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Traçabilité des raviolis


11 février 2015

Les 507 millions d'européens devraient pouvoir connaître l'origine de la viande dans leurs lasagnes, raviolis ou pizzas, jugent les eurodéputés..

Une résolution adoptée par 460 voix contre 204 avec 33 abstentions demande à la Commission une loi qui rende obligatoire l'indication du pays d'origine de la viande dans les aliments transformés. Une mesure plébiscitée par 90 % des consommateurs européens de l'aveu de la Commission. 30 à 50% du volume total de viande abattue est transformée en ingrédients pour denrées alimentaires, essentiellement en viande hachée, ou préparations carnées.

Ce vote est une défaite pour le groupe majoritaire du parlement, le parti populaire (PPE), qui s'est massivement prononcé contre. Franchement opposée à l'obligation d'étiqueter l'origine de la viande, l'élue du PPE Renate Sommer avait objecté les coûts supplémentaires entrainés par cette mesure lors de débat préalable du 9 février. « Le consommateur ne veut pas de prix plus élevé ; or les coûts vont clairement augmenter ! Et nous voulons lutter contre cette bureaucratie » avait-elle argumenté.

Mais les retombées estimées d'une telle obligation varient très largement selon les interlocuteurs. Selon le rapport de la Commission les coûts supplémentaires - et non les hausses de prix - pourraient être de « 25 % à 50 % ». A l'inverse, l'association de consommateurs Que choisir estime qu' « entre décembre 2012 et novembre 2013, les produits portant l'origine de la viande de bœuf ont augmenté en moyenne de 0,68 %. Sur la même période, le reste des rayons non concernés par cet étiquetage, a augmenté de 0,01 % soit une différence de seulement 0,67 % ». Dans sa résolution, le Parlement européen demande donc une evaluation plus pointue des charges que représenterait cette traçabilité pour les entreprises.

Suite au scandale de la viande de 2013, la Commission proposait que les lieux d'élevage et d'abattage soient indiqués sur les étiquettes, même si les bêtes n'y sont restés que quelques mois. Insuffisant pour le Parlement qui exige une traçabilité complète. « Nous voulons l’indication obligatoire sur les étiquettes du lieu de naissance, d’élevage et d’abattage des viandes non transformées de porc, de volaille, de moutons et de chèvre, comme c’est le cas pour le bœuf », a déclaré l'euro-député britannique Glenis Willmott (S&D), auteur de la résolution.

Aurélie sipos

 

 

 

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