Vous êtes ici

Des eurodéputés dénoncent les accords migratoires avec le Soudan


16 février 2017

En décembre, quatre eurodéputés du groupe GUE/NGL (gauche radicale) se sont rendus au Soudan. Le 14 février, en marge de la session plénière au Parlement européen à Strasbourg, ils ont dénoncé les accords migratoires avec ce pays qui mènent à « un piétinement des valeurs européennes ». 

Ils ont voulu confronter les accords migratoires conclus entre l’Italie et le Soudan en août 2016 à la réalité du terrain. Pour cela, ils se sont rendus quatre jours à Khartoum en décembre. Le 14 février, ces quatre eurodéputés du groupe GUE/NGL (gauche radicale) ont présenté, en marge de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, les résultats de leur séjour. Celui-ci leur a permis de se pencher plus particulièrement sur la situation des migrants soudanais expulsés d'Italie depuis l'entrée en vigueur des accords.

Le Soudan est un pays clé dans les routes migratoires africaines. Sa proximité avec la Libye en fait une étape pour les réfugiés voulant rejoindre l’Europe. Mais il n’en est pas moins un pays pauvre dirigé par le président Omar el-Béchir depuis 1989 et où, d’après Human Rights Watch, les Droits de l’Homme ne sont pas respectés. C’est pourquoi l’eurodéputée française Marie-Christine Vergiat (GUE/NGL), qui a participé au séjour au Soudan, dénonce fermement les accords entre le Soudan et l'Italie. Elle y voit « un piétinement des valeurs européennes ».  

Critiquant la construction d’une « citadelle européenne », dans un contexte de crispation autour de la question des réfugiés, les eurodéputés GUE/NGL entendent combattre cette politique migratoire en mettant en avant des cas particuliers. Ils ont encouragé cinq Soudanais originaires du Darfour, expulsés d’Italie fin août sans avoir pu plaider leur cause devant la justice, à porter plainte devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Les recours ont été déposés lundi 13 février.

Marie-Christine Vergiat s’inquiète des discussions actuellement menées par l’Union européenne avec le Soudan. Depuis 2014, l’Union européenne cherche en effet à soutenir la formation et l’équipement de la police soudanaise, mais aussi à mieux contrôler la frontière libyenne. Selon l’élue française, ces mesures ne permettent pas de lutter contre les causes profondes des migrations. « Elles servent simplement à donner l’illusion d’une action européenne », déplore-t-elle. Les négociations avec le Soudan s’inscrivent dans une stratégie de l’Union de développer les accords migratoires avec les pays tiers, comme elle l’a fait avec la Turquie en mars 2016.

 Texte et Photo : Tanguy Lyonnet

Imprimer la page