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Le miqvé, témoin du patrimoine juif d'antan
Selon l’ancien testament, le “miqvaot” aussi appelé “miqvé” fait référence à un “rassemblement des eaux” qui doit être alimenté exclusivement par une source naturelle. “Il faut absolument que ce soit de l’eau de source provenant d’une rivière, d’un lac, d’un océan, ou de nappes phréatiques, sans la moindre intervention humaine”, explique Fabienne Schnitzler, responsable du Musée juif de Bischheim.
Après leur période de menstruation, les femmes doivent s’immerger intégralement afin de se purifier, et ce à trois reprises, avant d’avoir des nouveaux rapports. Le sexe opposé peut également bénéficier de ces ablutions les jours qui précèdent les fêtes religieuses ou au moment de la conversion.
L’un des miqvés les plus connus d’Alsace se visite rue Nationale à Bischheim dans la cour des Boecklin. En 1977, ce patrimoine bischheimois devient monument historique. Enterré à 8,60 m sous le niveau du sol, ce bain rituel du XVIIIe siècle a été construit par le premier propriétaire juif des lieux, Baruch Lévy.
"Lorsque la collectivité aura les droits sur toute la surface, nous pourrons faire un appel d'offres pour lancer les travaux au plus vite", assure la mairie. En attendant, cette dernière tente de trouver un terrain d’entente entre ces différents acteurs et le projet prend du retard.
La médiathèque Nord devrait ouvrir ses portes début 2022 quand l’Eurométropole aura constitué les collections d’ouvrages. Quant aux travaux d’aménagement du parvis, ils restent impossibles à programmer. La pose de "la première pierre de la nouvelle centralité apaisée autour du Vieux Schilick" voulue par la mairie devra encore patienter.
Camille Lowagie
*Le conseil de fabrique est l’organe de gestion matérielle et financière de la paroisse.
Cerf Berr, acteur majeur de l’émancipation des juifs de France (1726-1793)
Cerf Berr, plus connu sous le nom de Hirtz de Bischheim, est général de la nation juive d'Alsace de 1764 à 1788. Sa richesse et son influence auprès du gouvernement français contribuent à promouvoir le bien-être matériel et spirituel de ses coreligionnaires. Il a eu une place majeure dans la reconnaissance des juifs de Bischheim : “Ils étaient appelés par leurs prénoms. C’est Cerf Berr, après la Révolution, qui est intervenu auprès de Napoléon pour que les noms apparaissent”, raconte Jean-Michel Lehmann, amateur d’histoire locale. Également fournisseur de fourrage pour les armées royales, Cerf Berr crée en 1786 une fondation ayant pour objectifs de financer la yeshiva de Bischheim, les dots de jeunes filles pauvres, ainsi qu’une caisse de charité.
David Sintzheim, premier grand rabbin de France (1745-1812)
La salle principale du Musée juif porte son nom. David Sintzheim arrive en 1785 à la tête de la yeshiva, le centre d’étude des textes sacrés du judaïsme à Bischheim. Représentant des juifs d’Alsace lors des États généraux de 1789, il est nommé président du Grand Sanhédrin, la cour suprême juive, créée par Napoléon Ier en 1806. Deux ans plus tard, David Sintzheim est investi comme premier grand rabbin de France : il devient la personnalité la plus importante de la communauté juive française. Il consacre une partie de sa vie à l’écriture d’un ouvrage sur les enseignements des Sages sur le Talmud, intitulé Yad David. Il décède en 1812 à Paris et repose au Père-Lachaise.
Isaac Baer, figure emblématique du rabbinat alsacien du XIXe siècle (1808-1881)
Isaac Baer, également nommé Reb Itzig de Bische, fut rabbin de Bischheim pendant 44 années, de 1837 jusqu’à sa mort. Le 24 août 1838, il inaugure la synagogue de Bischheim et l’école primaire israélite où il enseigne. Il diffuse sa pensée à de nombreux élèves qui deviendront des rabbins en France ou en Allemagne, parmi lesquels Zadoc Kahn, grand rabbin de France. Sa mort a une répercussion bien au-delà de la communauté juive d’Alsace. Inhumé dans le cimetière juif de Bischheim, sa tombe est répertoriée sous le numéro 648, au rang 12.
Émile Waldteufel, le Bischheimois qui fit valser le monde (1837-1915)
Émile Waldteufel, éminent compositeur, est le descendant de musiciens nomades originaires de Bischheim. À 22 ans, il compose sa première valse Joies et peines. En 1865, il devient directeur de la musique de danse de la cour impériale de Napoléon III et pianiste attitré de l’impératrice Eugénie. Chef des bals à l’Élysée, organisateur des grands bals de Buckingham Palace, puis chef des grands bals de l’Opéra de Paris, il laisse derrière lui plus de 293 suites de valses. Sa baguette de chef d’orchestre est exposée au Musée juif de Bischheim.
Claire Blondiaux, Séverine Floch et Laura Remoué
“J’ai envie de croire que Schiltigheim peut relancer son activité brassicole”
Schiltigheim se retrouve aujourd’hui au milieu du gué. Arrivera-t-elle à tirer profit de son passé brassicole afin de susciter un nouvel intérêt pour ce secteur ?
L’actuelle municipalité fonde ses espoirs sur un projet en particulier. Elle souhaiterait remettre l’identité brassicole au cœur de la réhabilitation du site Schutzenberger. La mairie y voit l’opportunité de conserver la brasserie pour en faire un porte-étendard de son patrimoine historique, et, à terme, la possibilité d’y créer une micro-brasserie susceptible d’attirer le tourisme. Cependant, les élus se heurtent pour l’instant à l’opposition du principal actionnaire de la brasserie, Denis Oussadon.
“Monsieur Oussadon avait de bonnes volontés mais surtout l’idée de construire des logements pour faire des bénéfices dessus”, note le premier adjoint Patrick Maciejewski. Les ambitions affichées par la ville ne suffisent pas à convaincre Patrick Gauger : “Il y aura des logements, un hôtel probablement, cet investisseur ne veut pas créer une nouvelle brasserie. J’ai envie de croire que Schiltigheim peut relancer son activité brassicole grâce à la bière artisanale, sauf que la réalité est tout autre, les investissements prioritaires n’iront pas dans le secteur brassicole.”
Emilien Hertement et Mathilde Iehl