16 février 2017
Les eurodéputés se sont prononcés jeudi 16 février sur un plan de la Commission concernant le stockage des données scientifiques. Ils soutiennent la création d'une plateforme européenne dédiée à la collecte et au partage de ces données.
L'Europe est en retard dans le domaine de l’économie numérique. C’est le constat dressé par la Commission européenne dans le plan d’initiative "Bâtir une économie compétitive des données et de la connaissance en Europe" discuté par le Parlement européen le 16 février. Elle y affiche l’ambition de créer une plateforme numérique pour stocker les données créées par les chercheurs et industriels. L’équivalent de Dropbox ou iCloud mais à l’échelle des scientifiques et industriels européens.
Le nuage ne fait pas l’unanimité
Si le rapporteur polonais Jerzy Buzek (PPE, centre-droit) et la majorité des députés ont salué la plupart des propositions de la Commission, l’eurodéputé français Jean-Luc Schaffhauser (ENF, eurosceptiques) a clamé haut et fort son opposition : « Il ne faut pas que cette ouverture profite aux puissances étrangères. Il ne faut pas non plus oublier que les données appartiennent à celui qui l’a fourni. Votre politique est celle des lobbyistes. »
Du côté de la communauté scientifique, la principale concernée, les avis sont partagés. Alan Courteau, doctorant en imagerie médicale à l’Université de Bourgogne, craint ainsi que cette ouverture des données ne se fasse au détriment de leur qualité scientifique. Il s’interroge aussi sur leur niveau de protection, « néanmoins, cette initiative peut être intéressante, car aujourd’hui, le coût pour accéder à certaines publications est exorbitant. »
L’eurodéputé Michal Boni (PPE, centre-droit) reconnaît que si l’initiative doit être promue : « Jusqu’à présent, une grande partie des scientifiques n’est pas encore convaincue. »
Elsa Vande Wiele