimes du conflit qui oppose l'ancien vice-président Riek Machar (tribu Nuer) et le président Salva Kiir (tribu Dinka) depuis 2013. Le 15 et 16 février, 89 enfants ont été enlevés dans la commune de Wau Shilluk (Etat du Nil) par un groupe de miliciens dirigé semble-t-il par l'un des chefs de l'Armée populaire de libération du Soudan. En quinze mois, 12 000 enfants ont été enrôlés comme soldats par les deux camps et on compte des milliers de petites filles violées.

Dans une résolution adoptée par 626 voix pour, 4 voix contre et 11 abstentions, le Parlement condamne ces violations des droits de l’Homme par le plus jeune État du monde et appelle à la « la libération immédiate de tous les enfants qui ont été recrutés par les forces armées depuis le début du conflit en décembre 2013 ». Il demande à la Commission et au Service européen pour l'action extérieure de mobiliser les moyens de leur réinsertion et de mettre en œuvre « un tribunal mixte pour juger les atrocités commises ».

Lors du débat, le député EFDD, Fabio Massimo Castaldo a demandé une enquête sur les pays qui auraient intérêt à voir le conflit durer dans un pays riche en minerais et gisements de pétrole. «Tous ceux qui tirent profit de ce pétrole mélangé au sang doivent être sanctionnés ». Sans suivre cette proposition, la résolution invite les parties « à faire figurer dans les négociations de paix, la transparence et le contrôle démocratique du secteur pétrolier » et insiste sur « la nécessité d'adopter un embargo complet sur les armes ». « Il ne suffit pas de dire et signer des résolutions, a conclu la députée ALDE, Nathalie Griesbeck, il nous faut agir » .

Romane Porcon

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