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1- « Reprendre la grande aventure du nucléaire civil en France »
Emmanuel Macron a acté la relance de l’atome en annonçant à Belfort la construction de six nouvelles centrales EPR et l'étude de la mise en chantier de huit autres avant 2050. Le président Macron, élu en 2017 sur son engagement de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français à l’horizon 2025 - repoussé à 2035 - a complètement revu son programme, à quelques mois de l’élection présidentielle. Il prévoit de « prolonger tous les réacteurs qui peuvent l’être », au-delà de 50 ans si possible. Une volte-face par rapport aux objectifs de 2018 d’en fermer une douzaine.
Le lancement des nouveaux EPR sera extrêmement coûteux : une cinquantaine de milliards d'euros. Dans un rapport présenté au gouvernement à la mi-janvier, EDF proposait de construire ces réacteurs plus sûrs et plus compétitifs par paires sur trois sites : d'abord à Penly (Seine-Maritime), puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme). Ces constructions ne vont pas sans poser question : l’EPR de Flamanville (Manche), dont la construction a commencé en 2007, ne devrait finalement voir le jour qu’en 2023… Après onze ans de retard et près de huit milliards d’euros de coûts supplémentaires. La faute à des défaillances en série.
Emmanuel Macron veut également développer les SMR, ces mini-réacteurs, encore au stade de projet sont moins complexes et devraient être plus rapides à produire que les réacteurs classiques. Un marché qui ne se développera qu’en 2035. En France, la part du nucléaire représente un peu plus de 70% de la production électrique. Avec 56 réacteurs répartis sur l’ensemble du territoire, l’atome est la première source de production et de consommation d'électricité du pays.
2- « Miser à la fois sur le renouvelable et le nucléaire »
Devant les journalistes, Emmanuel Macron a annoncé vouloir implanter cinquante parcs éoliens en mer d’ici à 2050, et doubler la puissance des structures terrestres. Louées par les écologistes mais honnies des riverains et de la droite, cette source d’énergie fait partie des investissements d’avenir défendus par le Président. Fidèle à lui-même sur ce sujet, le chef d'État fait le choix du « en même temps » : s’il reconnaît que l’énergie éolienne est nécessaire pour faire baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité, il doute qu’elle puisse un jour supplanter l’atome : « Imagine-t-on une France où il y aura d'ici trente ans 40 000 éoliennes au lieu de 8 000 aujourd'hui et 90 parcs éoliens offshore quand notre pays a mis dix ans pour en faire un ? »
La pollution de l’air est responsable de près d’un décès sur dix en Île-de-France en 2019. Cela a été confirmé par une étude d’Airparif et de l’Observatoire régional de la santé qui a été publiée ce jeudi. Pourtant, près de 8 000 décès auraient pu être évités chaque année si la France avait respecté les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Des chiffres qui interpellent, mais pas Thomas Bourdel, médecin et fondateur du collectif Strasbourg Respire : « Ça ne me choque pas, c’est un problème connu. »
L’étude d’Airparif a analysé la pollution de l’air en Ile-de-France entre 2010 et 2019. La dynamique est plutôt positive : « Le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines est passé de 10 350 à 6 220, et a donc baissé de 40 %. »
Qualité de l'air, « la France (...) a du retard »
Selon une statistique de l’Agence européenne pour l’environnement de cette année, la France n’est pas la pire nation sur le continent européen en ce qui concerne la pollution de l’air. Cependant, « il n’y a pas assez de progrès », critique Thomas Bourdel. Selon l’expert, « la France n’est pas vraiment une bonne élève et on a du retard. » Cela se voit par exemple dans le fait que les particules ultrafines, qui viennent des voitures ou des usines, ne sont pas encore mesurées. Ainsi, on ne peut pas détecter tous les dangers.
L'Ile-de-France ne représente évidemment pas à elle seule toutes les disparitions annuelles. Près de 30 000 personnes meurent chaque année dans tout le pays à cause de la pollution de l'air. Strasbourg fait partie du top 10 des villes françaises les plus polluées. Il y a environ huit ans, la ville occupait la première place, entre-temps la cinquième ou la huitième. Thomas Bourdel explique qu'à Strasbourg, la combinaison d'un manque de vent et de pluie, d'une circulation trop dense et d'un trop grand nombre d'usines est à l'origine de cette mauvaise situation.
La technologie bientôt au service de la dépollution
En 2014, il a fondé le collectif Strasbourg Respire dont l’objectif était avant tout d’alerter les politiques. Mais depuis, la situation changé : « Ils nous ont entendus. J’ai l’impression que sur Strasbourg, pas mal de choses se passent. » Cela est probablement dû, entre autres, au changement de cabinet municipal, passé vert depuis l'été 2020.
« TrapAparT » est un projet lancé par une société strasbourgeoise. L'objectif ? Une filtration passive des particules fines. En janvier, des pièges ont été installés sur deux sites : à Paris et à Strasbourg. L'installation d'un piège coûte environ 1 000 euros. Stephane Wambergue, directeur du projet, a expliqué à France Bleu qu'il s'agit d'une technologie très respectueuse de l'environnement : « Les particules sont tout simplement projetées dans les pièges par le vent. » La technologie sera testée pendant environ un an. Ensuite, d'autres pièges seront installés, « pour avoir un impact significatif », raconte Stephane Wambergue.
Selon Thomas Bourdel, de tels projets vont être très importants dans l'avenir, surtout s'ils ne nécessitent pas d'énergie supplémentaire. Mais il est clair qu'il faut faire plus : « On manque encore d'une politique courageuse. » De plus, pour lui, les études comme celle d’Airparif n’incluent pas tout le monde. « Je pense à tout ce qu’on ne voit pas comme les maladies qui n'entraînent peut-être pas la mort, mais qui augmentent », spécifie le médecin.
Alina Metz
Édité par Juliette Lacroix
Proposition discrète dans le programme de Valérie Pécresse, « inciter les établissements scolaires à limiter le nombre d’élèves non-francophones par classe ». Ce n’est certes pas une des mesures phares de Valérie Pécresse en matière d’éducation. Elle est même reléguée à la fin de ses propositions pour stopper l’immigration, entre la lutte contre le séparatisme et l’enseignement des valeurs de la République. Mais elle a de quoi interroger.
Qu’englobe le clan Pécresse derrière l’expression « élèves non-francophones » ? « C’est quelque chose que nous n’avons pas encore défini », reconnaît Irène Weiss, déléguée nationale des Jeunes Républicains. Dans le jargon de l’Éducation nationale, on utilise plutôt le terme « allophone » pour désigner ces élèves qui parlent une autre langue que le français. Un néologisme qui met en avant la richesse de l’autre langue (allo- est dérivé du latin alter-). « Parler de “non-francophone”, c’est souligner la lacune de ces élèves, qui se présenteraient à nos portes avec un manque à combler, alors que ça peut aussi être une force dans une classe », explique un professeur des écoles seine-et-marnais qui souhaite rester anonyme. À son arrivée sur le territoire, un enfant allophone est obligatoirement inscrit à l’école dans une classe « ordinaire » puisqu’en France, l’obligation scolaire s’applique de la même façon pour tous les élèves.
Une mesure pour qui, une mesure pour quoi ?
La déléguée des Jeunes Républicains ne sait pas dire à combien d’élèves sa candidate prévoit de poser la limite. « Nous ne sommes pas encore au pouvoir, nous attendons d’être force de proposition pour nous pencher sur les détails de cette mesure en consultant les équipes pédagogiques. » Un quota pour renforcer l’intégration des élèves allophones, oui, « mais surtout pour assurer la qualité des apprentissages, ajoute-t-elle. Une classe avec trop de non-francophones est une classe dont le niveau baisse, puisque les enseignants sacrifient du temps pour s’occuper individuellement de ces élèves. » Mais du coup, garantir les enseignements pour qui ? Pour les allophones et leurs conditions d’apprentissage du français, ou le reste de la classe qui pâtirait de leur présence ? « En limitant leur nombre, tous les enfants seront gagnants, les francophones comme les autres. »
N’existe t-il pas déjà un nombre limité d’élèves allophones par classe ? « Pas vraiment, confie Patrice Leguérinais, enseignant syndiqué au SNUipp-FSU du Val-de-Marne. Mais lorsqu’ils sont nombreux dans un même établissement, on les répartit intelligemment entre les classes ». Si l'établissement le propose, ils peuvent bénéficier d’une prise en charge renforcée, avec cours de français en petit groupe limité à une quinzaine d'élèves, grâce au dispositif d’accompagnement UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants). Sinon, une solution « de proximité » est proposée aux enfants pour qu'ils puissent recevoir des cours de français langue seconde ou de scolarisation. En 2021, les UPE2A ont remplacé les classes d’accueil et d’initiation pour non francophones — qui les regroupaient entre eux —, avec pour objectif de renforcer leur inclusion dans le système scolaire.
Camille Lowagie
Édité par Nils Sabin