03 février 2016
Débattu lundi 1er février au Parlement européen, l’accord de partenariat économique entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest soulève de nombreuses questions, notamment sur le respect des droits de l’homme.
Qu’est-ce qu'un accord de partenariat économique (APE) ?
Initié en 2000 avec les accords de Cotounou, l’APE entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique de l’Ouest est l'un des instruments de la politique des échanges commerciaux entre l’UE et les pays de la région Afrique Caraïbes Pacifique (ACP). Actuellement débattu dans les institutions européennes et en attente de signature par les différents pays concernés, le texte prévoit principalement une réduction des tarifs douaniers sur les importations. Concrètement, lors de la signature des accords, l’UE offrira un accès privilégié à son marché aux pays africains signataires, tandis que ces derniers disposeront d’une période de 20 ans pour abaisser sensiblement leurs droits de douane dans plusieurs secteurs clés.
Lundi 1er février, les eurodéputés ont questionné la Commission européenne sur les inquiétudes que peut soulever cet accord.
Quels sont les pays concernés ?
Cet accord regroupe les 28 Etats membres de l’UE et 16 pays d’Afrique de l’Ouest. Si 12 des pays africains ont déjà paraphé le texte, le Nigéria, première économie africaine, semble réticent. Le pays aimerait renforcer sa coopération économique avec les autres Etats de la région, et craint que ces accords européens ne viennent perturber sa stratégie. Les trois autres pays non signataires sont la Mauritanie le Togo et la Gambie.
Quels sont les objectifs de cet accord ?
La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, a affirmé lundi 1er février devant le Parlement européen que cet accord est avant tout un moyen pour aider l’Afrique de l’Ouest. « Le commerce est un outil très efficace pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie », a-t-elle affirmé. « L’APE va permettre aux Etats de diversifier leur économie, et c’est en cela que nous pouvons les aider. »
Pour Daniel Caspary, eurodéputé allemand PPE (centre-droit) et membre de la commission parlementaire du commerce international, cette aide pourrait même permettre de réduire l’afflux des réfugiés économiques en Europe.
Quels problèmes cet accord soulève-t-il ?
Le respect des droits de l’homme et des travailleurs est la principale préoccupation des eurodéputés. Le cacao, produit très exporté en Europe, est récolté en grande majorité par des enfants. Les eurodéputés ont demandé la mise en place d'un mécanisme de contrôle pour s’assurer du respect des droits de l’homme et des travailleurs dans les pays d'Afrique de l'Ouest.
Bernd Lange, eurodéputé allemand S&D (social démocrate) et président de la commission parlementaire du commerce international, n'exclut pas de rompre cet accord en cas de non-respect de ces conditions.
Maxime Maréchal