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L'avenir de Frontex en débat


12 février 2015

Le Premier Vice-Président de la Commission européenne Frans Timmermans est intervenu mercredi à Strasbourg devant le Parlement européen. Sa déclaration portait sur l’avenir de Frontex, agence de contrôle aux frontières extérieures et le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO).

Vingt-neuf migrants morts dimanche dernier au large de l’île Lampedusa et trois cents disparus mercredi, selon le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés. « On ne peut pas laisser les choses aller aussi loin. On doit trouver une solution », s’indigne ce  mercredi 11 janvier Frans Timmermans devant les eurodéputés. Face aux récentes tragédies en Méditérannée, le premier vice-président de la Commission souligne le rôle important des deux agences et juge nécessaire une coopération pratique entre les Etats-membres. Il souhaite aussi une « coopération entre Europol et Frontexet » et une « lutte commune contre les bateaux fantômes pour faire rentrer les gens dans l’Union. Il faut s’attaquer à ses criminels qui risquent la vie des gens ».

Les réactions des députés européens ne se fontpas attendre.  « Nous ne voulons pas un Frontex+, nous voulons un Mare nostrum + » déclare Malin Bjork (GUE). La mission humanitaire italienne Mare Nostrum a été arrêtée le 1 novembre 2014. Depuis seule Triton, une opération de contrôle et de surveillance gérée par Frontex, intervient en Méditérannée. Selon Malin Bjork, l’Europe devient « une forteresse qui ne sauve pas les vies, mais qui les prend ». Ska Keller (Verts) tranche : « Plus de frontières et le protectionnisme sont une mauvaise réponse, nous avons besoin de programme de sauvetage en mer, Triton ne le fait pas. »

Une problématique à plusieurs dimensions

Pour renforcer les actions de Frontex, le PPE invite à une collaboration plus efficace avec les pays des Balkans et la Turquie, ainsi qu'à une augmentation de son budget et de ses ressources. Cette idée est rejetée par la Gauche unitaire européenne qui préférerait voir financées des opérations nationales et la gestion des opérations confiée au Bureau de l'appui pour l'asile.

Un régime d’asile commun pour l’Union européenne, la création de corridors légaux de migration  et l’instauration de visas humanitaires – les propositions avancées par les eurodéputés ne manquent pas...

En conclusion du débat, Frans Timmermans invite les élus à se méfier d’une vue « simpliste » de la situation et des migrants. « Refuser aux gens ce droit de fuir les guerres serait contraire à tous nos principes, mais ce n’est pas la seule dimension de la problématique. Une autre dimension c’est l’activité économique exploitée par des criminels très dangeureux. On ne peut donc pas répondre naïvement, en disant: laissons entrer tout le monde! »

Danara Ismetova

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