Nos aînés en dépendent

Le vieillissement de la population française va s’accentuer dans les décennies à venir. Il s’accompagne inévitablement d’un défi qui fait l'actualité : la dépendance et sa prise en charge. Au delà du « papy-boom » c’est bien un « boom de la dépendance » que la France devra affronter.




En 2050, un tiers de la population aura plus de 60 ans

La France est aujourd'hui confrontée à un problème de taille : celui du vieillissement de la population, et des conséquences qu'il entraîne. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et jusqu'au milieu des années 1970, la France connaît un pic de natalité extraordinaire, communément appelé baby-boom. En 1950, près de 862 000 naissances sont enregistrées, soit 100 000 de plus qu'en 2015. Ces baby-boomers ont grandi, et deviennent des papy-boomers : leur départ en retraite, commencé en 2006, devrait s'étaler jusqu'en 2035. La France sera-t-elle en mesure de s'occuper de ses aînés ? Et surtout, ourra-t-elle s'occuper dans de bonnes conditions de l'accompagnement des personnes âgées dépendantes ?

Les conditions de la dépendance

En France, la dépendance est concrètement définie par la loi. Les personnes affectées sont réparties en six groupes iso-ressources (GIR). Le GIR 1 est l’état de dépendance le plus élevé, le GIR 6, le moins. Une équipe médico-sociale du département détermine le niveau de dépendance de la personne.

Les personnes des GIR 1 à 4 peuvent prétendre à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), une prestation instaurée en 2002 réservée aux personnes âgées de plus de 60 ans. Les GIR 5 et 6 peuvent demander une aide ménagère ou une aide auprès de leur caisse de retraite.

Loger la dépendance

80 % vivent en Ehpad



Les structures d’accueil pour personnes âgées se répartissent en trois grandes catégories :

  1. Les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad). Ils sont également appelés maisons de retraite médicalisées. Ils sont de loin les plus nombreux. En 2015, les Ehpad hébergeaient 80,5% des résidents en établissements spécialisés, près de 600 000 personnes.
  2. Les résidences-autonomie, auparavant nommées logements-foyer. Outre l’organisation des lieux, la principale différence se situe dans la proportion des grands dépendants au sein des établissements. La proportion de résidents en GIR 1 à 3 ne peut excéder 15% dans une résidence autonomie et 10% pour les grands dépendants (GIR 1 et 2).
  3. Les établissements ou unités de soins de longue durée (ELSD et USLD). Ce sont des structures médicales destinées aux personnes en état de dépendance nécessitant une surveillance médicale continue.

Le Centre de la France le plus dépendant, le Sud en tension


L’offre en matière d’établissements spécialisés est inégalement répartie sur le territoire.

On constate, sur la première carte, que la proportion d’allocataires par habitant est la plus forte dans le centre du pays.

Sur la seconde carte, on observe que le sud de la France est en tension au niveau du nombre de places d'hébergements par rapport au nombre de personnes dépendantes.

24 milliards d'euros pour la dépendance


La dépense publique destinée à l’accompagnement des personnes âgées dépendantes s’élevait à près de 24 milliards d’euros en 2014. Ce budget se répartit en trois catégories : les soins médicaux, la prise en charge de l’autonomie et l’hébergement. Les soins atteignent 12,1 milliards d’euros, soit environ 51% des dépenses globales.

Le premier contributeur à la dépendance est la Sécurité sociale qui a débloqué environ 14,7 milliards d’euros, soit 62% du financement.