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Le Parlement s’oppose au plomb dans le plastique recyclé


13 février 2020

Mercredi 12 février, le Parlement européen a rejeté la proposition de la Commission autorisant l’introduction de plomb dans le plastique recyclé.

C'est un camouflet pour la Commission européenne. Alors qu’elle souhaitait autoriser l’introduction de plomb comme stabilisant dans le PVC recyclé, elle a été désavouée par une importante majorité au Parlement (394 voix pour), mercredi 12 février.

Ajouter du plomb dans le processus de recyclage du plastique est actuellement interdit. La mise en décharge ou l’incinération étant, selon la Commission, plus dommageable pour l’environnement et ne réduit pas les risques sanitaires pour le consommateur. La Commission proposait de lever l’interdiction afin d’encourager l’industrie plastique à recycler davantage.

Une justification trop faible pour le Roumain Martin Hojsík (Renew Europe, centre libéral). Il craignait que la proposition de la Commission provoque "un cercle toxique plutôt qu’un cercle vertueux". Pour lui, les principes de l’économie circulaire peuvent se retourner contre les citoyens si les précautions sanitaires ne sont pas suffisantes : "Un plastique contaminé au plomb dans une économie circulaire. C’est du plomb en boucle pour les consommateurs." L’économie circulaire - modèle économique prônant le réemploi des déchets pour produire de nouveaux biens - fait partie des priorités de la Commission depuis 2015 et l’adoption d’un plan d’action soutenu par un investissement de 10 milliards d’euros.

Ces mesures demeurent, aux yeux de l’eurodéputée belge (S&D, sociaux-démocrates) Maria Arena, nettement insuffisantes. Elle critique une Commission qui "ne fait pas assez bien en terme de management des produits chimiques. Trop souvent, elle demande d’autoriser des produits chimiques par simple manque d’informations".  Les deux eurodéputés ne cachent pas leurs critiques vis-à-vis de l'équipe d'Ursula von der Leyen, qu’ils jugent trop dépendante du volontarisme des entreprises.

Comment améliorer la situation ? Première proposition des eurodéputés : favoriser le recyclage chimique, à même d’écarter le plomb du PVC. Un minimum pour Martin Hojsík, d’autant plus que la nouvelle Commission entend se montrer "leader dans l’innovation environnementale" comme elle l’a déclaré lors de se présentation du Green Deal. Cette nouvelle stratégie de croissance, portée par la Commission et un investissement de 100 milliards d’euros, vise l’avènement d’une économie européenne neutre en émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Valentin Bechu

Sommaire plenière février 2020

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