Malgré l’histoire millénaire des Jeux olympiques, le programme des épreuves n’est pas figé dans le marbre. À chaque édition des disciplines entrent, quand d’autres disparaissent. Tour d’horizon.
Pour Paris 2024, quatre disciplines dites “additionnelles” vont rejoindre les 28 sports olympiques: le breaking, l'escalade sportive, le skateboard et le surf. Ces trois derniers sports étaient déjà présents à Tokyo en 2021. Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux, justifie ces propositions au Comité international olympique pour leur côté spectaculaire et leur popularité auprès des jeunes.
Le breaking, plus connu sous le nom de breakdance, verra 16 B-Boys et B-Girls s'affronter dans des battles non-mixtes de figures acrobatiques au sol, sur une musique rythmée. Pour l’escalade, les athlètes devront gravir des structures de 4,5m et 15m de haut, le plus vite et le plus habilement possible. Les meilleurs skateur·euses du monde réaliseront leurs “tricks” les plus créatifs pour impressionner le jury. Quant au surf, les sportif·ves tenteront de dompter les vagues sur les plages de Tahiti, sans boire la tasse.
Les disciplines stars des JO
Depuis le début de l'ère moderne des Jeux olympiques, à Athènes en 1896, certains sports n'ont loupé aucune édition. L'athlétisme, la natation, l'escrime et la gymnastique montent sur la première place du podium de la régularité, avec 32 participations sur 32.
Viennent ensuite la lutte et le cyclisme sur piste, présents 31 fois, absents respectivement en 1900 et 1912. La médaille de bronze revient au football, au plongeon, au water-polo et au tir sportif, avec 30 participations.
Les sports à la trappe
Il est assez fascinant de constater que le cricket, qui séduit plus de deux milliards de supporter.rices à travers le monde, n’ait eu sa place aux Jeux olympiques… qu’en 1900, lors des Jeux de Paris, pour un match opposant l’Angleterre à la France. Cette discipline, créée au XVIᵉ siècle outre-Manche, séduit bien au-delà du Commonwealth, principalement sur le sous-continent indien. Après des années de lutte pour obtenir la reconnaissance olympique, le cricket devrait être de retour lors des Jeux de Los Angeles, en 2028.
Squid Game n’a visiblement pas suffi à faire regagner ses lettres de noblesse au tir à la corde. Pourtant, il s’agit d’une des épreuves des premiers Jeux de la Grèce antique. De nombreuses variantes existent à travers le monde, comme en Corée du Sud, avec le Juldarigi, inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2015. Issu des traditions des communautés agricoles, le résultat du jeu est supposé prédire la récolte de l’année.
Si l’on aime voir des balles aller très vite, mieux vaut regarder de la pelote basque que du tennis. Grâce à leur fameuse chistera, les athlètes de cette institution du Pays basque peuvent envoyer leur balle contre un mur à plus de 300km/h. À défaut de concourir aux JO, le champion espagnol Iñaki Goikoetxea avait affronté le pilote de Moto GP Dani Pedrosa dans un match de vitesse. Sa balle, chronométrée à 313km/h, a été plus rapide que le motard.
D’une certaine façon, la modernisation de la guerre a été bénéfique pour le polo. Avec l’abandon progressif de la cavalerie après la Première Guerre mondiale, les ex-régiments ont créé de nombreuses équipes, faisant des années 1920 un âge d’or du polo. Ce sport oppose deux équipes de quatre cavaliers qui doivent taper sur une balle avec un maillet pour la faire entrer dans le but adverse. L’épreuve a été inscrite aux Jeux olympiques à cinq reprises, dont la dernière fois en 1936.
Les grands absents: pétanque et karaté
Comment imaginer des Jeux en France sans boulistes? Sport populaire par excellence, la pétanque est restée sur le carreau. La fédération internationale de boules avait pourtant déposé sa candidature. “Malheureusement, la pétanque est encore considérée comme un sport de vieux”, avait pointé Maryan Barthélémy, ancien joueur de haut niveau reconverti dans l’organisation de compétitions de pétanque.
Autre déçu: Steven Da Costa. Champion olympique de karaté à Tokyo en 2021, le Français voulait conserver son titre à domicile. Mais cette discipline n’a finalement pas été intégrée au programme. “Je me suis entraîné comme un acharné (...) j’étais sur un petit nuage. Le réveil fait mal”, avait-il écrit sur Twitter. “Le rôle de Paris 2024, c’est de ne pas raisonner que pour la France, c'est de compléter un programme sportif qui est déjà composé de 28 sports, de cinq sports de combat, de sports de raquette, de sports collectifs”, lui avait répondu Tony Estanguet sur Franceinfo.