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Tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines


11 février 2015

Alors que s'est tenue le 6 février la 13ème journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, le Parlement interpelle la Commission sur les mesures prises contre ces pratiques.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les mutilations génitales féminines (MGF), qui consistent en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux, toucheraient environ 140 millions de femmes, essentiellement en Afrique et au Moyen Orient. Une résolution du Parlement adoptée en 2012 affirme que 500.000 d'entre-elles vivraient en Europe. Des milliers de femmes et de filles demandent chaque année l’asile à l’Union européenne pour fuir un pays où cette intervention est pratiquée.

L'auteure de la question posée hier en séance plénière sur la « tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines », la députée socialiste Iratxe Garcia Perez, a tenu à rappeler la Commission à ses engagements pris en 2013 dans une communication intitulée « Vers l’élimination des mutilations génitales féminines ». Une série de propositions y sont listées ; Guides à l'usage des professionnels (médecins, agents de police), renforcement des processus d'accueil des victimes extra-communautaires de MGF, encouragement des Etats membres à améliorer leurs systèmes de protection de l'enfance, etc.

Selon Mme Garcia Perez, la Commission a fait des propositions mais n'a pas indiqué de calendrier. La commissaire tchèque en charge du dossier, Vera Jourova, a tenu a réaffirmer son engagement dans cette lutte malgré une évaluation de la situation rendue compliquée par le manque d'indicateurs fiables. Elle a rendu compte de l'avancée de ses travaux en la matière en mentionnant notamment un appel d'offre 4,5 millions d'euros destinés à la prévention de ces pratiques au sein de l'Union Européenne, des campagnes de sensibilisation (y compris à l'égard des personnels de l'Union), ou encore la création d'une base de donnée permettant la mise en relation de victimes et de professionnels.

Seule une trentaine de député étaient présents hier soir dans l'hémicycle, des femmes dans l'écrasante majorité. Le Parti Populaire Européen et les Socialistes et Démocrates ont salué les propositions faites et les travaux entrepris par la Commission. Tous se sont accordés sur l'importance de la lutte contre ce fléau. Les Verts ont plaidé pour une politique humanitaire d'immigration, les Libéraux pour l'accueil renforcé de ces victimes (y compris potentielles) au titre du droit d'asile. Pour Sylvie Goddyn, élue Front National non-inscrite au Parlement, favoriser les demandes de droit d'asile des femmes qui fuient les MGF dans leur pays d'origine risquerait de créer une nouvelle brèche dans l'Union Européenne pour les candidats à l'immigration.

Loup Espargilière

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