Vous êtes ici

Covid-19 : La santé mentale des jeunes européens en danger


12 février 2021

[ Plein écran ]

La santé mentale des jeunes générations est en berne depuis le début de la pandémie.

Inquiets de la santé mentale des jeunes européens en cette période de pandémie, les eurodéputés ont adopté une résolution appelant la Commission à placer ce problème au cœur de son action.

« Les jeunes vont devoir essuyer les conséquences négatives de cette crise sanitaire ». Ce sont par ces mots que l’eurodéputée allemande Sabine Verheyen (PPE, centre-droit) a interpellé la commissaire européenne en charge de la jeunesse, Mariya Gabriel, avant le vote par les eurodéputés d'une résolution sur la situation des jeunes européens en ces temps de pandémie. Celle-ci, qui a été adoptée mardi 9 février à une très large majorité (592 pour, 42 contre, 57 abstentions), appelle à ériger le bien-être mental de la jeunesse en un axe prioritaire de l'action publique européenne.

Des jeunes générations de plus en plus anxieuses

Le mal-être actuel des jeunes européens est désormais clairement documenté par de nombreux rapports et expertises. Et le constat est sans appel : la pandémie de Covid-19 a amplifié les difficultés psychiques. « On sait bien que les êtres humains, et les jeunes notamment, détestent le stress chronique. Or là, on fait face à beaucoup d'incertitude, à l’incapacité de se projeter dans l'avenir », explique le psychiatre Jean-Baptiste Alexanian, « pendant cette crise, on a assisté à la fermeture des universités, des bars, des lieux de culture, des lieux sportifs, etc. Tout ceci a contribué au développement de troubles psychiques ».

Ce sont pour ces raisons que les eurodéputés ont porté un projet global pour la jeunesse, en y incluant l’éducation, le sport, ou encore la culture. Ils ont notamment demandé à la Commission et aux Etats membres de mobiliser tous les financements possibles pour assurer la modernisation des systèmes éducatifs et pour accompagner les jeunes dans leur intégration sociale et professionnelle. « Nous réclamons notamment que 10 % du plan de relance soit alloué à l’éducation » a souligné l’eurodéputé roumain Victor Negrescu (S&D, sociaux-démocrates). Les bienfaits du sport sur le bien-être mental ont aussi été mis en avant par les députés. Ils ont, en ce sens, préconisé un renforcement du soutien apporté aux ménages à faibles revenus pour permettre à leurs enfants de participer à des activités sportives et à d’autres activités de loisirs.

Un texte symbolique

Par cette résolution, le Parlement envoie un message fort sur le sujet et veut faire réagir la Commission européenne. Sa représentante, Mariya Gabriel, s’est dite disposée à poursuivre la réflexion avec les eurodéputés sur les difficultés spécifiques de la jeunesse et les moyens de les pallier : « Nous devons continuer, non seulement, à identifier les problèmes et les obstacles, mais nous devons aussi mettre en œuvre des solutions ensemble ».

Dimitri Morgado

Imprimer la page